Enseignement
Rencontre avec le directeur général de l'Enseignement et de la Recherche au ministère de l'Agriculture
Benoît Bonaimé est le directeur général de l’Enseignement et de la Recherche au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Il revient sur certains aspects de la réforme qui touche ce secteur.
« L’enseignement agricole a développé un modèle singulier qui permet la réussite du plus grand nombre », soutient Benoît Bonaimé, directeur général de l’Enseignement et de la Recherche au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Les résultats sont là : les taux de réussite aux examens (du Capa au BTSA) dépassent 86 % et le taux d’insertion professionnelle à trois ans des étudiants diplômés d’un Bac pro est de 80 %. Selon Benoît Bonaimé, les atouts de l’enseignement agricole sont liés à l’environnement pédagogique (lycées à taille humaine, bon séquençage des périodes d’internat, de présences sur les exploitations agricoles, dans les ateliers qui complète les semaines de stages réparties pendant les trois années de lycée) ainsi qu’à la pluridisciplinarité et l’engagement des équipes. Depuis deux ans, l’enseignement agricole a engagé une réforme pédagogique pour accroître l’efficacité de ces atouts.
Programmes revus en profondeur
Les programmes du tronc commun des Bacs pro ont été revus de fond en comble depuis 2022. Ils évoluent continûment pour répondre aux besoins des employeurs. L’enseignement agricole cible ses efforts sur une démarche d’ « ancrochage » qui vise à travailler sur la persévérance des jeunes dans leur parcours scolaire plutôt que d’uniquement lutter contre le décrochage scolaire. Cette ambition se retrouve dans les projets transversaux menés tout au long de l’année et plus particulièrement en éducation socioculturelle, discipline spécifique de l’enseignement agricole. La réforme de l’enseignement professionnel permettra à l’enseignement agricole de franchir de nouveaux caps comme par exemple la gratification des semaines de stages. « Un élève de lycée professionnel recevra ainsi jusqu’à 2 100 euros de gratification sur un cycle de trois années de formation en baccalauréat professionnel », souligne Benoît Bonaimé. En 1re année de CAP ou en seconde du baccalauréat professionnel, il recevra 300 € durant ses six semaines de stage. Cette indemnité sera de 600 € en 2e année de CAP ou en première du baccalauréat professionnel. Elle atteindra 1 200 € en terminale du baccalauréat professionnel, selon le nombre de semaines de stages effectuées.