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Dégâts du loup

Les éleveurs apprécieront

La sénatrice de Côte d'Or Anne-Catherine Loisier a soulevé la problématique des pertes indirectes lors d'une attaque de loup, le 25 mars à Paris.

Par AG
Les éleveurs apprécieront
Capture d'écran internet Sénat
La Côte-d'orienne avait été sollicitée par plusieurs éleveurs sinistrés : elle a porté leurs revendications la semaine dernière devant le Gouvernement.

Anne et Édouard Beurton, éleveurs à Censerey, en parlaient dans notre journal du 7 mars : les pertes indirectes suite à une attaque de loup sont très largement sous-estimées. « Les indemnisations de ces pertes n'existent pas ou presque. Dans notre cas, nous avons touché la somme de 200 euros, alors que la facture totale avoisine les 40 000 euros ! Ce montant est totalement déconnecté de la réalité », soulignaient ces deux frère et sœur dans nos colonnes. Ces derniers ont pris contact avec la profession, des élus et politiques pour mettre en avant cette problématique. Cela mérite d'être souligné : leurs propos ont été relayés le 25 mars devant le Gouvernement par la sénatrice Anne-Catherine Loisier.

Des solutions pour rebondir

L'habitante de Saulieu a fait écho du « modique » forfait à 200 euros, valable pour l'ensemble de la troupe attaquée : « Le préjudice pour l'éleveur peut être bien plus conséquent. Les attaques provoquent de nombreux avortements. Un agneau à la naissance ayant une valeur de 90 euros, la perte peut s'élever à plusieurs milliers d'euros pour l'exploitant. La gestion de ces attaques mobilise du temps : déplacements des troupeaux dans l'urgence… Elles induisent le rachat de nouvelles agnelles pour un agnelage désaisonné afin de palier l'improductivité des animaux choqués et dont le cycle de reproduction est bloqué, ce qui conduit à réformer une partie des animaux. Une agnelle coûtant 250 euros, s'il faut en racheter plusieurs dizaines, cela représente là encore plusieurs milliers d'euros pour l'éleveur. Ces agnelles ne reproduisent qu'en n+1, pour des ventes en n+2. Encore plusieurs milliers d'euros de pertes de recettes ». Anne-Catherine Loisier a également cité les dépenses supplémentaires liées aux frais bancaires (emprunts court terme) : « l'indemnisation ne correspond donc pas à la valeur des pertes et pousse de nombreux éleveurs dans une grande détresse et une grande précarité. Il est donc nécessaire que le Gouvernement envisage des solutions pour permettre aux plus petits éleveurs de rebondir suite à ces attaques de loups de plus en plus fréquentes ! ».