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BPREA

Zoom sur la session qui s'achève

En cette fin du mois de mai, les épreuves tombent pour les étudiants du BPREA du CFPPA de l'Yonne. Retour sur un diplôme certifiant pour s'installer.

Par Charlotte Sauvignac
Zoom sur la session qui s'achève
Réussir SA

La période du mois de mai sonne la fin des cours et le début des épreuves. Le CFPPA de l'Yonne accueille chaque année une quinzaine d'adultes pour préparer le Brevet professionnel de responsabilité de l'exploitation agricole (BPREA). Une formation accessible aux porteurs de projet dans les domaines de l'élevage, des grandes cultures, du maraîchage, des plantes aromatiques et médicinales et de la viticulture. Cette année, le BPREA accueille une nouvelle branche : l'arboriculture, au cours de deux semaines de cours. Dans la salle d'examen, ce vendredi 23 mai, une dizaine d'élèves terminent leur épreuve. Parmi eux, Kevin, 33 ans, en reconversion professionnelle dans le secteur viticole. « Je suis là pour reprendre le domaine viticole de mes parents situé à Béru. La reprise se fera dans trois ou quatre ans », témoigne-t-il. Pour lui, la formation n'a pas entièrement répondu à ses attentes. « Je pensais que cette formation était spécialisée dans le secteur viticole. Au final, c'était plus pour les grandes cultures. Je sais qu'il faut contenter tout le monde, mais c'était un peu frustrant », manifeste Kevin. Tandis que pour Laura, 32 ans, également en reconversion professionnelle, cette formation est une opportunité pour la reprise du domaine familiale. « Cette formation m'a appris énormément, c'est plus centré sur la gestion d'entreprise. Nous sommes dans une formation adulte, ce qui est super, parce qu'il y a tous les âges. Côté mixité, c'est vraiment égal, j'étais d'ailleurs étonnée de voir autant de filles. La grosse richesse, c'est vraiment l'interaction entre chaque personne, même avec les profs en dehors des cours », ajoute-t-elle. Anciennement salariée dans le tertiaire, Laura a choisi de revenir vers ses racines familiales. « Je me suis aperçue que n'étant plus de la région, j'aurai un héritage dont je ne saurai pas quoi faire et je me suis aperçue que ça avait beaucoup de sens. L'année prochaine, ce sera mon frère qui fera la même formation », déclare-t-elle.

Voir l'avenir plus sereinement

Du côté de l'élevage, le constat est différent. « Cette formation a répondu à mes attentes, car je voulais vraiment être à l'aise avec la comptabilité et la législation. J'ai vu tous ces aspects-là », atteste Marie, 38 ans, éleveuse de bovins allaitants du sud de la Seine-et-Marne. « J'ai commencé à faire des démarches et à m'installer en élevage ovin, sous panneaux photovoltaïques donc j'ai des centrales en écopâturage et de l'agrivoltaïsme. C'était dans la prolongation de mon installation. Pour moi c'était tout à fait logique de passer un diplôme agricole. Mon entreprise est déjà lancée, j'ai un petit cheptel de 40 brebis », ajoute-t-elle, aux côtés de Chrys, 23 ans, en reprise avec son conjoint d'une ferme familiale. « Il y a huit ans, il a repris la ferme de ses parents. Au début, je n'étais pas du tout sur la ferme, et d'année en année, j'ai commencé à m'y intéresser et c'est vrai que ça a fait sens. Nous sommes en polyculture biologique, avec un élevage conventionnel en bovin allaitant, à Toucy en Puisaye », se présente-t-il. En rangeant ses affaires, Chrys termine sur une note mitigée. « Par rapport à ce que je fais, c'est dans mes attentes. Mais lorsque je vois mes collègues, je me rends compte que c'est trop centré sur la culture et l'élevage… et on a beaucoup de théorie et pas assez de pratique. Le groupe fait beaucoup aussi, on avait un bon groupe cette année. Il y avait du bio, du conventionnel, de l'élevage, de la vigne », conclut-il, en partant déjeuner avec ses camarades.