Quoi de neuf, président ?
Rencontre avec Jacques de Loisy, élu à la tête de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or depuis plus de trois mois.

Les couloirs de la Maison de l'agriculture, il les connaît par cœur. Avant de succéder à Vincent Lavier le 20 février, Jacques de Loisy présidait la commission productions végétales de la FDSEA et même la FDSEA tout court, il y a encore quelques mois. Croisé à Bretenière, l'exploitant d'Hauteville-lès-Dijon a pris quelques instants entre deux dossiers pour faire le point sur sa prise de fonction et surtout, aborder plusieurs thématiques. « Écoutez, tout se passe très bien ! Comme je le savais depuis longtemps, la Chambre est dotée d'équipes très organisées et très motivées, tout est réuni pour faire du très bon travail tous ensemble. La Côte-d'Or a la chance d'avoir une Chambre saine d'un point de vue financier, c'est un autre atout de taille ». Jacques de Loisy tient à rappeler d'emblée que la Chambre est au service d'un très large public : « c'est un point important sur lequel je souhaite effectivement insister. La Chambre d'agriculture est à disposition de tous agriculteurs exploitants, quels que soient leurs productions ou modes de productions, mais elle est également au service des viticulteurs, des forestiers, des propriétaires et des corps associés telle que la coopération. Dans l'esprit général, la Chambre est souvent assimilée uniquement aux exploitants agricoles. Vous l'aurez compris : le monde rural, c'est un ensemble ».
Anticiper, c'est mieux
Le président enchaîne avec un conseil donné aux actuels et futurs porteurs de projets de l'organisme consulaire : « nos services sont souvent contactés quand un problème est déjà établi ou lorsqu'un dossier se trouve en très mauvaise posture. Un nombre non négligeable de personnes attendent souvent le dernier moment pour nous appeler ou venir nous voir. Il ne faut pas hésiter à solliciter les services de la Chambre bien en amont : ce réflexe serait beaucoup plus profitable et productif pour tout le monde. Dès que vous avez une idée, dès que vous mettez un dossier sur les rails, contactez-nous ! Des services spécialisés sont à disposition avec notamment tout ce qui tourne autour de l'installation, des productions, des énergies renouvelables ou encore de l'eau… ». Le responsable professionnel développe d'ailleurs ce dernier point : « la gestion de l'eau est l'un des dossiers prioritaires de la nouvelle mandature. À ce titre, nous souhaitons remettre en route des étangs, voire même en créer de nouveaux. Cela nous permettrait de valoriser l'eau de ruissellement sans utiliser la ressource qui se trouve dans les nappes. Si des gens sont intéressés ou ont une idée en tête, qu'ils se manifestent ! Certains ont perdu l'habitude de réfléchir à ce type de projet car, depuis des années, l'état d'esprit général est assez négatif dans ce domaine. Cela doit changer, nous sentons une réelle prise de conscience chez les principaux responsables politiques et administratifs de notre département. Faut-il encore le rappeler : l'eau permet de limiter les crues, de maintenir ou de re-développer la biodiversité, d'abreuver les troupeaux ou de soutenir les productions végétales à valeur ajoutée. En dernier lieu, l'eau peut être très utile pour lutter contre les incendies ».
Cette entrevue ne pouvait pas se terminer sans un mot « syndical » de l'ancien président de la FDSEA, qui était présent ce lundi matin à la réunion organisée par le syndicalisme en présence de René Lioret, Anne-Catherine Loisier, Hubert Brigand et Pierre Pribetich : « nous serons présents à l'action syndicale cette semaine à Paris. Espérons que les députés retrouvent la voie de la raison et votent favorablement le projet initial Duplomb-Menonville. Ce dernier permettra, notamment, de mettre en route nos dossiers relatifs au stockage de l'eau ».