Retour d'expériences sur la presse à balles carrées
Jeudi 12 juin, la Cuma de Venouse a accueilli une journée dédiée à la presse à balles carrées. Entre avantages et inconvénients, les référents Cuma étaient au rendez-vous.

« Cela fait plusieurs années, que j'avais lancé la réflexion d'acquérir une presse à balles carrées au sein de ma Cuma. L'idée de la presse à balles carrées c'est vraiment par rapport au volume/produit de chaque exploitation. Nous avons des volumes importants qui deviennent difficilement gérables en balles rondes. Enfin, moi mon souci était là, parce que j'avais des problèmes de main-d’œuvre… », confie Laurent Didier, président de la Cuma de Venouse et éleveur à Saint Flo. C'est au cours de cette après-midi, qu'un rendez-vous technique a été dédié à la presse à balles carrées au sein du réseau Cuma. Après une démonstration technique réalisée par Richard Wylleman, conseil en machinisme à la Chambre d'agriculture de l'Yonne, les référents Cuma ont pu témoigner sur l'investissement qu'ils ont pu faire. Pour Laurent Didier, l'expérience a mal commencé il y a deux ans. « Le problème c'est qu'on a choisi d'acheter une presse d'occasion, en faisant des rendements de 2 500 à 3 000 ballots, ce qui est relativement peu. Beaucoup étaient réticents par rapport à la balle carrée… il n'y a pas que le pressage, le problème c'est le ramassage derrière. Avec les années pluvieuses qu'on vient de passer, c'était compliqué. Première année, surprise, les pièces d'usure n'étaient pas garanties, on s'est donc retrouvés avec une facture 3 500 euros en fin d'année. Deuxième année, révision, 4 000 euros, ce n'était pas négocié non plus. Tout s'est accumulé et on en a eu pour 7 000 euros », ajoute-t-il. Avec cette mauvaise expérience, même si la Cuma de Venouse a choisi d'investir dans la location d'une presse à balles carrées, l'ancienne presse a laissé des séquelles. « On est reparti sur un nouvel objectif. Après une reprise de notre machine on est repartis avec une Claas en location. Mais, on sait très bien que le prix de 5 euros ne pourra pas être tenu car il faudra payer les dettes de l'ancienne presse », termine-t-il, avant de laisser la parole à Mathieu Babut, président de la Cuma de Coopensil, représentant de la Cuma départementale et membre du bureau régional.
« Tout est quasiment doublé par deux »
« On avait 5 presses à balles rondes, mais on voulait gagner du temps. La presse à balles carrées offre également des avantages en termes de stockage. On était plusieurs à avoir des bâtiments, en passant aux balles carrées, tout rentre », débute Mathieu Babut, éleveur. Sauf que la presse à balles carrées n'a pas connu un immense succès au sein de la Cuma. Le temps pour le président de douter de l'investissement. « J'ai revendu la presse à balles carrées parce que personne ne s'en servait. Sauf que tout le monde se servait du tracteur, beaucoup trop de monde, et on a eu un souci de disponibilité. On a donc décidé de réinvestir », poursuit-il. « Celle qu'on a maintenant, elle est un peu moins chère, un peu plus récente avec un peu moins de ballots à son actif. Ce qu'on ne maîtrise pas, c'est l'entretien, elle apparaît en bon état, ils font une belle révision, il y en a 3 500 euros de pièces », termine-t-il, en se dirigeant vers l'exposition de presses à balles carrées des concessionnaires. Benoît Leprun, trésorier de la Cuma des Sources a décidé de venir pour glaner des informations. « C'est l'occasion parfaite pour rencontrer du monde, apprendre des choses. Même si on ne veut pas investir dans l'immédiat, venir permet de ramener de la matière à nos adhérents, en discutant avec d'autres Cuma, en faisant le point sur la conjoncture globale, sur ce qui peut se faire en Cuma… », conclut l'agriculteur en grandes cultures, en se rendant à l'atelier suivant.