Consommer en confinement
Le drive fermier de Côte-d’Or voit ses commandes exploser
C’est du jamais vu depuis sa création en 2016 : le drive fermier du département a vu ses commandes tripler en volume. Les producteurs qui l’alimentent et l’équipe qui le fait tourner ont adapté leur organisation de travail.

Vendredi 20 mars sur la zone de l’ancien marché de gros de Dijon : en ce début d’après-midi, une longue file de voitures attend sous le soleil. Elles défilent sagement devant l’entrée de l’ancienne brasserie du marché, devenu aujourd’hui le lieu de livraison des commandes enregistrées par le drive fermier de Côte-d’Or. Les conducteurs ont leur coffre ouvert. Ils restent au volant ou sortent, tout en demeurant à bonne distance des producteurs ou de l’équipe du drive qui se chargent de placer les commandes dans les coffres, masques sur le nez. Les gestes barrières ne sont pas pris à la légère ici. On ne s’attarde pas non plus : le temps n’est définitivement plus aux discussions. L’impératif de sécurité face à l’épidémie de coronavirus y gagne ce que la sociabilité y perd, mais on n’a pas le choix… À l’instar de la société dans son ensemble, le monde agricole et, en l’espèce, de drive fermier, se sont mis au diapason des contraintes sanitaires avec lesquelles personne ne songerait à plaisanter.
Changement de dimension
Ces conditions particulières de livraison des commandes sont en fait la traduction la plus visible d’un changement de paradigme intervenu plus tôt dans la semaine pour cette structure de commercialisation de productions agricoles, créée en 2016. Un seul élément permet de comprendre l’ampleur de ce qui se passe : en temps normal, comme l’explique Jade Rolée, conseillère à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or et membre de l’équipe qui assure le fonctionnement du drive, la structure enregistre 80 commandes par semaine. Jeudi 19 mars, le compteur en affichait… 230, soit un quasi triplement ! Ce drive, constitué sous la forme d’un Groupement d’intérêt économique (GIE) appartenant à une trentaine de producteurs qui en sont les associés fondateurs, découle de la marque nationale des Chambres d’agriculture Bienvenue à la ferme. Il fonctionne à la manière de ceux que l’on peut trouver dans la grande distribution : les clients s’inscrivent sur un site internet, sur lequel les agriculteurs ont mis leurs produits. Les clients peuvent commander du jeudi matin jusqu’au mercredi midi de la semaine suivante et les livraisons se font le vendredi après-midi au lieu cité en début d’article. «Le niveau des commandes est monté très vite cette semaine, confirme Jade Rolée. En règle générale, on est à une cinquantaine de commandes le mardi à midi et on a toujours une augmentation le mercredi soir. Beaucoup de gens s’y prennent au dernier moment, on est habitué à ce pic relatif d’activité, mais cette semaine, cela s’est fait dans des proportions inédites. Mercredi 18 mars à midi, on était à 130 commandes et 230 le lendemain». Les producteurs qui alimentent le drive sont en capacité de répondre à ce surcroît de commandes. Ils ont les stocks nécessaires et dans le cas contraire, si un produit manque, les producteurs le retirent du site qui est constamment actualisé.
«Gymnastique» logistique
Sur un plan purement logistique, Jade Rolée confie qu’il a fallu se livrer à une certaine «gymnastique» pour assurer cette livraison. «Nous nous sommes organisés en interne : les producteurs se sont mobilisés pour apporter plus de caisses dans le local et nous avons mis en place un système de livraison plus strict qu’habituellement. En tant normal, même si nous sommes un drive, les clients aiment sortir de leur voiture et entrent dans le local. Là, nous avons imposé aux personnes de rester dans leurs véhicules et les producteurs mettaient les commandes dans les coffres. Nous avons aussi installé une signalétique particulière afin d’organiser dans de bonnes conditions l’arrivée de 230 personnes…» Pour les semaines qui viennent, le drive fermier de Côte-d’Or se prépare à toutes les éventualités. En début de confinement, il est clair que les gens ont constitué des stocks mais, comme le confirme Jade Rolée «si cela augmente encore, on a su s’adapter pour 230, on pourra le faire pour plus. Il est toutefois difficile de prédire précisément quelle sera la tendance dans les prochains jours».
Changement de dimension
Ces conditions particulières de livraison des commandes sont en fait la traduction la plus visible d’un changement de paradigme intervenu plus tôt dans la semaine pour cette structure de commercialisation de productions agricoles, créée en 2016. Un seul élément permet de comprendre l’ampleur de ce qui se passe : en temps normal, comme l’explique Jade Rolée, conseillère à la Chambre d’agriculture de Côte-d’Or et membre de l’équipe qui assure le fonctionnement du drive, la structure enregistre 80 commandes par semaine. Jeudi 19 mars, le compteur en affichait… 230, soit un quasi triplement ! Ce drive, constitué sous la forme d’un Groupement d’intérêt économique (GIE) appartenant à une trentaine de producteurs qui en sont les associés fondateurs, découle de la marque nationale des Chambres d’agriculture Bienvenue à la ferme. Il fonctionne à la manière de ceux que l’on peut trouver dans la grande distribution : les clients s’inscrivent sur un site internet, sur lequel les agriculteurs ont mis leurs produits. Les clients peuvent commander du jeudi matin jusqu’au mercredi midi de la semaine suivante et les livraisons se font le vendredi après-midi au lieu cité en début d’article. «Le niveau des commandes est monté très vite cette semaine, confirme Jade Rolée. En règle générale, on est à une cinquantaine de commandes le mardi à midi et on a toujours une augmentation le mercredi soir. Beaucoup de gens s’y prennent au dernier moment, on est habitué à ce pic relatif d’activité, mais cette semaine, cela s’est fait dans des proportions inédites. Mercredi 18 mars à midi, on était à 130 commandes et 230 le lendemain». Les producteurs qui alimentent le drive sont en capacité de répondre à ce surcroît de commandes. Ils ont les stocks nécessaires et dans le cas contraire, si un produit manque, les producteurs le retirent du site qui est constamment actualisé.
«Gymnastique» logistique
Sur un plan purement logistique, Jade Rolée confie qu’il a fallu se livrer à une certaine «gymnastique» pour assurer cette livraison. «Nous nous sommes organisés en interne : les producteurs se sont mobilisés pour apporter plus de caisses dans le local et nous avons mis en place un système de livraison plus strict qu’habituellement. En tant normal, même si nous sommes un drive, les clients aiment sortir de leur voiture et entrent dans le local. Là, nous avons imposé aux personnes de rester dans leurs véhicules et les producteurs mettaient les commandes dans les coffres. Nous avons aussi installé une signalétique particulière afin d’organiser dans de bonnes conditions l’arrivée de 230 personnes…» Pour les semaines qui viennent, le drive fermier de Côte-d’Or se prépare à toutes les éventualités. En début de confinement, il est clair que les gens ont constitué des stocks mais, comme le confirme Jade Rolée «si cela augmente encore, on a su s’adapter pour 230, on pourra le faire pour plus. Il est toutefois difficile de prédire précisément quelle sera la tendance dans les prochains jours».