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Produits fermiers

Travailler avec du vivant, ça s'anticipe

Ludovic Maret a accueilli des chefs cuisiniers de plusieurs collectivités dans son élevage de volailles à Saulon-la-Chapelle. Cette rencontre a permis de rappeler certaines contraintes des producteurs fermiers.

Par AG
Travailler avec du vivant, ça s'anticipe
« Honorer une commande de 400 filets du jour au lendemain, je ne sais pas faire ! Nous ne sommes pas des systèmes industriels, ni des grandes surfaces », prévient le Côte-d'orien.

Le service agriculture du Conseil départemental de la Côte-d'Or organise, comme chaque année avec la plateforme Agrilocal21, des visites d'exploitations au printemps à destination de la restauration collective. L'objectif est de créer du lien entre les producteurs locaux et les acheteurs, le tout dans un cadre convivial avec une visite de structure. L'élevage de volailles de Ludovic Maret à Saulon-la-Chapelle a attiré une trentaine de personnes le 15 avril. Cet homme de 45 ans avait lui-même contacté le Département pour cette organisation chez lui, au sud de Dijon : « Je tenais absolument à expliquer mon métier, présenter ma façon de travailler et lister toutes les contraintes que nous pouvons avoir sur une petite exploitation agricole comme la mienne. Cela m'est déjà arrivé que l'on m'appelle pour me commander 400 filets de volailles pour le lendemain… Nous faisons tout ce que nous pouvons en termes de réactivité mais là, désolé, je ne sais pas faire. Travailler avec du vivant nécessite un peu d'anticipation ». Cette rencontre avec des chefs cuisiniers devrait porter ses fruits : « travailler en totale confiance avec nos interlocuteurs en connaissant les objectifs et les contraintes de chacun est la meilleure des choses… Encore une fois, il faut bien comprendre que nous ne sommes pas des industriels, de gros volumes ne se livrent pas comme ça. La gestion des animaux, la main-d’œuvre, et la logistique sont à prendre en compte. Et ici nous n'avons pas de commerciaux ni de secrétaire. Prévenir une semaine voire dix jours avant et tout peut se faire, en bonne intelligence ». Ludovic Maret, ancien président du drive fermier de Dijon, transforme et vend 10 000 poulets chaque année, sans la moindre baisse d'activité si ce n'est les deux premières semaines de janvier. Ses produits sont tous écoulés en circuits courts, essentiellement dans des magasins de producteurs, des restaurants et des collectivités. La prochaine visite d'exploitation organisée par le Conseil départemental aura lieu mercredi 21 mai à Valforêt, de 8 h 30 à 12 heures chez Un Groin de Paradis, spécialisé dans l'élevage porcin bio.

Lors de la rencontre avec l'agriculteur, au centre.