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Biodiversité

Un outil gagnant-gagnant

Depuis 2016, le bassin-versant des Nièvres, porté par la Communauté de Communes les Bertranges, mène des actions pour favoriser la bonne qualité des eaux du territoire et préserver la ressource. Ces fiches actions regroupées dans un contrat territorial sont menées en concertation avec le monde agricole.
Par Théophile Mercier
Un outil gagnant-gagnant
Un abreuvoir à Lurcy-le-Bourg avant les travaux.
C’est un outil essentiel mais qui est pourtant mal connu des agriculteurs. Le Contrat Territorial des Nièvres a vocation à proposer des actions de restauration des cours d’eau, à la fois pour assurer une biodiversité, mais aussi pour préserver la ressource en eau. Le périmètre d’action est défini à l’échelle du bassin-versant des Nièvres soit 640 km2, ce qui représente 9,1 % du territoire nivernais. Trois masses d’eau sont concernées par ce programme : La Nièvre et ses affluents depuis Guérigny jusqu’à sa confluence avec la Loire ; La Nièvre de Champlemy et ses affluents depuis la source jusqu’à Guérigny ; et la Nièvre d’Arzembouy et ses affluents depuis la source jusqu’à la confluence avec la Nièvre. Depuis la mise en place de ces actions, plus d’une trentaine de kilomètres de cours d’eaux ont ainsi été restaurés. «Le principe est simple : à partir du diagnostic rivière et agricole qui a été réalisé au début du contrat, des tronçons prioritaires ont été définis. Nous contactons alors les agriculteurs qui se trouvent en bordure de cours d’eau pour leur expliquer notre projet et les chantiers prévus chez eux. Il faut savoir que tout est financé par l’agence de l’eau et par la Région BFC, et les collectivités locales, les agriculteurs n’ont rien à débourser» explique Anaïs Cano Perez, technicienne du contrat. Parmi les interventions couramment effectuées on peut citer la mise en place de clôture, réalisation d’abreuvoir ou passage à gué aménagé et gestion de ripisylves. Des travaux de renaturation des cours d’eau peuvent aussi être faits afin d’éviter les débordements du lit de rivière. «Ce qui est important à préciser c’est que nous ne sommes pas en opposition au monde agricole. Souvent nous sommes perçus comme étant des opposants or nous travaillons toujours en concertation avec les agriculteurs. Même si nous intervenons dans une propriété privée, nos travaux vont avoir des impacts aussi bien en amont qu’en aval» ajoute la technicienne. «Il arrive aussi que les agriculteurs nous comparent à la police de l’eau mais nous n’avons pas ce pouvoir. Notre rôle est de constater et de proposer des solutions techniques» explique Mathias Boureau.

«À la recherche de petits ouvrages hydrauliques»
La ressource en eau va devenir un enjeu important pour les agriculteurs dans les prochaines années. C’est la raison pour laquelle, les animateurs du Contrat Territorial des Nièvres sont à la recherche de petits ouvrages hydrauliques à réparer afin de préserver cette ressource : «Souvent dans les parcelles agricoles on peut voir des buses qui ont été mises en place il y a plusieurs années. Sauf qu’avec la diminution de la pluviométrie, elles deviennent vétustes du fait de l’envasement et du piétinement entre autre. Mais si ces points d’eau se trouvent sur des ruisseaux, ils peuvent être déconnectés du cours d’eau principal. Les agriculteurs qui se trouvent en amont de l’ouvrage se retrouvent avec des parcelles humides avec des possibles conséquences sanitaires si leurs bêtes se retrouvent les pattes dans l’eau. Nous sommes donc à la recherche d’anciens lavoirs, de ponts ou de buses à réparer» ajoute la technicienne. Récemment un chantier chez Valentin Lurier à Saint-Malo a permis la remise en état d’un passage à gué et la restauration du cours d’eau le long de ses parcelles. De l’eau de bonne qualité coule désormais dans ce cours d’eau.

Un suivi technique à long terme
C’est l’autre facette du Contrat Territorial des Nièvres à savoir le suivi technique : «Nous n’abandonnons jamais les agriculteurs que nous avons accompagnés. Il peut arriver qu’une intervention ne soit pas efficace tout de suite. Quoi qu’il arrive nous retournons sur place pour trouver une solution. Même si financièrement nous ne pouvons pas relancer de travaux, nous assistons techniquement l’exploitant. Nous assurons aussi le suivi administratif des dossiers auprès de la police de l’eau» précise Mathias Boureau. Dans les prochains mois, les deux animateurs aimeraient mettre en place des abreuvoirs gravitaires dans les parcelles afin d’éviter la surconsommation et l’assèchement des cours d’eau.

Contact : Communauté de Communes Les Bertranges, Pôle Environnement, Service Milieux Aquatiques / GEMAPI. Tél. 03 86 37 23 23