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Ruralité

Sanitaire : l'impact d'une nouvelle clinique

La Chambre d'Agriculture de l'Yonne, la Croix Blanche ainsi que la Communauté d'Agglomération de l'Auxerrois ont réalisé un projet d'envergure : une clinique vétérinaire rurale et canine.

Par Charlotte Sauvignac
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animaux d'élevage

« Le modèle c'est d'avoir une clinique mixte avec un minimum de services prévus pour les chiens et les chats, et le gros de la surface est prévu pour faire de la médecine rurale. Il y aura tout un volet sur les chevaux avec des salles de consultations, des espaces médicaux à l'intérieur et avec un ou deux box d'hospitalisation si nécessaire. Et de quoi aussi opérer et soigner des veaux », affirme Marc Arbona, vétérinaire à la Croix Blanche et membre du Conseil de l'Ordre des Vétérinaires. Cette initiative réalisée de concert avec la Chambre d'Agriculture de l'Yonne, la Clinique Vétérinaire de la Croix Blanche, la Préfecture ainsi qu'avec la Communauté d'Agglomération de l'Auxerrois a pour objectif « de servir à tout le monde ». « Dans mon projet, il y a la salle d'autopsie qui va être éventuellement mutualisée, à l'image des salles d'autopsies que l'on retrouve dans les laboratoires départementaux, qui permettent du faire du diagnostic un peu plus poussé », détaille-t-il. Cette création de clinique intervient dans un contexte sanitaire compliqué, et où une partie du département est difficilement couverte par des vétérinaires. L'objectif est donc de pouvoir créer un maillage vétérinaire solidaire sur l'ensemble du département. « On couvrait bien, mais on n'allait pas à plus de 20 km au nord d'Auxerre avant l'ouverture d'Appoigny », explique Marc Arbona.
Réalisée à l'origine pour le rural, la clinique a commencé à se diversifier au fur et à mesure de son évolution. « Il y a un volet canin qui est infime et qui permettrait de fournir un service de garde déjà réalisé par nos confrères auxerrois, quitte à le faire pour les vaches autant le faire pour les chiens », argumente Marc Arbona, qui sera, lors de la création officielle de la clinique, le responsable. « Nous sommes en contact avec des professeurs de BTS. On voudrait présenter notre métier aux élèves de BTS, éventuellement sous forme de TD. Ils peuvent postuler aux écoles, donc nous, on peut les aider à réaliser les oraux en amont », ajoute-t-il aux côtés de ses confrères.

Réaliser un maillage vétérinaire

Plus qu'une simple clinique, elle interviendra également comme une clinique pédagogique. « Vu que c'est adossé au Lycée Agricole, il y a tout un volet éducation où on pourra proposer une initiation à nos métiers. Il y a très peu de jeunes de lycées agricoles qui intègrent les élèves vétérinaires. Vu que c'est assez élitiste comme école, ils se mettent en tête que ça ne leur ai pas destiné, qu'ils ne pourront jamais atteindre ce type d'études. On voudrait essayer de casser ce modèle-là », ajoute-t-il, engagé à renforcer la présence de vétérinaires et de paravétérinaires sur le territoire.
Lui-même enfant d'agriculteur, Marc Arbona a pour ambition d'intégrer les élèves du Lycée Agricole dans l'équation. « Il y aura donc tout un volet éducation avec les jeunes du lycée agricole, les BTS anabiotecs plus particulièrement, pour leur faire effectuer certaines analyses. On pensait également proposer des stages pour tout ce qui est paravétérinaire, comme les métiers de pareur, d'inséminateur, et même celui d'Assistant Spécialisée Vétérinaire, donc on voudrait ouvrir des sections à cette initiative-là », détaille-t-il.
Un projet d'envergure, qui demande, l'appui de l'État pour pouvoir prendre forme. Arnaud Delestre, président à la Chambre d'Agriculture, également en charge du dossier, suit de près l'évolution. Ce lundi 5 mai, un rendez-vous à la Préfecture était prévu entre l'État avec la Préfecture et la DDT, le Conseil Régional, la Communauté d'Agglomération d'Auxerre, la Chambre d'Agriculture, le Cabinet Vétérinaire et BatiFranc. Et pour lui, l'important est de « prendre en compte le problème sanitaire qui va se poser, si nous n'arrivons pas à trouver une solution. Tous les acteurs sont là, il faut que chacun prenne ses responsabilités et qu'on arrive à boucler ce budget », ajoute-t-il. « Il faut qu'on prenne le temps de le faire. L'idée c'est qu'à l'automne le budget soit bouclé et qu'on puisse avancer sur le projet. Ce serait dommage de devoir arrêter parce qu'il y a un des engagements d'un ou d'une autre s'arrête. C'est pour ça qu'on garde une certaine pression », conclut Arnaud Delestre.