Parasitisme
Maîtriser le risque parasitaire pour des traitements raisonnés
Trop utiliser les vermifuges de manière peu raisonnée, c’est mettre en danger l’efficacité de ces médicaments sur le long terme. Des outils existent pour mieux cibler les traitement antiparasitaires.

En élevage, les anthelminthiques sont souvent utilisés de façon systématique et à des dates ne tenant pas compte du risque parasitaire réel. «Cela a pour conséquence l’augmentation du risque de résistances des strongles» explique Alain Chauvin d’Oniris. Ces traitements systématiques peuvent aussi empêcher ou retarder l’installation d’une immunité naturelle chez les bovins. «Tout l’enjeu est de trouver un outil qui va permettre de limiter les traitements. Le problème de la résistance des parasites aux molécules utilisées actuellement est réel. Il est déjà problématique chez les ovins. En bovin, il faut être très vigilant, on voit les tout premiers signes de baisse d’efficacité. Si on travaille mieux dès maintenant, on peut éviter les problèmes». Les produits antiparasitaires apparaissent nombreux, alors que en fait le nombre de molécules est réduit. Ils sont faciles d’utilisation, et assez peu chers. Les freins à la mise en oeuvre de traitements raisonnés sont leur complexité. Par ailleurs, «tant que les acteurs ne sont pas confrontés à la résistance, c’est difficile de faire changer les pratiques. Nous préconisons de faire moins de traitements et d’utiliser toutes les familles de molécules» explique Alain Chauvin.
Parasit’Sim permet de déterminer les périodes à risque
Une rationalisation de ces traitements est possible en ciblant mieux les traitements lors des périodes à risque pour répondre à la question «Quand traiter ?», et en sélectionnant mieux les individus dont les performances sont affectées par le parasitisme gastro-intestinal, pour répondre à la question «Qui traiter ?» Plusieurs outils ont été développés pour optimiser et diminuer l’utilisation des strongylicides chez les bovins, ovins et caprins. L’Institut de l’élevage a mis en ligne Parasit’Sim. Cet outil gratuit et libre d’accès vise à définir les période à risque en fonction des conditions météorologiques et du système de pâturage. C’est un premier outil de sensibilisation. Parasit’Info est un outil plus complet, déployé par les GDS. Il fonctionne avec la météo locale mise à jour et permet de prendre en compte des situations de pâturage complexes avec des règles de décisions nombreuses.
Prendre en compte la rotation dans la stratégie de traitement
Lors d’une saison de pâturage, qui dure environ six mois, les animaux tournent sur plusieurs parcelles. La stratégie de traitement systématique des animaux avant leur changement de parcelle permet d’assurer la présence d’animaux «propres» sur des pâturages «propres». Cependant, cette stratégie favorise l’extension rapide des parasites résistants dès qu’ils apparaissent, puisqu’ils sont seuls à pouvoir se développer en présence du médicament. En maintenant sur les parcelles un stock de parasites sensibles, on conserve une compétition entre parasites sensibles et résistants, en termes de dynamique des populations. «Quand on se retrouve en période à risque, on peut soit décider de traiter, soit faire un diagnostic. C’est ce qui se passe maintenant en chèvre où les résistances sont apparues. Il y a un grand intérêt à contrôler, à sortir de la logique de traitement systématique. Si on est dans un situation à risque peu important, il faut commencer par contrôler et ne pas faire un traitement inutile».
La rotation peut complètement changer la donne. La façon dont est utilisée l’herbe est rarement prise en compte pour les traitements. Mais ce sont des pratiques dont il faut tenir compte pour raisonner son risque. Il faut aussi intégrer l’acquisition de l’immunité pour les bovins. Pour cela, il faut calculer le temps de contact effectif, le TCE. L’objectif est de rechercher le contact avec les strongles gastro-intestinaux pour favoriser l’installation de l’immunité, et maintenir la pression d’infestation à un niveau suffisamment bas pour éviter les conséquences de l’infestation sur les performances. Pour acquérir cette immunité, huit mois, pas forcément consécutifs, de pâturage avec présence de parasites sont nécessaires.
Parasit’Sim permet de déterminer les périodes à risque
Une rationalisation de ces traitements est possible en ciblant mieux les traitements lors des périodes à risque pour répondre à la question «Quand traiter ?», et en sélectionnant mieux les individus dont les performances sont affectées par le parasitisme gastro-intestinal, pour répondre à la question «Qui traiter ?» Plusieurs outils ont été développés pour optimiser et diminuer l’utilisation des strongylicides chez les bovins, ovins et caprins. L’Institut de l’élevage a mis en ligne Parasit’Sim. Cet outil gratuit et libre d’accès vise à définir les période à risque en fonction des conditions météorologiques et du système de pâturage. C’est un premier outil de sensibilisation. Parasit’Info est un outil plus complet, déployé par les GDS. Il fonctionne avec la météo locale mise à jour et permet de prendre en compte des situations de pâturage complexes avec des règles de décisions nombreuses.
Prendre en compte la rotation dans la stratégie de traitement
Lors d’une saison de pâturage, qui dure environ six mois, les animaux tournent sur plusieurs parcelles. La stratégie de traitement systématique des animaux avant leur changement de parcelle permet d’assurer la présence d’animaux «propres» sur des pâturages «propres». Cependant, cette stratégie favorise l’extension rapide des parasites résistants dès qu’ils apparaissent, puisqu’ils sont seuls à pouvoir se développer en présence du médicament. En maintenant sur les parcelles un stock de parasites sensibles, on conserve une compétition entre parasites sensibles et résistants, en termes de dynamique des populations. «Quand on se retrouve en période à risque, on peut soit décider de traiter, soit faire un diagnostic. C’est ce qui se passe maintenant en chèvre où les résistances sont apparues. Il y a un grand intérêt à contrôler, à sortir de la logique de traitement systématique. Si on est dans un situation à risque peu important, il faut commencer par contrôler et ne pas faire un traitement inutile».
La rotation peut complètement changer la donne. La façon dont est utilisée l’herbe est rarement prise en compte pour les traitements. Mais ce sont des pratiques dont il faut tenir compte pour raisonner son risque. Il faut aussi intégrer l’acquisition de l’immunité pour les bovins. Pour cela, il faut calculer le temps de contact effectif, le TCE. L’objectif est de rechercher le contact avec les strongles gastro-intestinaux pour favoriser l’installation de l’immunité, et maintenir la pression d’infestation à un niveau suffisamment bas pour éviter les conséquences de l’infestation sur les performances. Pour acquérir cette immunité, huit mois, pas forcément consécutifs, de pâturage avec présence de parasites sont nécessaires.