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Chambre d’agriculture

Une journée 100 % filière bio

Une journée sur le thème des filières et perspectives en grandes cultures biologiques organisée par la chambre d’agriculture de la Nièvre et Bio Bourgogne s’est déroulée le 13 février à Suilly la Tour. Une cinquantaine d’agriculteurs ont répondu présents.
Par Noémie Sansoit (Chambre d’agriculture) et Adrien Lurier (Bio Bourgogne)
Une journée 100 % filière bio
La journée bio organisée par la Chambre d’agriculture a été très riche en échanges.
Depuis 2015, nous notons une forte dynamique de conversion sur l’ensemble du territoire français, à laquelle participent la Bourgogne et la Nièvre. Par exemple en 2019, les premiers chiffres du suivi réalisé par le GABNi indiquent une augmentation de 11 % des fermes en bio et 16 % de la surface.
Même si le marché bio, toujours en forte progression, manque encore de production en France, cette forte dynamique de conversion permettra de mieux répondre, à moyen terme aux attentes du marché. Pour certaines productions, nous commençons d’ailleurs à ressentir un équilibre entre la production et les besoins.
Il est intéressant de noter que, pour l’alimentation humaine, un nombre croissant d’opérateurs économiques privilégient l’origine France. Actuellement, les craintes concernent surtout le marché du C2, c’est-à-dire les productions en cours de conversion. En effet, ces productions sont valorisées uniquement en alimentation animale, les éleveurs bios ayant le droit d’incorporer jusqu’à 30 % de C2 dans les rations. Sur ce marché, l’origine est très peu un critère de choix. La très forte dynamique de conversion, accompagnée d’une récolte 2019 marquée par des bons rendements en céréales d’hiver, induit une surproduction et donc des volumes conséquents de C2 déclassés en conventionnel (surplus de 50 000 tonnes pour 2019). Les évolutions réglementaires prévues pour 2021 (passage de 30 à 25 % de la part de C2 autorisée et fin de la dérogation sur l’utilisation de 5 % de matière protéique non bio dans les formulations d’aliments bios) ne vont pas contribuer à la valorisation de cette production.

Les opérateurs ont répondu présent
L’ensemble des opérateurs économiques présents ont bien rappelé que le marché biologique reste un marché physique et qu’il est important que la production corresponde au mieux aux besoins de la filière. La contractualisation est donc plus que jamais nécessaire, en particulier pour valoriser au mieux la diversité de cultures nécessaires dans les assolements bios.
La présence des opérateurs de la filière lors de cette journée (Axéréal, Bioagri, Cocebi, Identité Céréales, Martignon SAS, Moulin Marion, Naudet Frères, Plantes de Pays, Soufflet) a permis aux agriculteurs de pouvoir échanger sur les perspectives et les orientations à prendre.
Cette matinée riche en échanges s’est clôturée autour d’un repas convivial élaboré à partir de produits bio nivernais.
L’après-midi a été consacré à la présentation technico-économique du Gaec Thibault. Cette exploitation en mixité bio/conventionnel montre des résultats très positifs dans l’ensemble. Les chiffres économiques sur la bio sont particulièrement encourageants grâce à l‘irrigation qui permet d’avoir des cultures productives et très bien valorisées sur le marché bio (soja et maïs).
Techniquement, l’exploitation doit répondre à plusieurs enjeux, en particulier la gestion des adventices et le maintien de la fertilité. Les choix techniques pour répondre à ces enjeux ont pu être présentés et débattus. Le maintien de la fertilité du sol sur une exploitation sans élevage, en lien avec une évolution réglementaire limitant la disponibilité en matières organiques externes, a amené beaucoup de questions de la part des agriculteurs présents. C’est l’axe de travail principal de la ferme et de l’ensemble des acteurs travaillant pour le développement et la pérennisation des fermes en bio sans élevage.