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Elevage

« C’est un nouveau défi »

Jennifer Paillé, 34 ans se lance dans l'aventure du circuit cours en proposant des volailles et œufs issus de l'agriculture biologique. Elle s'est installée officiellement le 1 mai dernier et a créé « du bio au Naviot ». Elle nous a ouvert les portes de son élevage.
Par Théophile Mercier
« C’est un nouveau défi »
Elle finalise encore les derniers détails. Jennifer Paillé, 34 ans est à la tête depuis le 1er Mai de l'entreprise « du Bio au Naviot » Un élevage de volailles biologiques sur la commune de Saint-Pierre-Le-Moutier. Cette jeune mère de famille profite de l'arrivée d'Honorine sa troisième fille née il y a quelques mois, pour se lancer dans l'aventure du circuit cours. Après un BTS Acse à Challuy elle effectue ses premiers pas dans l'agriculture il y une vingtaine d'années, notamment à Terres de Bourgogne en qualité de rédactrice. Elle change par la suite d'univer pour arriver dans l'insertion professionnel. Activité qu'elle exerce encore aujourd'hui à Nevers. « L'arrivée d'Honorine est l'occasion de se lancer car je vais profiter de mon congé maternité pour démarrer l'activité. Je ne suis pas seule puisque mon conjoint, salarié lui aussi aux Etablissement Dodat, a repris la ferme où nous vivons en Novembre 2019 en individuel. Nous avons une exploitation de 70ha avec prairie naturelle et un atelier de 50 salers. Le projet d'installation ne date pas d'hier : l'idée est d'accorder plus de temps à notre ainée Capucine qui est porteuse de handicap, ce qui n'est pas forcément possible lorsque l'on est salarié » détaille l'éleveuse. Cette dernière souhaitait trouver une filière qui conjugue à la fois petit volume et petite surface d'où l'idée de s'installer en avicole. Filière qu'elle ne découvre pas totalement puisqu'elle a déjà effectué des stages chez Sylvette Pieuchot à Parigny-les-Vaux.

Trois ans pour réussir
« Du bio Au Naviot » c'est donc le nom de l’exploitation de Jennifer Paillé. Un projet fondé sur un atelier de volailles de chair et de poules pondeuses bio. Dans le détail, l'éleveuse va proposer des poulets, des pintades, des poules et des œufs frais. Des dindes sont également à l'étude mais elles viendront compléter la gamme en fonction de la croissance de l'entreprise. « Pour ma production tous mes animaux arrivent en poussins d'un jour car en bio il existe une filière pour les poules pondeuses mais pas en volailles de chair, j'ai donc l'obligation de faire venir des poussins de moins de 3 jours tout en sachant que la réglementation bio me permet d'abattre mes poulets à partir de 81 jours. Ce qui signifie que je suis obligée de garder plus longtemps mes animaux par rapport à un collègue dans le conventionnel qui achète ses bêtes déjà prêtes à 6 semaines. Côté alimentation, je fais venir un aliment complet de la part de Sanders, et je complète par des céréales bio que je vais acheter auprès de collègues. J'ai choisis des poules de races rousses et des cou nu et blanc pour les volailles de chair. Enfin , la découpe est effectuée chez Impery Volailles à Cosne-sur-Loire avec un objectif pour le moment de 180 et 200 poulets par mois à raison d'un abattage par semaine » explique Jennifer Paillé. Déjà plusieurs débouchés En a peine deux mois d'installation, Jennifer Paillé a déjà réussi à obtenir plusieurs débouchés pour écouler sa production : « J'ai trouvé un accord avec l’association de la Ferme des Desrues à Dornes. Mon adhésion va me permettre de vendre la samedi matin au marché de Saint Arigle à Nevers sans avoir à payer un emplacement qui n'est pas dans mon budget. Je vais faire aussi le marché de Raveau sur la saison estivale et je vais avoir un point de vente à la Ferme des Rauches à Beffes dans le Cher et j'ai eu également des échanges avec Bruno Guyard pour vendre également dans son magasin situé à La Marche. Nous allons reprendre contact à la fin de l'été. Sans oublier non plus l'AMAP de la commune qui s'appellent « AMAP Et des brouettes » qui compte 25 adhérents dans laquelle, je compte bien écouler une partie de ma production. C'est pour le moment un bon début». L'éleveuse a par ailleurs un projet d'agroforesterie sur 7 000 M2. Elle a pour cela commandé 750 plants de noyers qu'elle va planter fin novembre. Ils vont s'accompagner de plantation d'arbres fruitiers et de haies. « L'objectif est d'apporter de l'ombre sur les poulaillers et de favoriser la biodiversité » explique t-elle. En attendant, elle se prépare pour l'arrivée de la première découpe de ses volailles aux alentours du 20 août et de ces œufs pour le 15 septembre.