Un avenir à construire ensemble
Début juin, le marché au cadran de la Sicagemac tenait son assemblée générale dans ses locaux. Un moment marqué par de nombreuses discussions.

Tous les ans, les assemblées générales sont légion et le marché au cadran de Corbigny n'échappa pas à cette règle. Ainsi, la Sicagemac a tenu la sienne le 3 juin dans ses locaux, avec pour commencer les discussions la présentation du bilan 2024.
Pour les bovins, la variation du chiffre d'affaires est de - 438 828 euros entre 2022 et 2024. Pour cette dernière année, le chiffre d'affaires s'élève à 15 402 940 euros pour un nombre de bovins vendus de 10 071, soit une variation de - 643 depuis 2022. En ce qui concerne les ovins, la variation du chiffre d'affaires est de + 34 698 euros de 2022 à 2024, avec un chiffre d'affaires s'établissant à 319 507 euros pour ce dernier exercice. Du côté du nombre d'ovins commercialisés, la variation affiche une baisse de 63 têtes, passant donc de 2 743 ovins vendus en 2022, à 1960 ovins en 2023 et 1 897 ovins en 2024. Au final, le compte total de résultat de l'exercice se conclut sur un déficit de - 24 505 euros pour l'activité de la Sicagemac en 2024.
Pour analyser ces éléments, le président de la Sicagemac, Alexandre Lorré, mis en avant plusieurs explications, dont celle du décalage d'exploitation : « à l'image de ce que l'on connaît dans les exploitations, où une situation arrêtée à un instant T, ne correspond pas toujours à la santé financière d'une structure ». En parallèle, il rappela les frais de marché offerts pour les JA pour un montant de 3 000 euros pour l'exercice 2024 : « ce geste est fait avec plaisir, mais il impacte notre résultat puisqu'il y a une hausse de 2 000 euros par rapport à 2023 » détaille-t-il. Pour le volume d'animaux à la baisse, il explique : « les maladies vectorielles ont eu un impact en septembre et octobre. Mais, au vu du nombre de vaches mises à la commercialisation cette année, il faut prendre conscience que cela aura également des répercussions sur les futurs volumes ».
Reconnaître les atouts
Après cette présentation, la parole fut laissée à la salle qui esquissa des demandes, dont l'arrêt total des ventes de la main à la main dans les parcs après le passage sur le ring des animaux : « il faut revenir à une rigueur drastique à ce niveau ». En sus, certains demandèrent des éclairages concernant l'avancement du projet photovoltaïque sur toiture. Là, Alexandre Lorré explique : « Ce projet n'est pas oublié, mais nous attendons simplement que la société soit propriétaire du bâtiment afin de simplifier les démarches, car il est nécessaire de consolider la structure pour accueillir les panneaux ». Cela étant dit, il se réjouit : « les perspectives pour l'année à venir sont bonnes puisque la Sicagemac sera totalement propriétaire du bâtiment à la fin 2025 – la vente à terme avec la mairie arrivant à son échéance. Merci d'ailleurs aux municipalités successives d'avoir fait confiance à la Sicagemac depuis toutes ces années ». L'assemblée rebondit directement sur ce thème de la confiance, insistant sur le fait qu'il sera nécessaire de « reconquérir la communication et la fidélité des apporteurs et des acheteurs pour pérenniser la structure ». Alexandre Lorré répondit alors que la porte du marché fut et sera toujours « ouverte à la discussion si elle se fait en bonne intelligence » avant d'insister : « Chacun de nous a un impact sur la vie d'un marché. Si demain nous n'avons plus cet outil, qui établira les grilles de cotations ? À vous tous de devenir les ambassadeurs de la Sicagemac auprès de vos connaissances, car elle a des atouts qui sont trop souvent éludés ! ». Pour développer son point de vue, il mit en évidence la création du marché aux Limousins : « il faut en parler, d'autant plus lorsque les prix sont plus élevés ici que dans le berceau de la race ! ». Il poursuit : « Nous devons avoir une vision plus optimiste de notre outil si nous souhaitons lui donner une chance. Pointer ce qui ne va pas est louable mais, il faut aussi reconnaître tout le travail qui a été effectué jusqu'à maintenant par l'équipe du marché. À l'image des économies d'eau réalisées par les bouviers. Aujourd'hui, nous entendons vos interrogations et vos demandes et nous les relayerons lors de notre prochain conseil d'administration ». Il conclut : « Dans tous les cas, l'avenir du marché de Corbigny dépend de tous : apporteurs et acheteurs. Si chacun s'engage, nous pourrons arriver à faire quelque chose ». L'assemblée générale se termina sur une présentation des chiffres récoltés par la Chambre d'agriculture de la Nièvre et du GDS 58 sur la mortalité liée aux maladies vectorielles pour les ovins et bovins, suivie par un pot convivial offert à tous par la Sicagemac.
Discours des officiels
Avant le traditionnel verre de l'amitié servit à l'issue de l'assemblée générale, certains officiels présents prirent la parole, à l'image de Sylvain Mathieu, élu régional, qui s'excusa au nom du Conseil régional pour le retard pris dans le traitement des dossiers. Fabien Bazin, président du conseil départemental, de son côté en profita pour préciser : « Les travaux de l’abattoir de Corbigny vont se lancer à l’automne, malgré les d’eux cambriolages subis et le département maintient son budget annuel de 2 millions d’euros à l’agriculture malgré les grosses difficultés budgétaires connues du Conseil départemental ».