Maraîchage
« Nous sommes redevenus à la mode »
Catherine Bizouarne est maraîchère sur la commune de Varennes-les-Narcy. Elle produit des asperges, des fraises et possède un verger qu’elle vend en vente directe. Elle nous a ouvert les portes de son exploitation.

Le travail de manque pas à la ferme des Aillots située à Varennes-les Narcy. Catherine Bizouarne est installée avec son mari céréalier depuis une trentaine d’années où ils cultivent environ 200 hectares de céréales. En parallèle, elle a sa propre activité de maraîchage où elle produit environ huit tonnes d’asperges blanches et vertes par an sur une surface de deux hectares. Une saison courte qui s’échelonne du 15 avril au 15 juin. L’asperge est une production pérenne qui a une rotation de six ans et qui se récolte quatre ans après avoir été planté. Cette année avec la crise du coronavirus, Catherine Bizouarne a dû faire faire des choix : « La pandémie est intervenue au début de la mise en place de la culture à savoir, travailler le sol, mettre en butte et couvrir notamment pour l’asperge blanche. Devant l’absence de vision, j’ai préféré limiter la production afin de ne pas me retrouver avec de la marchandise sur les bras » explique la productrice. Cette dernière produit également des fraises de pleines terres (ciflorette, gariguette, sensation et charlotte) et a développé un verger avec des pommes, des poires, des cerises, des groseilles, du cassis, des framboises. Des cultures diversifiées, mais en petites quantités. Cette année les fraises seront moins abondantes que l’année dernière en raison d’un épisode de gelée durant le mois d’avril qui a impacté le rendement. Sans être certifiée bio, Catherine Bizouarne est attachée à respecter les cultures en intervenant le moins possible. « J’estime qu’au-delà la réglementation, nous pouvons aller plus loin pour avoir un produit qui soit le plus sain possible sans pour autant avoir les contraintes liées à la certification AB. Les bâches sur les asperges blanches par exemple, permettent à la fois au produit de garder sa couleur d’origine et de ne pas avoir d’insectes notamment la mouche de l’asperge. Même s’il arrive qu’elle soit présente sur le produit en début de saison. Ça étonne les clients mais au moins ils peuvent voir que je ne mets pas d’insecticide. Tous mes produits sont ramassés à la main par de la main-d’œuvre française de proximité » explique la productrice de fruits et légumes.
« Plus de traçabilité »
Finalement cette crise a validé une tendance qui se dessinait depuis un moment : le circuit court est revenu à la mode. Un nouveau débouché s’est offert à Catherine Bizouarne durant le confinement à l’image du drive fermier initié par la Chambre d’agriculture : « Je me suis lancé dans la démarche pour me permettre d’écouler une partie de ma production d’asperges. Après la phase de lancement par les salariés, l’heure est venue pour les producteurs engagés dans la démarche de se prendre en main. En ce qui me concerne, je ne suis pas certaine de vouloir poursuivre car ce drive me prend plus de temps qu’un marché. Du ramassage du produit jusqu’à la commercialisation, il y a beaucoup d’étapes et ce temps un coup. Je pense que le consommateur n’en a pas conscience, et si je continue je vais devoir majorer mes tarifs et les clients risquent de ne pas le comprendre. C’est un peu le paradoxe du moment : le consommateur veut un produit de qualité avec un tarif de grande distribution, ce n’est pas possible. Néanmoins avec la multiplication des émissions culinaires à la télévision, nous sommes redevenus à la mode car les gens accordent de l’importance à la traçabilité des produits. Nous avons été maltraités il y a trente ans par la grande distribution qui ne respectait pas ses engagements et par les collectivités qui nous trouvaient trop cher. Aujourd’hui les cantines scolaires nous ouvrent les bras, nous livrons ainsi quelques établissements en pommes » explique Catherine Bizouarne, visiblement ravie de ce retour en grâce.
Contact : Ferme des Aillots, Varennes-lès-Narcy. Tél. 03 86 69 11 25
« Plus de traçabilité »
Finalement cette crise a validé une tendance qui se dessinait depuis un moment : le circuit court est revenu à la mode. Un nouveau débouché s’est offert à Catherine Bizouarne durant le confinement à l’image du drive fermier initié par la Chambre d’agriculture : « Je me suis lancé dans la démarche pour me permettre d’écouler une partie de ma production d’asperges. Après la phase de lancement par les salariés, l’heure est venue pour les producteurs engagés dans la démarche de se prendre en main. En ce qui me concerne, je ne suis pas certaine de vouloir poursuivre car ce drive me prend plus de temps qu’un marché. Du ramassage du produit jusqu’à la commercialisation, il y a beaucoup d’étapes et ce temps un coup. Je pense que le consommateur n’en a pas conscience, et si je continue je vais devoir majorer mes tarifs et les clients risquent de ne pas le comprendre. C’est un peu le paradoxe du moment : le consommateur veut un produit de qualité avec un tarif de grande distribution, ce n’est pas possible. Néanmoins avec la multiplication des émissions culinaires à la télévision, nous sommes redevenus à la mode car les gens accordent de l’importance à la traçabilité des produits. Nous avons été maltraités il y a trente ans par la grande distribution qui ne respectait pas ses engagements et par les collectivités qui nous trouvaient trop cher. Aujourd’hui les cantines scolaires nous ouvrent les bras, nous livrons ainsi quelques établissements en pommes » explique Catherine Bizouarne, visiblement ravie de ce retour en grâce.
Contact : Ferme des Aillots, Varennes-lès-Narcy. Tél. 03 86 69 11 25