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UPPVY

Une chimie fondée sur l’utilisation de ressources végétales

Renouant avec la tradition de ses conférences annuelles, l’Union des Productions Végétales de l’Yonne, a organisé une journée de «Rencontres sur le végétal», avec pour thème cette année, «la Chimie du Végétal».
Par Dominique Bernerd
Une chimie fondée sur l’utilisation de ressources végétales
Aux côtés du président de l’UPVY, Arnaud Rondeau, Catherine Le Hen, de l’association Chimie du Végétal
Mais c’est quoi au juste, la [I]«Chimie du Végétal?»[i] Une chimie dans laquelle la biomasse (plantes), remplace les ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon), pour fabriquer des produits chimiques. Elle prend aujourd’hui tout son intérêt dans un contexte mondial dominé par le défi d’économiser les ressources fossiles et de participer efficacement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Offrant par la même occasion, un débouché supplémentaire aux grandes cultures et une opportunité de développement agricole. Invités de l’UPVY, Catherine Le Hen, de l’Association Chimie du végétal et Gilles Ravot, directeur général de la SAS Pivert, ont rappelé quels étaient les enjeux et perspectives pour la filière des céréales et protéagineux, tout en présentant les marchés potentiels et les produits issus de la chimie du végétal.
[INTER]Les atouts de la filière[inter]
L’Association Chimie du Végétal (ACDV), est une association loi 1901 née du Grenelle de l’environnement, qui réunit les acteurs économiques des agro-industries, de la chimie et de leurs industries clientes en aval, afin d’accélérer le développement d’une chimie fondée sur l’utilisation de ressources végétales en France et en Europe. A travers l’ACDV, des acteurs s’engagent ensemble, afin que la Chimie du Végétal soit l’un des piliers majeurs d’une économie durable, prenant en compte les aspects environnementaux et sociétaux.
Parmi ses missions principales : identifier les grands enjeux pour les industriels et les agriculteurs, afin de favoriser la recherche et l’innovation dans le domaine des biotechnologies. Tout en respectant un équilibre entre agro-industriels, chimistes et transformateurs. Membre de cette association, Catherine Le Hen en a rappelé les principaux atouts :[I] «la chimie du végétal contribue à la transition énergétique environnementale à l’empreinte carbone. En France notamment, on dispose d’un environnement industriel et économique favorable et d’un monde agricole structuré, avec une filière céréalière qui pesait il y a 2 ans, 54 milliards d’euros. Notre pays est également leader en matière de bio raffineries.
On estime qu’en volume, 10 à
12 % de matières premières végétales produites dans l’hexagone, sont biosourcées. Un chiffre qui devrait doubler à l’horizon 2020…»[i]
Si l’on en tire principalement des agro matériaux, les utilisations qui en découlent sont multiples : tensioactifs, lubrifiants, solvants… S’installant petit à petit dans les rayons de supermarchés au travers des produits d’emballage, d’hygiène et beauté, des produits ménagers, des peintures, des sacs poubelles etc. A la question de savoir si l’essor de la chimie végétale impactera l’utilisation première des cultures à travers le monde, qui est de nourrir la population, Catherine Le Hen a rappelé que :[I] «l’utilisation de la biomasse pour la chimie industrielle ne représente que 6 millions d’ha, soit 0,5 % des surfaces cultivées à travers le monde…»[i]
[INTER]De nouveaux débouchés durables pour l’agriculture[inter]
Second intervenant de l’après-midi : Gilles Ravot, directeur général de la Société Pivert (Picardie Innovation Végétales, Enseignements et recherches Technologiques). Installée près de Compiègne, c’est l’un des Instituts d’Excellence dans le domaine des Energies Décarbonnées (IEED), à la fois centre de recherche, d’innovation, d’expérimentation et de formation dans la chimie du végétal à base de biomasses oléagineuses (colza, tournesol etc.). Il réunit plus de 150 chercheurs, enseignants, ingénieurs et s’est fixé plusieurs missions : pérenniser l’agriculture française en lui offrant de nouveaux débouchés durables, développer une filière nationale compétitive dans le secteur de la chimie du végétal, réindustrialiser les territoires dans une logique de développement durable au travers des bio-raffineries, dynamiser un secteur d’avenir, en générant notamment de nouveaux emplois.
Gilles Ravot a rappelé quels étaient les enjeux du programme [I]«Genesys»[i] développé par Pivert: [I]«un programme de recherche précompétitive, visant à déterminer les bases de la bioraffinerie oléagineuse du futur, portant sur les trois aspects du cycle de la biomasse : la production, au travers de l’agronomie, la récolte et la logistique, le fractionnement et la transformation de la biomasse, ainsi que la livraison de bioproduits industriels au travers des différentes voies chimiques ou biotechnologiques développées…»[i] Aujourd’hui, 36 projets ont été développés au travers de ces thématiques, pour un total de 30 M€.