Il était une fois la vendange…

« Dans le milieu viticole, on a l’habitude de comparer les vendanges avec un nouveau-né… C’est très fragile et il ne faut pas grand-chose pour rater une cuve, d’où l’extrême rigueur apportée au lavage…» Les vendanges  battent leur plein en chablisien et les journées sont longues.

Ce qui n’a pas empêché Ludovic Barat, viticulteur à Milly, qui a repris avec sa sœur Angèle les rênes de l’exploitation familiale, de prendre un peu de temps pour recevoir une délégation d’élus et salariés de la FDSEA de l’Yonne. Au programme de l’après-midi : visite commentée du matériel et du process de vinification, suivie d’une balade dans les vignes à la découverte de la machine à vendanger.

Opération débourbage, lavage des cuves, déchargement du raisin, pressage, mesure densitométrique…Les explications sont nombreuses et les néophytes ouvrent grand leurs oreilles ! Une nouvelle benne vient d’arriver. Il aura fallu 2 h 30 à la machine à vendanger pour la remplir. Que ce soit sur le domaine ou dans les vignes, toutes les opérations se font en binôme : «il est essentiel d’assurer une sécurité maximum…» A l’assaut des treilles, la machine crache ses 160 CV: «la concentration est totale car le moindre écart peut coûter cher!» Si la tête est pendulaire, pas encore de guidage automatique sur l’engin, qui avale néanmoins ses 3 ha quotidiens. L’équivalent de 50 vendangeurs manuels. Il y a longtemps que dans le chablisien on a fait les comptes… Seuls les Grands Crus échappent encore pour la plupart à la règle. Pour l’heure, Ludovic Barat espère un peu de pluie : «il nous faudrait 10 mm pour faire chuter l’acidité là où c’est nécessaire. Et si le degré sucre va chuter aussi du fait de l’absorption d’eau, au bout de quelques jours, il reviendra de lui-même à son taux initial.. Elle est pas bête cette plante !»