Vignes
« Une année à champignons ! »
L'année 2012 restera dans les annales, avec une pression record de mildiou cumulée à de fortes attaques d'oÏdium. Un scénario qui exige une vigilance toute particulière dans les vignes.

Responsable des actions [I]«Viticulture-Ånologie»[i] à la Chambre d'agriculture de l'Yonne, Guillaume Morvan n'avait encore jamais connu tel scénario : [I]«normalement, une année à mildiou n'est pas à oÏdium et réciproquement, compte tenu que le premier est un champignon d'eau, consécutif à un excès de pluviométrie, là où l'oÏdium se contente d'humidité et de chaleur lourde pour apparaître. Le cumul des deux, c'est du jamais vu !»[i]. Débutant avant même la floraison, les attaques de mildiou ont été la conséquence d'une météo particulièrement humide : d'avril à juin, il est tombé, tous vignobles confondus, quasiment le double des moyennes de précipitations habituelles. Selon Guillaume Morvan : [I]«il faut remonter à 1997, pour avoir une telle année de référence. Et je pense même qu'en nombre de cycles de contamination, on va être au-dessus aujourd'hui»[i]. Par rapport au caractère exceptionnel de l'année, d'une manière générale, pas de traitements excessifs pour autant, mais plus efficaces qu'il y a 15 ans. Plusieurs raisons à cela, à commencer par l'amélioration du matériel : [I]«aujourd'hui, la plupart des vignerons sont équipés pour traiter chaque face de rang individuellement, avec une bien meilleure visée, moins de dérive et au final une bien meilleure qualité de pulvérisation»[i]. La technicité a fait le reste [I]«les gens ont été très attentifs à ce qui se passait. Beaucoup d'observations, ce qui a permis de réagir quand il le fallait. Un travail beaucoup plus fin, résultat de l'amélioration technique des viticulteurs»[i]. La pluie a aussi eu pour conséquence d'alourdir la charge de travail dans les vignes, compte tenu d'une minéralisation d'azote excessive favorisant la pousse de la plante, ainsi que de l'herbe entre les rangs. Les attaques d'oÏdium pressenties en début de campagne se sont pour leur part confirmées, la maladie profitant d'une moins grande pluviosité en juillet.
[INTER]Attaques d'oÏdium[inter]
Viticulteur à Migé, dans l'aire d'appellation Coulanges, Jean-Luc Houblin a lui aussi souffert de fortes attaques de mildiou, commençant à traiter plus tôt, du fait de la pression de la maladie : [I]«il a fallu intercaler les cadences, parfois refaire un traitement entre deux. Un travail rendu difficile du fait des jours de pluie qui se sont succédés, élargissant les cadences. J'ai même été contraint de changer deux fois de matière active, du fait de résistances»[i]. Là encore, la qualité de la pulvérisation a pris toute son importance : [I]«j'ai rechangé l'an passé toute ma distribution et les différents tests réalisés m'ont permis de gagner en efficacité. J'avais jusqu'alors surtout des problèmes d'oÏdium et des difficultés à voir le produit pénétrer derrière les feuilles et en changeant de système, je double presque le résultat»[i]. Si la pression mildiou est aujourd'hui amoindrie du fait d'une plus grande résistance du feuillage principal, les attaques d'oÏdium sont apparues il y a une quinzaine de jour, notamment sur Pinot Noir, un cépage pourtant considéré comme moins sensible que le Chardonnay. Une succession d'aléas, que le président de l'appellation Coulanges préfère prendre ave humour [I]«on pourra dire que 2012 est une année à champignons !»[i]
Reste maintenant à espérer que la météo se montre relativement clémente. Le dernier mois risque d'être long et les vignerons vont devoir se montrer particulièrement vigilants avant des vendanges annoncées, sauf ensoleillement exceptionnel, autour du 25 septembre.
[INTER]Attaques d'oÏdium[inter]
Viticulteur à Migé, dans l'aire d'appellation Coulanges, Jean-Luc Houblin a lui aussi souffert de fortes attaques de mildiou, commençant à traiter plus tôt, du fait de la pression de la maladie : [I]«il a fallu intercaler les cadences, parfois refaire un traitement entre deux. Un travail rendu difficile du fait des jours de pluie qui se sont succédés, élargissant les cadences. J'ai même été contraint de changer deux fois de matière active, du fait de résistances»[i]. Là encore, la qualité de la pulvérisation a pris toute son importance : [I]«j'ai rechangé l'an passé toute ma distribution et les différents tests réalisés m'ont permis de gagner en efficacité. J'avais jusqu'alors surtout des problèmes d'oÏdium et des difficultés à voir le produit pénétrer derrière les feuilles et en changeant de système, je double presque le résultat»[i]. Si la pression mildiou est aujourd'hui amoindrie du fait d'une plus grande résistance du feuillage principal, les attaques d'oÏdium sont apparues il y a une quinzaine de jour, notamment sur Pinot Noir, un cépage pourtant considéré comme moins sensible que le Chardonnay. Une succession d'aléas, que le président de l'appellation Coulanges préfère prendre ave humour [I]«on pourra dire que 2012 est une année à champignons !»[i]
Reste maintenant à espérer que la météo se montre relativement clémente. Le dernier mois risque d'être long et les vignerons vont devoir se montrer particulièrement vigilants avant des vendanges annoncées, sauf ensoleillement exceptionnel, autour du 25 septembre.