Oh, les belles asperges
L'EARL Jacotot vient de terminer sa récolte d'asperges sur une note positive, incomparable à celle de l'an passé.

C'est l'un des tout premiers légumes de printemps. L'asperge, beaucoup en sont friands ! Chaque matin, les clients affluent dans la cour de ferme de l'EARL Jacotot pour récupérer leurs commandes. « Nous pouvons désormais parler au passé car la récolte qui a débuté mi-avril s'est terminée début juin. Tout s'est vendu et mangé dans la foulée, ou presque ! », signale Jean-Michel Jacotot. La saison à Ouges a été particulièrement satisfaisante avec un temps propice et une belle production. « Rien à voir avec la météo très capricieuse de 2024 », se félicite l'agriculteur.
Sur deux hectares
L'homme de 47 ans, installé sur la ferme familiale depuis 2011, s'était aussitôt diversifié dans les asperges : « nous avons commencé petit, sur environ 30 ares, pour désormais arriver à 2 ha de productions. Dijon n'est pas loin et le bassin de consommateurs est important, il y avait une réelle carte à jouer ». Le Côte-d'orien vend 70 % de ses produits directement dans sa cour de ferme, avec un système de précommandes. « On peut même ajouter 15 % supplémentaires depuis la mise en service de notre distributeur libre service en 2022. D'autres produits agricoles et locaux y sont également disponibles 24 heures sur 24. Le reste de nos asperges est vendu à une petite dizaine de restaurateurs dijonnais, ainsi qu'à quelques traiteurs », ajoute l'exploitant. Quand certains produisent des asperges jusqu'à mi-juin, Jean-Michel Jacotot, lui, préfère arrêter en début de mois, voire fin mai : « c'est un choix personnel, je ne veux pas jouer les prolongations. Même si les clients nous sont très fidèles, certains en mangent depuis de nombreuses semaines, pour ne pas dire depuis mars avec des produits qui viennent des Landes, cela commence à faire long. Les envies des clients changent à cette saison, ils veulent déjà des tomates et des courgettes… Aussi, je décide d'arrêter plus tôt que la moyenne à cause des chaleurs de juin qui font perdre un peu de goût aux produits ».
Beaucoup de main-d’œuvre
En pratique, l'agriculteur s'approvisionne en Sologne : « les griffes d'asperges ont déjà 2 ou 3 ans quand elles arrivent ici. Il faudra encore attendre 3 ans pour les récolter et cinq années plus tard, nous ne serons pas loin d'être au bout, car le rendement et les calibres commenceront à diminuer ! Pour en arriver là aujourd'hui, il a fallu s'équiper en conséquence, avec des machines spécifiques. Des investissements importants sont nécessaires. L'asperge représente aussi beaucoup de travail, j'ai même lu qu'il s'agissait du légume le plus coûteux en main-d’œuvre, soit plus de la moitié de son prix. C'est un légume fragile, il faut être minutieux. Et ici, nous ne sommes pas dans les terres de Saône, il y a davantage d'argiles, ce qui peut compliquer la cueillette ».
7,50 euros/kg
L'EARL Jacotot vend ses produits au tarif de 7,50 euros/kg, sachant qu'un kilogramme comprend entre 15 et 18 asperges. Sur un hectare de production, il est possible de planter entre 8 000 et 20 000 griffes : « tout dépend de l'espacement entre les rangs et le nombre de griffes par rang. Dans notre cas, nous sommes entre 10 000 et 12 000 pieds à l'hectare. Chaque pied peut donner entre 100 et 300 grammes par saison. Une bonne année permet de sortir deux tonnes à l'hectare, une fois les déchets retirés. Je n’ai pas encore fait le calcul mais ce sera vraisemblablement le cas cette année ».