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Coopérative Cirhyo

État des lieux de l'élevage porcin en 2024

Mercredi 16 avril, Cirhyo a réalisé son conseil d'administration. Détrôné par la volaille, retour sur la production et la consommation du porc de l'année 2024.

Par Charlotte Sauvignac
Elevage
Philippe Chanteloube, directeur et Noël Thuret, président de CIRHYO

Le conseil d'administration de la coopérative agricole Cirhyo s’est réuni avec l'ensemble de ses adhérents pour faire le bilan de l'année 2024, au sein de l'Hôtel Mercure d'Auxerre. « Depuis le mois d'octobre, les cours n'ont pas changé, on est à une moyenne basse, ce qu'on peut dire c'est qu'il y a un retard, voire un décalage avec l'Espagne. Sur des marchés proches, interdépendants, on ne peut qu'espérer que les cours se rapprochent », déclare Philippe Chanteloube, directeur de Cirhyo, plein d'espoir. C'est devant une cinquantaine de personnes que le directeur de Cirhyo ainsi que le président Noël Thuret font un état des lieux de l'élevage porcin en France. Un constat général mais négatif. « Chaque année, on perd des éleveurs, parce qu'ils partent en retraite, la pyramide des âges est là, tous les ans on est à une dizaine d'adhérents en moins. Mais on voit également de nouveaux sites se développer donc ça bouge pas mal dans l'élevage porcin », constate également le directeur de Cirhyo.
En conséquence la production diminue, la production française ne peut répondre qu'à près de 98 % de la demande, obligeant la France à dépendre des importations.
Pourtant, l'élevage porcin est un marché qui plaît aux consommateurs. Détrôné par la volaille, le cochon reste tout de même une viande appréciée. On dénombre près de 31 kg de viande de porc consommée en 2024, soit une augmentation de près d'1,4 % entre 2023 et 2024. D'autant plus que le logo « Le Porc Français » continue de faire la différence face à des importations étrangères. Cette démarcation est incitative pour 86 % des consommateurs.

Entre défiance et menace sanitaire

La coopérative agricole spécialisée dans l'élevage porcin fait également face à la défiance de la population. « Quatre procès liés à des agrandissements ou à des investissements ont été remportés par les éleveurs », ajoute fièrement le président de Cirhyo, Noël Thuret. Cependant, ces procédures judiciaires peuvent durer jusqu'à trois ans, ce qui peut ralentir voire mettre en difficulté des exploitations agricoles de jeunes qui viennent tout juste de se lancer.
Tout comme l'élevage bovin et ovin, l'élevage porcin fait face à l'arrivée d'une maladie animale, déjà présente en Italie et en Allemagne : la fièvre porcine africaine. Même si elle est inoffensive pour l'humain, cette infection peut causer une perte importante d'animaux ne pouvant être réglée que par la mise en place de mesures de biosécurité.
« Cirhyo souhaite s'impliquer dans le changement climatique, en évaluant l'impact environnemental de certains élevages adhérents. Les résultats sont encourageants, avec une moyenne d'émission de gaz à effet de serre inférieure de 3,5 % à la moyenne nationale », conclut le directeur de Cirhyo, Philippe Chanteloube, conscient que les enjeux climatiques sont primordiaux.