Une situation grotesque
Avec une pression lupine de plus en plus pesante, la Nièvre est un territoire colonisé sans son consentement et sans moyens de défense à sa disposition.

Depuis environ deux ans, les attaques déclarées LNE dans le territoire Nivernais se multiplient, engendrant des stigmates désastreux pour les éleveurs : pertes économiques ou encore souffrance morale. La colonisation du département par les loups n'est plus une chimère mais bien une réalité. Or aucun moyen infaillible n'est mis en place par l'État. Pire, les soldats qu'il a positionnés pour lutter contre cette invasion ne sont ni assez nombreux ni équipés pour faire face. En effet, pour rappel, les lieutenants de louveterie sont les seuls fonctionnaires d'État bénévoles. Dans le département, ils sont 14 et ne disposent que d'un seul fusil à lunette thermique pour 6 817 km2 de territoire à couvrir… S'ajoute à cette situation la machine à vapeur d'une administration dépassée (1) par le volume d'attaques et la rapidité d'action d'un être faisant fi de remplir des formulaires pour attaquer des cheptels qui, eux, sont bien dans les règles… Là, il est bien sûr question des tirs de défense simple qui s'apparentent clairement à l'utilisation d'une rustine pour arrêter une hémorragie. Si tout cela peut faire sourire, c'est malheureusement une raillerie de plus au visage des exploitants qui subissent les attaques au quotidien.
Une profession qui s'émiette
Aujourd'hui, le duel mené entre les éleveurs et le loup est inégal au regard des armes et des moyens de protection attribués pour chacune des parties. Un seul duelliste gagne pour le moment, et, ce ne sont pas les éleveurs… Il est temps que ce combat soit juste avec des mesures à la hauteur de la colonisation en cours, ou mieux qu'elle soit arrêtée net avec un positionnement de l'État clair. Si ce dernier adoube le loup, il est nécessaire de rappeler que cela sonnera le glas des éleveurs et que sans exploitants il n'y aura pas de nourriture pour les citoyens. En fonction du positionnement de l'État, aura-t-il les épaules pour nourrir seul sa population, car si la profession disparaît au profit du loup, il ne pourra plus choisir entre le pain ou la brioche car il n'y aura plus rien… La FDSEA 58 exige pour le département : une brigade équipée, avec de nombreux fonctionnaires dédiés à 100 % à la question lupine.
1. L'administration est très en retard dans la procédure d'indemnisation des éleveurs ; retard s'élevant à plusieurs mois sans nouvelles depuis l'attaque.