« Mettre en avant notre race au niveau national »
Ce mercredi 30 avril, l'association des éleveurs de race Salers BFC s'est réunie dans la salle des fêtes de Tannerre-en-Puisaye. 35 éleveurs de la région avaient fait le déplacement. La race veut s'appuyer sur les jeunes professionnels pour son développement futur.

« Entre 2024 et 2025, le nombre de femelles de plus de 36 mois a reculé de 3 311 têtes. Ce déclin généralisé des effectifs reflète une tendance plus large observée dans l'élevage allaitant français, dont le cheptel est également en diminution. Face à cette situation, il devient impératif d'agir rapidement. Nous avons la volonté de favoriser le retour à la race pure dans les exploitations afin de renforcer l'identité génétique. On se retrouve à inverser la problématique de l'année dernière. Nous voulons également encourager l'installation de jeunes éleveurs en Salers, en valorisant les atouts de la race et en accompagnant les porteurs de projets », déclarait Guillaume de Gevigney, président de Salers BFC. Des éleveurs de Salers venus des quatre coins de la région ont exposé leur point de vue sur la volonté de mettre en avant la race au niveau national. « On ne communique pas assez sur les points forts. En tant qu'éleveur de Salers, nous avons un niveau de vie nettement supérieur à d'autres éleveurs, notamment car les frais vétérinaires sont moindres, nous n'y allons pas souvent », affirme Frédéric Canal, président du herd-book Salers, avant de parler de l'évolution de la race. « Nous observons une baisse significative des Salers, dans le Cantal, là où cette race est née. Très peu de renouvellement est fait, il y a également une forte baisse sur les génisses. C'est donc pour cette raison que nous devons encourager l'installation des jeunes éleveurs », constate-t-il. Fier de son élevage, l'un des éleveurs venus du Jura, a pris la parole quelques instants pour valoriser la race : « Il faut qu'on ait tous la volonté de tirer la race vers le haut, par le prix et par la qualité. C'est primordial ! ».
Des éleveurs engagés à soutenir la cause de la race
Face à cette déclaration, les voix s'élèvent. « Cette année a été particulièrement mauvaise, notamment sur la qualité du foin et ça a impacté toutes les races, pas seulement nous. Les vaches Limousines aussi ! On peut s'améliorer cette année, si l'alimentation est bonne, nous pouvons favoriser le devenir de nos veaux purs et s'assurer un avenir serein », répond Frédéric Canal. Cette mauvaise alimentation vient s'ajouter à la baisse d'effectif dans la région. « On enregistre une baisse régionale de près de 644 animaux. Les départements les plus touchés sont la Haute-Saône avec une perte de 150 animaux et la Saône-et-Loire avec une perte de 143 animaux. L'Yonne, quant à elle, enregistre la présence de 672 animaux dans le département, la Nièvre, 2 219 et la Côte-d'Or près de 2 525 animaux », constate Frédéric Canal, avant de terminer sur une note positive. C'est donc pour cette raison que les éleveurs tentent de se mobiliser à travers des réunions et des événements. « Il faut être visible. Le Salon de l'herbe, qui va se tenir les 21 et 22 mai à Villefranche-d'Allier, peut être une belle vitrine pour nous. Essayez de vous mobiliser ! », concluait Guillaume de Gevigney. Par ailleurs les participants ont pu, lors de cette assemblée générale, bénéficier d'une intervention appréciée sur le pâturage tournant. Vincent Gaillard, animateur du schéma de sélection de la race Salers, a présenté l’offre disponible à l’Union des agriculteurs en Limousin coopérative (UALC), apportant des éléments concrets et utiles pour les éleveurs.
Découverte d'un élevage icaunais

Les participants ont visité l’élevage de Jean-Baptiste Godefroy, à Mézilles, installé depuis 2015. Il a démarré avec 50 ha, et en exploite aujourd'hui 200 (130 de fourrages et 70 de cultures, dont une partie en auto-consommation). Son cheptel est à l’image de ses ambitions : 45 mères Salers, 4 taureaux et 25 charolaises en conversion vers la Salers. Objectif affiché : renforcer la pureté du troupeau, tout en conservant les aptitudes laitières, la docilité et en développant le potentiel musculaire. Avec un IVV moyen de 370 jours, une alimentation simple et efficace, et des frais vétérinaires très bas (28 €/UGB), il incarne une vision simple et efficace de l’élevage. Il travaille à la reprise future de 70 mères supplémentaires et 124 ha de son père Jean-Philippe, avec qui il travaille déjà.