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Vendanges en Pouilly et Coteaux du Giennois

Une belle qualité de raisin…

Avec une quinzaine de jours de retard, habituels, sur les vignobles du reste de la Bourgogne, les vignerons du Centre Loire ont démarré les vendanges la semaine dernière

Par Emmanuel Coulombeix
Une belle qualité de raisin…
Mathieu Coste est vigneron bio sur la commune de Villemoison. Lundi, avec ses salariés, il vendangeait à la main «ce qui deviendra de grands vins de garde, car ici nous sommes en Bourgogne»

Lundi, à de rares exceptions, les machines à vendanger ne sont pas sorties en raison de la pluie, dans les appellations des Pouilly-fumé, Pouilly-sur-Loire et Coteaux du Giennois. Pourtant, le ban a été publié le 22 septembre, en fonction de la teneur en sucres et en acidité mais les conditions météo de la fin de semaine dernière ont incité les vignerons à attendre encore un peu. «Le gros de la récolte se passe cette semaine» disait lundi Emmanuel Charrier, le président du Comité interprofessionnel des Vins du Centre (CIVC), lui-même vigneron à Saint-Martin-sur-Nohain où il cultive 6,5 ha de vignes destinées au Pouilly et au Coteau du Giennois. «On dit que c’est un terroir à Sauvignon, et çà se vérifie. La Loire est préservée des orages et cela fait trois ans que nous n’avons pas grêlé. Nous sommes bénis des dieux» se satisfait-il. Raison de son contentement, la météo, qui s’est montrée si capricieuse depuis trois mois, a finalement permis d’envisager une récolte 2014 à la hauteur, à la fois en qualité et en volume. «J’ai vendangé 1,30 ha de rouge et de rosé sur mes 6,5 ha et je fais un rendement moyen de 55 hectolitres/ha, ce qui est bien, d’autant que le degré d’alcool monte à 12°».

 

«On est en Bourgogne ici»!

Son collègue vigneron «bio» de Villemoison, Mathieu Coste, partage le «soulagement» d’Emmanuel Charrier. Avec sa vingtaine de saisonniers, il ramassait lundi ses rouges à la main. «Nous faisons un rendement estimé avant fermentation de 45-50 hectolitres/ha, et cela malgré une année très crispante du fait des nombreuses pluies de l’été. Septembre et son ensoleillement ont rattrapé le coup et il va falloir mettre en évidence le potentiel de la récolte à la vinification. C’est de bon augure pour nos grands vins rouges de garde et cela confirme bien que nous sommes en Bourgogne ici» explique-t-il. Pour Emmanuel Charrier, «les raisins qui ont vu le soleil sont dorés et bons à cueillir. Il ne faut plus trop attendre. Il y avait du retard en août mais grâce au soleil de septembre, çà a muri plus lentement et c’est mieux parce que cela apporte plus de complexité dans les arômes». Les vendanges, qui s’étalent sur une quinzaine de jours sur les 1287 ha de Pouilly-fumé, 30 ha de Pouilly-sur-Loire et 196 ha de Coteaux du Giennois, devraient prendre un peu de retard. Mais malgré quelques foyers de pourriture et de mildiou qui commencent à apparaître, et l’influence ancienne de maladies du bois (Esca, eutypiose...), la cuvée 2014 devrait plaire aux amateurs.