Damien Brayotel prend la parole au congrès de la FNSEA
Du 25 au 27 mars dernier, les délégations départementales étaient conviées au congrès national de la FNSEA qui se tenait à Grenoble. Retour sur le discours de Damien Brayotel, président de la FDSEA de l'Yonne.

« Le lien solide entre les jeunes et les moins jeunes doit rester une de nos forces », affirme avec volonté Damien Brayotel, président de la FDSEA de l'Yonne, à l'occasion du congrès national de la FNSEA. « Suite à nos actions 2024, il est temps d'engranger les résultats des négociations avec 4 premiers ministres successifs. Les agriculteurs souffrent, les trésoreries sont à plats, les récoltes ont été catastrophiques et les charges ont explosé. Et la seule réponse de l'État, est de vider la LOA d'une partie de nos avancées, et une fois encore de reculer l'examen de la PPL sur les contraintes au mois de juin, qui est le mois des dissolutions ! C'est une véritable provocation ! », déclare-t-il, lors de sa prise de parole à Grenoble.
Une occasion de revoir en détail l'année passée, entre aléas climatiques, tensions géopolitiques et accumulation des charges administratives.
« Où est la simplification ? »
« Nous avons obtenu la suppression du CSP, mais déjà remplacé par le registre phyto numérique. Au-delà du flicage, on nous demande toujours plus ! Où est la simplification ? Je n’ai pas le droit à la phobie administrative moi ? Alors je remplirai ce registre quand les produits agricoles importés respecteront la même traçabilité. Et que dire des taxes, absentes sur les importations Ukrainiennes, mais lourdes sur les engrais russes, sans oublier les taxes Trump », manifeste-t-il à l'estrade. « Attention, l'agriculteur ne doit pas être la seule variable d'ajustement de ces conflits et guerres commerciales ! La région BFC est en zone intermédiaire, où on subit de façon exacerbée à la fois la concurrence des marchés mondiaux, le changement climatique, la suppression de moyens de production car nos sols et nos rotations sont fragiles. Si on veut installer des jeunes et que l'agrandissement ne soit pas la seule solution, nos zones intermédiaires ont besoin d'un accompagnement et d'investissements spécifiques », poursuit Damien Brayotel, conscient que le monde agricole est impacté par les tensions géopolitiques actuelles. Ce n'est pas la seule chose, face aux aléas climatiques, de nombreuses normes se développent au sein du monde agricole. « La pédagogie avant les sanctions, c'est juste une question de bon sens ! », clame-t-il.
L'élevage, un secteur en péril
« Concernant l'élevage, si les prix se maintiennent pour certains, la pression de la grande distribution lors des négociations commerciales n'annonce rien de bon ! Les prédateurs sont toujours là, c'est comme pour le loup, il est temps de réguler efficacement ! Les risques s'accumulent et plombent les résultats de nombreuses exploitations. Dans notre région, nous sommes au croisement de la FCO 3 et la FCO 8, et nous savons que nous risquons une nouvelle crise », alarme-t-il, conscient des conséquences de ces maladies sur un cheptel. C'est donc dans ce cadre-là, qu'il souhaite se mobiliser pour faire avancer les choses et améliorer le quotidien des agriculteurs de la Région. « Nous savons que vous êtes à la manœuvre, mais il est temps que les pouvoirs publics mettent en place les plans de prévention qui s'imposent et adoptent une vraie stratégie sanitaire organisée ! », engage le représentant syndical.
Rassembler, fédérer
« En Bourgogne Franche-Comté, toutes les Chambres restent FDSEA-JA. Ce n'était pas gagné, nous aussi nous avons senti cette vague concurrente plus forte. Nous soutiendrons nos collègues qui étaient en première ligne, il y va de notre avenir ! », constate-t-il préoccupé. Moins rassurante que les années précédentes, cette victoire inquiète et rend vigilant Damien Brayotel. « Les élections chambres étaient un premier test d'alerte. Attention au second qui arrive avec les élections MSA », soutient-il. Pour terminer son discours, le représentant syndical souhaite aborder le sujet de la Pac. « En région, nous souffrons des conseils régionaux qui ne sont pas au rendez-vous. Ils voulaient toujours plus pour gérer la Pac, mais ils sont déjà en difficulté avec la gestion du Feader ! On l'oublie un peu trop vite quand le problème est réglé ! Nous devons leur rappeler rapidement le sens de l'action de l'action collective. L'élaboration de la prochaine PAC va demander ce travail collectif de synthèse dans l'intérêt de notre agriculture et pour l'avenir de tous nos territoires », conclut Damien Brayotel, devant tous les représentants de la FNSEA.