Une reconnaissance à retrouver
Le 15 mai, le comité des foires et concours organisait la foire aux culards de printemps à Moulins-Engilbert, suivie d'une vente aux enchères au marché au cadran (Sicafome).

Si la foire-concours de printemps organisée par le comité des foires et concours de Moulins-Engilbert est devenu un rendez-vous traditionnel, il n'en reste pas moins que les années ne se ressemblent pas. En effet, avec un contexte très différent par rapport à 2024, l'état des animaux en était aussi légèrement modifié pour cette édition qui s'est tenue le 15 mai. Cela étant, Gilles Trinquet, président du comité des foires et concours, rappelle l'exception des animaux présentés, puisque tous les culards : « sont des animaux très particuliers dans l'univers de l'élevage, avec des débouchés un peu différents par rapport aux autres ». Au total, 233 animaux furent présentés, avec un Super prix d'honneur décerné à Guillaume Cognard (71), qui réagit : « j'ai déjà reçu des prix d'honneur mais jamais de Super prix d'honneur ! C'est formidable et flatteur car cela récompense tout le travail fait en amont ».
Quelle plus-value ?
Habitué du marché au cadran, Guillaume Cognard souligne également : « À mon sens, la vente aux enchères au cadran, qui suit le concours, est le meilleur moyen pour valoriser les culards car dans la cour de ma ferme je ne pourrais pas trouver le même niveau de commercialisation. Cela étant, il faut avouer que les animaux de ce type sont de plus en plus difficiles à valoriser car ils restent dans des débouchés de niches et que l'écart financier entre les bêtes moyennes et les culards s'amenuise de plus en plus ». Pour éclairer un peu cela, il est nécessaire de reprendre les chiffres de la Sicafome. Martial Tardivon, chef des ventes de la Sicafome, souligne : « en comparant les prix du bétail conventionnel de mai 2021 et mai 2025, nous constatons une hausse avoisinant 100 % d'augmentation, avec un prix au kg vif passant de 2,32 euros à 4,57 euros (toute catégorie confondue dans le bétail de production de commerce). Pour les culards, sur la même période, nous sommes à un peu plus de 50 % d'augmentation des prix, pour un prix du kg vif à 3,75 euros pour 2021 et 5,75 euros pour la vente du 15 mai. Cela permet de dire avec certitude que le haut de gamme augmente mais pas autant que le bétail ordinaire ». Il analyse : « Ce qui fait augmenter le bétail plus courant c'est le manque de production en France avec une augmentation de la demande en steaks hachés et qui ne concerne pas les culards. En effet, ces derniers s'adressent à des bouchers cherchant des morceaux nobles, et leur prix déjà élevé est difficile à augmenter. Celui-ci est pourtant totalement justifié puisque la production cularde demande aux éleveurs beaucoup de travail, d'investissements et de connaissances. Je reste confiant dans l'avenir de l'élevage culard car certains sont toujours passionnés, mais ils sont de moins en moins. Pour conserver les culards, il faut que les éleveurs soient rémunérés. Et, ceci dépend du pouvoir d'achat des gens pour accéder à cette viande de qualité ».
En résumé
En ce qui concerne la vente du 15 mai, elle débuta par le rappel de Martial Tardivon : « aucune prise de sang n'a été réalisée au marché durant la foire concours pour des raisons de complexité d'organisation trop lourde à porter pour le marché ». Après cette précision, les enchères débutèrent avec un rythme soutenu. Sur 233 animaux, 223 ont été adjugés, avec un prix moyen d'adjudication s'élevant à 3 026 euros. Le Top Price a été attribué à l'animal ayant reçu le Super prix d'honneur (élevage Guillaume Cognard), génisse née en novembre 2022 (pesée lors de la vente 622 kg) pour une adjudication de 6 380 euros. Il a été acheté par EARL de Rigny (à Boucé - 03). Martial Tardivon explique : « ce fut une foire très très qualitative, avec des animaux à très hauts potentiels. Cela prouve qu'il y a une véritable prise de conscience des apporteurs qui ciblent de plus en plus le meilleur de leur production dans leurs apports ». Après une matinée bien remplie, un déjeuner était concocté par le comité des foires et concours. D'ailleurs, pour la restauration, Gilles trinquet rappelle que « le casse-croûte du matin est offert par la municipalité, ce qui nous touche toujours beaucoup car cela prouve que ce partenariat perdure ». D'autres événements professionnels auront lieu à Moulins-Engilbert prochainement : le 31 juillet la foire aux culards d'été (au cadran), le 4 août la foire ovine (au Champ de foires), le 18 octobre, la 2e vente aux enchères à main levée (Champ de foires).
Palmarès complet :

Super prix d'honneur : Cognard Guillaume.
Châtron 12-24 mois : Prix d'honneur : Gaec Deschamps ; 1er, 2e et 3e prix : Rostaingt Julien.
Châtron plus de 24 mois : Prix d'honneur : EARL Labonde Maxime, 1er et 2e prix : Antoine Philippe, 3e : Jomain René.
Génisses section 1 : Prix d'honneur : EARL Montchanin Justin. 1er ex aequo : Rougetet Bernard et EARL Montchanin Justin ; 2e prix ex aequo : Antoine Philippe et SAS Verriest et fils. 3e prix ex aequo : Buteau Benoît (pour deux animaux), SCEA du Vernois.
Génisses section 2 : Prix d'honneur : Antoine Philippe. 1er prix ex aequo : Cognard Guillaume, Godard Denis Rougetet Bernard ; 2e prix ex aequo : Luneau Max, Godard Denis, Cognard Guillaume ; 3e prix ex aequo : Godard Denis et Gaec Dumont.
Génisses section 3 : Prix d'honneur : Guillemin Loic ; 1er prix ex aequo : Gaec Dumont et Denis Godard (pour 3 animaux), 2e prix ex aequo : Gaec Dumont, Godard Denis et Antoine Guillaume ; 3e prix ex aequo : Gaec Thionnet, EARL Mathey Marcel et Gaec Deschamps.
Génisses section 4 : Prix d'honneur : Gognard Guillaume ; 1er prix ex aequo : SCEA Lefevre, EARL de Drazilly, Rougetet Bernard ; 2e prix ex aequo : Bajard Bernard, Lalanne Roland, EARL Guillaume Desmurs ; 3e ex aequo : Dutremble Jean-Luc et EARL Guillaume Desmurs (2 animaux).
Anecdote

Pour la petite histoire, Martial Tardivon se rappelle : « les génisses que Monsieur Cognard a vendues lors de la foire, sont les descendantes de celles acquises en 2000 à Pierre Drouin (Limanton à l'époque), par l'intermédiaire de la Sicafome. La boucle est bouclée, un véritable retour sur investissement ».

