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Betteraves

« J'ai toujours fait des betteraves, je n'ai pas envie d'abandonner »

Sébastien Boulot, planteur de betteraves depuis des générations a fait face à la fermeture de la sucrerie de Souppes-sur-Loing. Retour sur ce planteur de betteraves.

Par Charlotte Sauvignac
Betteraves
Sebastien Boulot, producteur de betteraves devant un champ de betteraves

« Personne n'aurait alors pu imaginer que cette campagne prendrait une telle tournure. Dès les premiers jours de, nous avons subi une avarie matérielle puis des difficultés techniques qui nous ont obligés à arrêter prématurément la production. Décision a alors immédiatement été prise de finaliser la campagne via un travail à façon, malgré les surcoûts pour la sucrerie », témoigne M. Ouvré aux planteurs de la sucrerie de Souppes-sur-Loing, le 10 janvier 2025, lors d'un communiqué de presse. Ce sont alors les producteurs de betteraves sucrières du nord du département qui sont directement impactés par cette fermeture. Une annonce inattendue qui a perturbé de nombreux planteurs comme Sébastien Boulot, producteurs de betteraves à Jouy. « Quand la sucrerie a fermé ça a eu un impact. Quand nous l'avons appris, nous avions déjà arraché nos betteraves. Le problème c'est que l'usine s'est retrouvée à l'arrêt, et les betteraves se sont retrouvées en tas minimum trois semaines à un mois. Ce qui a fait que les tas se sont un petit peu dégradés, et ensuite ils sont partis sur Corbeil-Essonnes. Ça a mis un certain temps quand même. Tout de même nos betteraves sont quand même parties, il aurait pu dire qu'il ne pouvait plus et que c'était terminé », témoigne Sébastien Boulot, surpris à ce moment-là par la nouvelle.
Pourtant les choses n'ont pas si mal tourné. « M. Ouvré, le directeur de l'ancienne sucrerie avec Cristal Union se sont mis d'accord pour transférer nos betteraves. M. Ouvré n'ayant plus les financements des banques pour nous suivre, Cristal Union a fait une proposition de reprise », annonce-t-il par la suite, soulagé. Sébastien Boulot, garde un très bon souvenir de l'ancien directeur et de ce qu'il a pu faire pour accompagner les producteurs. « Il nous a emmenés jusqu'au bout sans nous laisser sur le bord de la route, c'est déjà très bien », se remémore-t-il.

Changer de sucrerie

Même si Sébastien Boulot garde un bon souvenir de ses années passées aux côtés de M. Ouvré, avec Cristal Union il ne perd pas au change. « Ils nous ont fait deux propositions soit devenir adhérents coopérateurs soit devenir adhérents non-coopérateur. Si on choisit le fait de devenir adhérents coopérateurs, nous pouvons bénéficier des avantages de la coopérative dès la première année. Nous pouvons bénéficier d'un complément de revenus si le prix de la betterave baisse par exemple », ajoute-t-il ravi en montrant son contrat. Pourtant même si le contrat est bénéfique à son égard, Sébastien Boulot est lucide, la situation des betteraviers en France est problématique. « J'ai 200 hectares de SAU et avant je faisais 20 hectares de betteraves et là je suis passé à 10 hectares à cause des problèmes de jaunisse et aussi par rapport à la fermeture de la Sucrerie de Souppes-sur-Loing. Le rendement on ne le maîtrise pas trop mais je n'ai quand même pas voulu abandonner cette culture », confie-t-il. Inquiet sur la politique actuelle, Sébastien ne voit pas l'avenir sereinement. « Depuis 2020, depuis l'arrêt des néonicotinoïdes on n’a pas résolu le problème. Même si le PNRI a été mis en place, nous n'avons pas de solution concrète », conclut Sébastien Boulot.