« On vend tout ce qu'on produit »

« Les Jardins de la Croisière existent déjà depuis une trentaine d'années. C'est une association pilotée par la Chambre d'agriculture de l'Yonne et par la FDSEA89. C'est un outil d'insertion d'utilité publique qui permet d'accueillir des personnes en situation de précarité, et beaucoup d'entre vous, connaissent ces personnes-là, puisque c'est vous qui leur aviez parlé des Jardins de la Croisière », annonce Étienne Henriot, secrétaire de l'association les Jardins de la Croisière pour débuter l'assemblée générale, en l'absence du président Michel Jouan. Le moment pour faire un bilan des activités de l'association. Bonnes comme mauvaises. « Le contexte économique et la crise que nous traversons présagent de certaines difficultés économiques, telles que la hausse de certains postes de charges, comme l'énergie. Sur le plan climatique, l'année 2024 a été compliquée pour l'agriculture et notamment le maraîchage, une activité que nous réalisons ici, à l'association », détaille-t-il, avant de poursuivre sur une note plus positive. « Les objectifs d'insertion sur l'année 2024 sont globalement positifs, nous sommes assez satisfaits. Nous parlons de sortie dynamique, c’est-à-dire des personnes qui partent en formation qualifiante, ou qui trouvent un travail à long terme et cette année, nous sommes à hauteur de 69,7 %. L'objectif étant de permettre la remise au travail, une tâche pas évidente », complète-t-il.
C'est entouré par des professionnels de l'insertion professionnelle que le directeur Eric Polrot, poursuit sur le maraîchage. « Ce qu'on a pu voir, c'est que ceux qui multiplient leurs activités s'en sortent mieux que ceux qui n'en ont qu'une », ajoute le directeur. Cette structure s'occupe de près de 408 chantiers à l'année, sur le département et « parfois même un petit peu en dehors des frontières ». C'est à travers le dispositif « Travailler ensemble », que près de 22 structures s'occupent des chantiers d'insertion et accompagnent donc des demandeurs d'emploi. « Nous faisons attention, avec les Chantiers Verts, pour ne pas se retrouver en concurrence déloyale avec d'autres structures », détaille-t-il avec soin. « On vend tout ce qu'on produit, mais parfois, il en reste et pour éviter le gaspillage alimentaire, on pensait peut-être réaliser des partenariats avec des cantines scolaires », propose-t-il.

« La réussite dépend de la méthodologie »

« Les personnes que nous accompagnons n'ont parfois jamais travaillé dans le maraîchage, c'est donc très important de créer un cadre de travail sain avec eux », explique Erik Polrot. Les Jardins de la Croisière ont également pour mission d'accompagner des personnes en situation de précarité financière vers le retour à l'emploi, en leur proposant diverses missions, comme le maraîchage. Dotés d'accompagnateurs socioprofessionnels, les Jardins de la Croisière tentent d'identifier les freins sociaux qui peuvent empêcher le retour à l'emploi. Parmi eux : le logement, la santé, les addictions, la mobilité, les dettes, la citoyenneté, les liens avec la justice ainsi que la garde d'enfants…
Cette année, l'association a créé l'atelier « La parole engage » qui mêle atelier d'intention pour parler de son projet professionnel et construction d'un CV et d'une lettre de motivation, en petits groupes afin de faciliter la parole. « Nous sommes assez contents des résultats de sorties dynamiques. Nous enregistrons sur l'année 5 sorties dans l'emploi durable, 4 sorties vers des emplois de transition, 14 sorties positives, c’est-à-dire vers des formations qualifiantes », conclut Étienne Henriot.