Accès au contenu
Gestion de l'eau

Se connaître et avancer

La Chambre d'agriculture de Côte-d'Or a échangé avec la nouvelle directrice de la DDT à l’occasion de deux visites terrain. La gestion de l'eau était au cœur des discussions.

Par AG
Se connaître et avancer
Jacques de Loisy, Matthieu Duthu, Manuelle Dupuy et Frédéric Le Grand, lors de la présentation de l'exploitation de Yoann Garreau à Saint-Julien.

Manuelle Dupuy est la nouvelle directrice de la DDT de Côte-d'Or. Cette ingénieure des ponts, des eaux et des forêts succède à Florence Laubier depuis le 7 avril. Ancienne directrice adjointe du Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes et de la DDT du Puy-de-Dôme, la nouvelle « cheffe » des territoires avait déjà rencontré le président et le directeur de la Chambre d'agriculture dès son arrivée dans le département. Ce 14 mai, deux visites terrain lui étaient proposées sur la thématique de la gestion de l'eau, l'un des dossiers prioritaires de la nouvelle équipe présidée par Jacques de Loisy. La rencontre s'est déroulée à la SARL Agro DFG à Saint-Julien, puis sur l'exploitation d'Armelle Dubois à Varois-et-Chaignot. « Une seconde journée sera programmée d'ici peu dans la zone élevage, sur le même thème mais avec d'autres problématiques », présente le président de la Chambre d'agriculture, qui poursuit : « aujourd'hui, nous nous sommes concentrés sur les productions végétales en rappelant notre objectif de pouvoir capter les eaux de ruissellement afin de garantir une production régulière, de qualité, le tout en développant l'activité économique locale et en créant des emplois. Les retenues peuvent aussi permettre la préservation de la biodiversité et la lutte contre les incendies ».

Travailler intelligemment

Les élus agricoles, désireux de voir davantage de projets aboutir, ont rappelé qu’environ 6 milliards de m3 d'eau tombaient chaque année sur le département, soit mille fois plus que le volume demandé sur la même période par les irrigants ! « Six millions de mètres cubes d'eau, cela correspond aussi au débit de la Saône en crue, en moins de 2 heures… », a fait remarquer Nicolas Michaud, agriculteur à Pagny-le-Château et élu en charge de la gestion de l'eau. Le bon sens paysan est déjà appliqué dans chaque demande, dans chaque projet : la profession ne souhaite pas que l'agriculture devienne une variable d'ajustement lors de la répartition des volumes avec les autres usagers. Une bonne connaissance du terrain et des pratiques agricoles s'imposent pour éviter toute aberration, comme l'interdiction de pouvoir arroser des salades juste après leur plantation. « C'est malheureusement déjà arrivé. Dans ce cas-là, autant ne rien planter du tout ! », confie Nicolas Michaud. L'eau demandée par les irrigants de Côte-d'Or sert à arroser essentiellement des légumes et du maïs semences. L'irrigation est une réelle nécessité pour ces cultures spécifiques. Et petite précision apportée lors de ces échanges du 14 mai : l'irrigation « n'est pas un plaisir pour les agriculteurs » : « cette pratique nécessite beaucoup de travail avec, en plus, la boule au ventre chaque matin à l'idée de retrouver le matériel vandalisé ». « Nous devons arriver à démystifier cette gestion de l'eau, trouver des solutions tous ensemble et porter positivement des dossiers », conclut Jacques de Loisy.