Marchés
« La crise a maintenu le prix du bétail »
Quelques mois après le début de la pandémie, nous avons voulu faire le point sur le niveau des cours sur les marchés au cadran. Éléments de réponses avec Martial Tardivon, chef des ventes à la Sicafome de Moulins-Engilbert.

- Avez-vous ressenti un effet covid sur le niveau des ventes aux marchés au cadran de la Sicafome ?
Martial Tardivon : « Non, il n’y en a pas eu ou du moins pas encore pour le moment. En mars et avril nous avons même eu un gros regain d’activité dans le broutard en direction de l’Italie. Après dans les semaines qui ont suivi, les cours se sont bien tenus ce qui est à souligner. Nous avions une crainte qu’il n’y ait plus de cotation ni de référence durant la crise, mais nous avons été rassurés par des acheteurs qui avaient de gros besoins pour l’Italie. Les pays tiers comme Israël, le Maroc et l’Algérie ont également permis de tenir le marché. Un relais a pu se faire entre eux et l’Italie qui a été très demandeuse entre mars et avril mais qui a connu un coup de frein ensuite en raison de la baisse des cours sur le taurillon gras. Cette continuité a permis la sortie des derniers lots de broutards repoussés de stabulation en attendant les taurillons de pré ».
- Qu’en est-il du niveau des cours ?
MT : « Les ventes sont régulières mais les prix ont nettement diminué par rapport à l’an dernier sur la même période. Dans les mâles taurillons ou broutards de nouvelle saison, je constate une diminution de 15 centimes. Celle-ci s’explique par la baisse du prix du taurillon gras que ce soit en France ou en Italie sachant que c’est toujours le prix du gras qui influe sur le maigre. Dans la voie femelles de moins de deux ans à l’export, on est à 10 centimes de moins que l’an dernier. Ce phénomène est directement lié à la situation italienne et au marché espagnol qui est au point mort ».
- Dans ce contexte, comment s’est passée votre foire-concours de culards du 14 mai dernier ?
MT : « Une foire de bonne tenue malgré les mesures de confinement. 80 % de la salle était réservée aux acheteurs et le public n’avait pas accès au marché. Dans les prix, je dirais que cette foire-concours s’est bien passée avec des prix de ventes qui ont été identiques à l’an dernier. Pour moi dans le maigre, le culard n’a pas été impacté durant cette crise ».
- Quelle est la filière qui tire son épingle du jeu ?
MT : « Sans hésitation, le mouton qui est plus cher que l’année dernière. Il y a eu un vent de panique au moment de Pâques où la filière a cherché à vendre coûte que coûte. À la Sicafome, ce ne fut pas le cas car j’organise toujours un marché 15 jours avant le week-end Pascal pour que les bêtes soient sur les étals entre les Rameaux et Pâques. Mais en raison de l’absence de demande le lundi du marché, j’ai dû tout simplement annuler la vente, ce qui ne s’est jamais fait auparavant. J’ai préféré faire ça pour ne pas avoir des références de prix catastrophiques que je n’aurais jamais pu remonter. J’ai même eu des acheteurs qui m’ont averti qu’ils n’avaient pas une seule commande. Finalement nous avons gardé la marchandise et nous avons repoussé le marché une semaine avant les fêtes de Pâques et cette fois, nous avons eu un bon marché. Sur les agneaux actuellement, nous avons 20 à 25 centimes de plus du kilo vif par rapport à la moyenne du mois de mai 2019. Le printemps que nous connaissons cette année avec une pousse d’herbe régulière et l’absence de fraîcheur permet de sortir des agneaux de bonne qualité ce qui contribue à la hausse des prix de vente ».
- Comment envisagez-vous la suite de la saison ?
MT : « Il va falloir être vigilant sur la fin de l’année car les experts nous annoncent des situations économiques difficiles en raison de cette pandémie. Si les faillites se confirment, nous allons être impactés indirectement et il va falloir être méfiant car ces cessations d’activité peuvent arriver en cascades. Il va nous falloir demander sans doute plus de garanties bancaires car des problèmes de trésorerie peuvent arriver ».
Martial Tardivon : « Non, il n’y en a pas eu ou du moins pas encore pour le moment. En mars et avril nous avons même eu un gros regain d’activité dans le broutard en direction de l’Italie. Après dans les semaines qui ont suivi, les cours se sont bien tenus ce qui est à souligner. Nous avions une crainte qu’il n’y ait plus de cotation ni de référence durant la crise, mais nous avons été rassurés par des acheteurs qui avaient de gros besoins pour l’Italie. Les pays tiers comme Israël, le Maroc et l’Algérie ont également permis de tenir le marché. Un relais a pu se faire entre eux et l’Italie qui a été très demandeuse entre mars et avril mais qui a connu un coup de frein ensuite en raison de la baisse des cours sur le taurillon gras. Cette continuité a permis la sortie des derniers lots de broutards repoussés de stabulation en attendant les taurillons de pré ».
- Qu’en est-il du niveau des cours ?
MT : « Les ventes sont régulières mais les prix ont nettement diminué par rapport à l’an dernier sur la même période. Dans les mâles taurillons ou broutards de nouvelle saison, je constate une diminution de 15 centimes. Celle-ci s’explique par la baisse du prix du taurillon gras que ce soit en France ou en Italie sachant que c’est toujours le prix du gras qui influe sur le maigre. Dans la voie femelles de moins de deux ans à l’export, on est à 10 centimes de moins que l’an dernier. Ce phénomène est directement lié à la situation italienne et au marché espagnol qui est au point mort ».
- Dans ce contexte, comment s’est passée votre foire-concours de culards du 14 mai dernier ?
MT : « Une foire de bonne tenue malgré les mesures de confinement. 80 % de la salle était réservée aux acheteurs et le public n’avait pas accès au marché. Dans les prix, je dirais que cette foire-concours s’est bien passée avec des prix de ventes qui ont été identiques à l’an dernier. Pour moi dans le maigre, le culard n’a pas été impacté durant cette crise ».
- Quelle est la filière qui tire son épingle du jeu ?
MT : « Sans hésitation, le mouton qui est plus cher que l’année dernière. Il y a eu un vent de panique au moment de Pâques où la filière a cherché à vendre coûte que coûte. À la Sicafome, ce ne fut pas le cas car j’organise toujours un marché 15 jours avant le week-end Pascal pour que les bêtes soient sur les étals entre les Rameaux et Pâques. Mais en raison de l’absence de demande le lundi du marché, j’ai dû tout simplement annuler la vente, ce qui ne s’est jamais fait auparavant. J’ai préféré faire ça pour ne pas avoir des références de prix catastrophiques que je n’aurais jamais pu remonter. J’ai même eu des acheteurs qui m’ont averti qu’ils n’avaient pas une seule commande. Finalement nous avons gardé la marchandise et nous avons repoussé le marché une semaine avant les fêtes de Pâques et cette fois, nous avons eu un bon marché. Sur les agneaux actuellement, nous avons 20 à 25 centimes de plus du kilo vif par rapport à la moyenne du mois de mai 2019. Le printemps que nous connaissons cette année avec une pousse d’herbe régulière et l’absence de fraîcheur permet de sortir des agneaux de bonne qualité ce qui contribue à la hausse des prix de vente ».
- Comment envisagez-vous la suite de la saison ?
MT : « Il va falloir être vigilant sur la fin de l’année car les experts nous annoncent des situations économiques difficiles en raison de cette pandémie. Si les faillites se confirment, nous allons être impactés indirectement et il va falloir être méfiant car ces cessations d’activité peuvent arriver en cascades. Il va nous falloir demander sans doute plus de garanties bancaires car des problèmes de trésorerie peuvent arriver ».
La vente en live fait des émules
La vente en vidéo expérimentée par la Sicafome depuis 2016 va s’exporter en dehors des frontières du département. Martial Tardivon a rencontré récemment les présidents des races ovines Île-de-France, Suffolk et Texel. Un premier essai aura lieu le 2 juillet prochain à l’occasion de la vente de béliers Suffolk à Verdilly à côté de Château-Thierry et le 17 septembre pour la vente de béliers de la race Texel. Si ces deux premières expériences sont concluantes, une opération similaire sera organisée pour les béliers Île-de-France. « Le covid et le confinement ont accéléré le déploiement de ce service, et nous en sommes très satisfaits » nous a confié Martial Tardivon.