S'équiper pour se protéger
La Ferme du bois de Change, à Quetigny, met un point d'honneur à bien se protéger contre toute intrusion malveillante. Cela passe inévitablement par des équipements adéquats.

Il était prévenu de notre arrivée pour cet article, alors nous avons pu entrer facilement… En temps normal, cela aurait été peut-être un peu plus compliqué. Depuis la création de sa ferme en 2010, Philippe Gransagnes a mis les moyens pour limiter le risque de cambriolages. « De toute façon, je n'avais pas le choix… La ferme est isolée au milieu des champs, à proximité de la ville et je n'habite pas sur place. Il n'y aurait plus rien à l'intérieur si je n'avais pas pris les devants dès le début ! », confie l'agriculteur. Près de 400 mètres de grillage d'une hauteur de deux mètres ont été installés dès la construction du site. Une seule ouverture, avec un grand portail équipé d'un cadenas, donne accès au bâtiment. Avant même d'entrer, nous sommes informés par des panneaux que l'exploitation est protégée : « c'est une dissuasion supplémentaire. À mon avis, il vaut mieux informer les voleurs. En toute logique, ces derniers rebroussent plus vite chemin dans ce cas, lors de leur repérage ».
Le bon duo
À l'intérieur de l'exploitation, des capteurs de mouvements avec alarmes sont installés dans toutes les pièces : l'atelier, le bureau, le local phytos, vers le rangement du matériel et les cuves à fuel… Ces équipements sont accompagnés de caméras de vidéosurveillance à l'extérieur, qui permettent à l'agriculteur et à son fils Valentin, salarié sur l'exploitation, de visionner en direct les images de leur propriété. « Cela est pratique pour confirmer s'il y a infraction ou non. En effet, un chat ou un oiseau peuvent faire déclencher l'alarme, cela est déjà arrivé… La première fois, nous avions fait déplacer les gendarmes pour rien… Je conseille fortement ce double équipement : caméras et alarmes, c'est vraiment le top. À noter que les assureurs peuvent participer au financement », ajoute Philippe Gransagnes.
Mais pas que
À ces appareils, il faut ajouter de bons réflexes. Antoine Carré, agriculteur à Verrey-sous-Salmaise et le major de gendarmerie Frédéric Pozzo di Borgo le soulignaient dans notre dernière édition : les consoles et antennes GPS doivent être démontées et rangées après chaque utilisation. Philippe Gransagnes a toujours eu cet automatisme et le conseille à son tour à ses collègues exploitants. Le vice-président de la FDSEA de Côte-d'Or invite également ses confrères à adhérer à Alertagri21. Le lancement de ce service gratuit avait d'ailleurs été officialisé sur sa ferme, il y a plusieurs années, en présence de représentants de la Chambre d'agriculture, de la gendarmerie et de la préfecture : « je suis dans la boucle depuis le début et, comme des centaines d'autres agriculteurs, je suis alerté sur mon téléphone de toute infraction, tout comportement suspect sur l'ensemble du département. À ce titre, nous recevons beaucoup de messages en ce moment. Il y a beaucoup de vols, il faut redoubler notre vigilance ».
Tout fermer
Malgré toutes ces attentions, le producteur céréalier de Quetigny a fait l'objet d'une « visite » l'été dernier : « j'étais en train de moissonner un champ à côté de la ferme, à la tombée de la nuit. J'avais laissé mon portail ouvert, tout comme ma camionnette. Un individu en a profité pour me voler mes cartes bleues. Il n'a pas mis longtemps… Depuis cette mésaventure, j'ai fait installer une nouvelle caméra à l'extérieur. Désormais, l'intégralité de la cour est filmée et je ferme systématiquement mon véhicule, sans rien laisser dedans ». Valentin Gransagnes, malgré son jeune âge, est lui aussi sensibilisé à cette prévention : « il est important de bien se protéger, d’autant plus qu'il y a beaucoup de passages dans le coin… Si nous ne prenons pas les devants, nous en payons forcément les pots cassés ».