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Élevage

Des formations pour les éleveurs… et leurs chiens

Mardi 16 juin, une journée, organisée par la Chambre d’agriculture de l’Yonne s’est déroulée à Lainsecq, où des éleveurs sont venus assister à la deuxième journée d’une formation de cinq jours, pour le dressage des chiens de troupeaux.
Par Christopher Levé
Des formations pour les éleveurs… et leurs chiens
C’est sur l’exploitation de Denis Arnoult (à gauche) que la formation chiens de troupeaux se déroule.
Le mardi 16 juin, à Lainsecq, une poignée d’éleveurs, accompagnés de leurs chiens de troupeaux (majoritairement des Border, ainsi qu’un Berger Australien et un Kelpie Australien), ont assisté à leur deuxième journée d’une formation de cinq jours, pour le dressage des chiens de troupeaux. Une seconde journée qui intervient tardivement dans le calendrier, à cause de la crise sanitaire. «Cette journée aurait dû avoir lieu au mois de mars mais le confinement a repoussé la date. Depuis le mois de février et la première journée de formation, les éleveurs devaient travailler, avec leurs chiens, le stop, le coucher et le rappel», indique Denis Arnoult, éleveur et formateur de chiens de troupeaux, chargé de faire la relation entre la Chambre d’agriculture de l’Yonne, qui organise la formation, et le maître-chien intervenant, Alain Cotté, de l’Institut de l’élevage.

Un premier contact avec les animaux
Durant la matinée, les éleveurs ont d’abord eu un temps pour aborder les difficultés qu’ils ont pu rencontrer lors de l’application des manœuvres apprises lors de la première journée de formation. Avant de les remettre en pratique. «L’après-midi, les éleveurs ont commencé à tester pour la première fois le comportement des chiens vis-à-vis des animaux», explique Denis Arnoult. Les animaux sont entourés d’un grillage allant jusqu’au sol de façon à ce que les chiens ne puissent pas aller vers eux, pour la sécurité de tous. L’éleveur peut ainsi seulement gérer son chien, sans avoir à se préoccuper des animaux.
Lors de cet exercice, le maître-chien apprend aux stagiaires à faire tourner le chien autour du troupeau, «à lui faire prendre la position « midi», c’est-à-dire à ce que le chien soit constamment pile en face de l’éleveur », complète Denis Arnoult. «Le but est de leur montrer des actions durant l’après-midi, qu’ils vont remettre en pratique, chez eux, jusqu’à la prochaine journée de formation. C’est le programme de chaque journée de formation».
Et si l’exercice se fait avec des vaches, cela n’est pas un hasard. «Comme je le dis souvent aux stagiaires, un chien qui sait manœuvrer des bovins saura manœuvrer n’importe quelles autres sortes d’animaux», affirme Denis Arnoult.

Des chiens de travail «rabatteurs»
Lors de cette formation, chiens et maîtres travaillent ensemble. «Nous disons que nous dressons le chien, mais il faut aussi dresser le maître», plaisante Denis Arnoult. «Souvent, au début, les maîtres ont tellement peur que le chien fasse des bêtises, qu’ils le promènent en laisse et suivent le troupeau pour lui montrer les gestes. Seulement, en faisant cela, ils font du chien un « pousseur» et non un «rabatteur». Le problème de cela, c’est que si le chien est habitué à pousser les animaux et non pas les emmener, l’éleveur va devoir courir pour aller chercher les animaux », rit-il.
Car un chien de travail est un chien qui rabat, «c’est-à-dire qu’il rabat toujours le troupeau sur son maître. Quand il veut déplacer le troupeau, l’éleveur se positionne à l’endroit où il souhaite voir arriver le troupeau et le chien sait ainsi où il doit l’emmener».
Denis Arnoult l’assure : «Si le chien respecte les animaux et les animaux respectent le chien, le travail se fait dans la plus grande simplicité».
Quant à un conseil pour les éleveurs ? «Il n’est pas utile de crier ou de courir partout pour que le chien écoute. Plus nous sommes calmes et plus cela fonctionnera», confie-t-il. «Si nous crions déjà en lui donnant une consigne, nous ne pouvons plus élever la voix pour stopper le chien s’il fait une bêtise, il ne fera pas la différence. Car le chien réagit en fonction du timbre de la voix».
Les prochaines journées de formation auront lieu le 25 août, le 9 octobre et la dernière fin novembre, toujours à Lainsecq.

Un chien de troupeau n’est pas un chien de protection !

Si beaucoup font l’amalgame, un chien de troupeau n’est pas un chien de protection. Comme son nom l’indique, un chien de protection protège le troupeau, mais ne le mène pas. Cependant, il est possible d’avoir les deux types de chiens pour un même troupeau. «Il y a un seul obstacle à cela : il faut que les deux chiens s’acceptent», prévient Denis Arnoult. Des formations sont donc indispensables pour que l’entente et le travail se fassent dans de bonnes conditions.