Retour sur plus de trois ans de présidence avec Laurent Poncet
Après un peu plus de trois ans à la tête de l’UPVY, Laurent Poncet a transmis le flambeau de la présidence à Damien Renoux, le 24 janvier dernier. Désormais premier vice-président, Laurent Poncet accompagnera son successeur dans sa nouvelle mission. Il revient, avec nous, sur ses années comme président.

« Place aux jeunes », lance-t-il avec un large sourire. Entre le 11 septembre 2018 et le 24 janvier 2022, Laurent Poncet a assuré le rôle de président de l’UPVY. Depuis le début d’année, il a passé le relais à Damien Renoux (lire édition 1668). Désormais premier vice-président, il assure une transition en douceur en accompagnant son successeur. « Je reste à sa disposition s’il a besoin de moi, mais je ne veux pas non plus l’empêcher de prendre ses propres décisions », assure Laurent Poncet.
Durant ces un peu plus de trois années de présidences, des opérations ont été menées par l’UPVY, « pour essayer de faire avancer les choses à notre niveau ».
Tout d’abord, une rencontre avec les parlementaires, en 2019, chez Vincent Jouan (Sénonais), en rapport avec la loi Égalim. « Cela nous a permis d’obtenir une entrevue avec le représentant du ministère de l’agriculture au moment du salon de l’agriculture. On avait pu défendre la position des organismes stockeurs au niveau de la loi Égalim sur la séparation de la vente et du conseil, qui pour nous était une fausse bonne idée », confie Laurent Poncet.
En 2020, c’est cette fois-ci le préfet de l’Yonne qui est reçu par le syndicat, au siège des Moulins Dumée, à Gron. « On avait pu aborder avec lui les sujets sur les Égalim, les trois R (réduire, recycler, réutiliser) et la réglementation sur le temps de travail par rapport à la moisson, avec des inégalités d’un département à l’autre ».
Une plateforme d’essais à Gy-l’Évêque
C’est aussi sous sa présidence, la plateforme d’essais sur colza de Gy-l’Évêque à vu le jour. « Cela s’est construit à travers une prise de conscience liée à l’évolution de la législation de la loi sur la préservation de l’eau, avec l’instauration de BAC (bassin d’alimentation de captage) où il y a de plus en plus de comités de pilotage dans différents secteurs du département qui ont été mis en place », explique Laurent Poncet. « Cela découle également de la problématique liée à la culture du colza. L’Yonne était le premier département producteur de colza pendant longtemps, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui ». Les agriculteurs peinent désormais à en produire. « On a toute la zone des plateaux de Bourgogne, qui s’étend de plus en plus, où l’on a une grosse problématique insecte ».
Cette plateforme d’essais à « deux aspects », comme l’explique le désormais ancien président. « L’un phytosanitaire, par rapport aux résidus de pesticides que l’on peut éventuellement trouver dans les nappes phréatiques. L’autre qui est la directive nitrate avec les taux de nitrate dans les eaux. On a donc fait d’une pierre deux coups. En implantant cette plateforme, on a essayé de trouver des leviers qui permettaient de diminuer les produits phytosanitaires, là-dessus on était d’une manière contraint de le faire car beaucoup d’insecticides ont été supprimés. On travaille sur les variétés, sur les plantes compagnes qui peuvent servir de leurre. Et on travaille aussi sur l’aspect azote, en mettant des légumineuses comme plantes compagnes. Car de par leur système de fonctionnement, les légumineuses produisent elles-mêmes de l’azote ».
Auparavant, d’autres types d’essais avaient été mis en place pour limiter l’utilisation de produits phytosanitaires avec l’introduction du désherbage mécanique. « On a eu des réussites plus ou moins bonnes. On n’oublie pas que l’on travaille avec du vivant et avec le climat », conclut Laurent Poncet.
Dorénavant, il est l’un des représentants d’Ynovae au sein de l’UPVY. Et nul doute qu’il jouera son rôle d’accompagnateur de Damien Renoux avec la plus grande bienveillance possible.
Comment s'est construit l'UPVY à l'origine ?
Membre de l’UPVY depuis plusieurs années, Laurent Poncet a rappelé l’objectif de la création de ce syndicat. « Le but était d’être un interlocuteur privilégié vis-à-vis de l’administration par rapport à toutes les problématiques qui peuvent concerner les filières agricoles. À l’UPVY, on prend les problématiques des agriculteurs mais aussi des organismes stockeurs, qui ne sont pas les mêmes. Cela permet de mettre en relation les agriculteurs avec leurs OS mais aussi ceux des autres. Cela permet de mieux se comprendre au sein même du monde agricole et de pouvoir porter une parole, qu’on veut être la plus juste possible vis-à-vis du grand public, qui n’est pas une image déformée de la réalité des choses ».