Sécurité
La contention, élément trop souvent négligé chez les éleveurs
Le transfert d’animaux en partance pour l’abattoir est un moment très souvent délicat. Il faut savoir faire face au stress des bêtes sans se mettre en danger. S’appuyer sur une structure de contention est un atout non négligeable.

Ce n’est pas aux éleveurs de bovins que l’on va apprendre combien faire circuler leurs animaux de manière maîtrisée peut se révéler périlleux. Heureusement, ces situations ne sont pas trop fréquentes. Néanmoins, l’étape du transfert d’un gros animal de l’espace relativement vaste de sa stabulation, ou de son champ, au camion qui doit le transporter à l’abattoir demeure délicate dans de nombreux cas. « Ce n’est pas le cas dans toutes les situations, remarque Jean-Paul Clerget, spécialiste de ces questions au sein de la coopérative Global-Feder, à Venarey-Les Laumes en Côte-d’Or. Si vous allez chercher des bêtes dans un atelier de taurillons, en général tout se passe bien parce qu’ils ont l’habitude de ces mouvements et qu’ils sont équipés, notamment en matériel de contention. En revanche, c’est parfois beaucoup plus délicat chez des éleveurs qui opèrent de tels transferts, mais de manière beaucoup moins fréquente. Souvent, ils négligent les équipements de contention et c’est parfois comme cela qu’arrivent les accidents, avec des bêtes paniquées… » A ses yeux, en matière de contention, il y a encore un important travail de persuasion et de prise de conscience à mener. Ce professionnel, qui a notamment conçu tous les plans de l’actuel centre de tri d’animaux de Global-Feder à Venarey-Les Laumes, rénové en profondeur il y a deux ans, et par lequel transitent plus de 20 000 bovins chaque année (et des ovins), intervient régulièrement sur ce thème lors de formations menées avec la Mutualité sociale agricole (MSA) ou la Chambre d’agriculture.
Moins de contacts avec l’humain
« Il ne faut pas traiter la contention à la légère », poursuit Jean-Paul Clerget, dont la coopérative mène des études au profit des éleveurs qui veulent investir dans des solutions de contention, et c’est d’autant plus vrai que l’évolution des pratiques agricoles, avec l’automatisation de certaines tâches, fait que, dans sa vie d’animal d’élevage, un bovin va être en contact avec très peu d’humains, mis à part son éleveur. « Les animaux d’aujourd’hui sont moins habitués à la présence humaine. Lors de transferts, on a aujourd’hui des comportements d’animaux qu’on ne rencontrait quasiment pas il y a vingt ans, beaucoup plus peureux et donc potentiellement difficiles à maîtriser ». Investir dans un quai de chargement sur mesure devrait être la priorité de beaucoup d’éleveurs. Le centre de tri de Venarey-Les Laumes peut s’apparenter, de ce point de vue à un concentré des technologies existantes dans ce domaine. C’est un outil qui a été pensé pour répondre aux demandes de plus en plus segmentées et spécialisées des acteurs de l’abattage. Bien évidemment, un tel niveau d’équipement n’est pas nécessaire chez un éleveur mais l’investissement réclamé pour un quai aménagé avec un dispositif de contention reste très acceptable, en regard de la sécurité qu’il apporte.
Moins de contacts avec l’humain
« Il ne faut pas traiter la contention à la légère », poursuit Jean-Paul Clerget, dont la coopérative mène des études au profit des éleveurs qui veulent investir dans des solutions de contention, et c’est d’autant plus vrai que l’évolution des pratiques agricoles, avec l’automatisation de certaines tâches, fait que, dans sa vie d’animal d’élevage, un bovin va être en contact avec très peu d’humains, mis à part son éleveur. « Les animaux d’aujourd’hui sont moins habitués à la présence humaine. Lors de transferts, on a aujourd’hui des comportements d’animaux qu’on ne rencontrait quasiment pas il y a vingt ans, beaucoup plus peureux et donc potentiellement difficiles à maîtriser ». Investir dans un quai de chargement sur mesure devrait être la priorité de beaucoup d’éleveurs. Le centre de tri de Venarey-Les Laumes peut s’apparenter, de ce point de vue à un concentré des technologies existantes dans ce domaine. C’est un outil qui a été pensé pour répondre aux demandes de plus en plus segmentées et spécialisées des acteurs de l’abattage. Bien évidemment, un tel niveau d’équipement n’est pas nécessaire chez un éleveur mais l’investissement réclamé pour un quai aménagé avec un dispositif de contention reste très acceptable, en regard de la sécurité qu’il apporte.
Protéger les animaux de la chaleur
Au-delà de la contention, la question du moment, avec les fortes chaleurs, touche aux moyens de soulager un peu les animaux face à ces conditions climatiques. Pour Jean-Paul Clerget, cela passe par deux éléments : un abreuvement bien dimensionné et un bâtiment qui fait appel à un bardage en bois. « Il faut avoir en tête, dit-il, qu’une planche de bois de 27 mm d’épaisseur est 250 fois plus isolante qu’une tôle. Le bardage bois peut contribuer à améliorer les écarts de température. On évite ainsi les litières qui s’échauffent trop. On peut aussi avoir recours à de la dolomie, un sable qu’on mélange à la litière, ou qui la remplace complètement. C’est une solution technique qui soulage les animaux en cas de fortes chaleurs, qui permet de pallier le manque de paille et qui a l’avantage de moins attirer les mouches… » Jean-Paul Clerget est aussi favorable aux systèmes de ventilation qui permettent la circulation de l’air dans les bâtiments d’élevage. En revanche, il déconseille fortement les brumisateurs qui les accompagnent parfois, porteurs, selon lui, de problèmes sanitaires liés à l’humidité. Il est sans doute plus utile de faire porter son effort sur l’abreuvement : « De manière générale, constate Jean-Paul Clerget, il n’y a pas assez d’eau à disposition des animaux dans les bâtiments d’élevage. Le bon ratio, c’est un abreuvoir pour six bêtes mais il faut que celui-ci ait un bon débit et soit bien placé, pour éviter notamment qu’il soit souillé par le matériel de paillage… ». Des équipements nécessaires mais qui demandent, là encore, un peu de réflexion.