Accès au contenu
Syndicalisme

«Le loup en Bourgogne Franche-Comté: un dossier à ne pas négliger»

Hubert Coucheney, président de la commission ovins de la FDSEA, livre les revendications de la profession sur le dossier «Loup».
Par Hubert Coucheney, président de la commission Ovins de la Fdsea 21
«Le loup en Bourgogne Franche-Comté: un dossier à ne pas négliger»
« Notre département a, pour l’instant, été épargné par les attaques de loups sur les troupeaux. Cependant, c’est un risque que l’on ne peut pas occulter et qui préoccupe particulièrement les éleveurs ovins. En effet, nous sommes sur le front de colonisation du loup qui passe des Alpes françaises à la Suisse et aux Vosges ou encore par le Massif Central. Des attaques avérées ont été constatées en Haute-Saône et dans le Doubs. Le loup est également présent dans plusieurs autres départements limitrophes, notamment dans la Nièvre et le Jura. La mise en œuvre des mesures de protection, impliquant de nombreuses contraintes et une charge financière croissante, ne s’est pas traduite par une réduction des attaques de loups. Les mesures de protection et d’indemnisation ont coûté plus de 25 millions d’euros en 2016 et jamais autant de troupeaux n’ont été attaqués par des loups.  Le plan loup, actuellement en vigueur, est en renégociation pour la programmation 2018/2023. Dans ce nouveau projet, les possibilités offertes aux éleveurs seront fortement réduites : tirs de prélèvement limités, conditionnalité des indemnisations, territorialisation des dérogations de tirs sous la seule tutelle du Préfet coordonnateur. Notre syndicat ne peut accepter un tel scénario. L’élevage à l’herbe en plein air serait, à terme, condamné dans les zones aujourd’hui conquises par le loup mais aussi dans les futures zones qu’il colonisera. L’implantation progressive des loups menace la pérennité des élevages basés sur le pâturage. La FNO et la FRSEA travaillent depuis longtemps sur ce sujet. La FRSEA de Bourgogne Franche-Comté a, dès le mois d’octobre, alerté les parlementaires de la région afin qu’ils transmettent au Premier ministre les propositions que nous défendons en partant du principe d’un droit permanent des éleveurs à protéger leurs troupeaux. Nous avons d’ores et déjà reçu de nombreux soutiens. Pour aller plus loin dans la démarche et montrer que la profession ne laissera rien passer, la FDSEA de Côte-d’Or portera ces revendications dans un document porté par l’ensemble des syndicats et qui sera transmis aux acteurs du dossier».

Demandes portées par la FRSEA BFC auprès de l’État

• Faciliter les tirs de défense renforcée et de prélèvement en fonction de la réalité des attaques, afin que la pression baisse réellement sur l’élevage.
• Avoir la possibilité de recourir à des tirs de défense par les éleveurs sans autorisation préalable.
• Assurer le paiement, en temps et heure, des aides liées à la mise en place des mesures de protection.
• Retenir l’absence de responsabilité des éleveurs lors d’accidents avec des randonneurs liés à l’usage de chiens de protection des troupeaux contre le loup.
• Prendre en charge, par les services de l’État, l’euthanasie des animaux attaqués par les prédateurs qui ne peuvent être sauvés.
• Ne pas imposer la conditionnalité des indemnisations à la mise en place préalable de mesures de protection.
• Prévoir une brigade d’intervention dans toutes les régions concernées, y compris celles en voie de colonisation.
• Avoir une complète transparence de la part de l’État, sur le nombre effectif de loups sur le territoire national.
• Assurer une large diffusion des résultats des analyses ADN faites sur les loups prélevés, afin de connaître leur origine.
• Évaluer l’apport des pratiques traditionnelles d’élevage à la vitalité des territoires, à la biodiversité et les conséquences, à moyen et long terme, en matière économique et environnementale de leur modification ou disparition en raison de la prédation.
• Arrêter de demander aux éleveurs d’assumer toute charge administrative dans la gestion du loup.
• Avoir la possibilité de prélever des meutes entières pour faire baisser la pression de la prédation sur les troupeaux et avoir une réelle efficacité dans le temps.
• Prendre en charge le budget de protection des troupeaux et l’indemnisation des bêtes tuées par le budget de l’Environnement, et non par celui de l’Agriculture.
• Traduire rapidement l’engagement pris par la France de demander à l’Union Européenne et à la Convention de Berne la modification du statut du loup dans lesdits textes, en tant qu’espèce strictement protégée.