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Vendanges

Quand le sécateur prime sur la machine

Le Domaine William Fèvre à Chablis, continue de privilégier les récoltes manuelles aux machines à vendanger et emploie chaque année près de 200 saisonniers.
Par Dominique Bernerd
Quand le sécateur prime sur la machine
William Fèvre est le seul grand domaine du chablisien à associer une collecte manuelle en caissettes de 13 kg à une opération de tri sur table;
S'€™il n'€™est pas le plus grand de tous en terme de surfaces, le Domaine William Fèvre n'€™en est pas moins l'€™un des plus importants propriétaires du chablisien, avec 51 ha implantés, dont 15 ha pour la seule appellation Grand Cru. Le reste se partageant entre un peu plus de 15 ha en 1er cru et 20 ha en chablis. Une spécificité qui ne donne pas droit à l'€™erreur et conduit l'€™exploitation à accueillir chaque année jusqu'€™à 200 vendangeurs pour récolter manuellement les précieuses grappes. Une main d'€™œuvre en majorité étrangère, à laquelle, crise oblige, se rajoutent de plus en plus de retraités, trouvant là matière à compléter leurs revenus.

Une embauche qui exige une logistique [I]«quasi militaire»[i], comme le précise Didier Seguier, directeur du Domaine : [I]«chaque jour, 3 bus sont affrétés, dont deux au départ d'€™Auxerre et un de Tonnerre, pour acheminer les vendangeurs jusqu'€™ici, un chapiteau étant dressé au pied des parcelles de Grand Cru pour les accueillir le midi, le temps du déjeuner»[i]. Une particularité qui les distingue des autres grands propriétaires de la région, depuis longtemps passés aux vendanges mécaniques. Pas d'€™effet tradition dans la démarche, mais la recherche avant tout d'€™une efficacité qualitative : [I]«notre attachement à une expression précise des terroirs est important, surtout en Premier et Grand Cru et les vendanges manuelles sont primordiales afin d'€™éviter tout problème de macération que l'€™on peut avoir durant le transport, en cas de vendanges mécaniques. Le fait de récolter en caissettes de 13 kg permettant en parallèle d'€™éviter l'€™écrasement du raisin, pour une qualité de jus parfaite...»[i] Aucun ostracisme pour autant, chez Didier Seguier, vis-à-vis de la machine : [I]«économiquement, aujourd'€™hui, il est clair que l'€™on pourrait difficilement tout faire à la main ou alors, à quel prix faudrait-il vendre la bouteille de Chablis... ?»[i] Dans le même esprit, un travail important est mené sur table de tri par une équipe dédiée, avec là aussi, le souci de ne conserver que le meilleur.

[INTER]Plus de 80 personnes en file d'€™attente[inter]
Les vendanges auront été particulièrement courtes cette année, avec 6,5 jours de travail contre une dizaine de jours d'€™ordinaire. L'€™explication est double : un volume moindre et surtout, l'€™effeuillage de toutes les parcelles cet été afin d'€™éviter les problèmes de botrytis : [I]«on vient d'€™acheter la machine et on peut dire que l'€™on a eu beaucoup de chance, l'€™effeuillage de l'€™intégralité du domaine nous ayant permis de gagner un temps phénoménal à la récolte !»[i]
Autre spécificité du Domaine: près de 400 prélèvements de maturité effectués dans le mois précédant la vendange. Un contrôle permettant de déterminer précisément le début de la récolte et organiser un programme de travail spécifique à chacune des 90 parcelles.
Sur les 180 vendangeurs embauchés en 2013, près des trois quarts ont déjà prévu de revenir l'€™an prochain. Et aucune inquiétude pour compléter les effectifs, plus de 80 personnes étaient inscrites cette année en file d'€™attente !