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Foire Saint-Martin

La foire au champ

Le succès de l'€™espace agricole aménagé pour la Saint-Martin s'€™amplifie au fil des années, rendant à cette foire d'€™automne rattachée à l'€™histoire d'€™Auxerre, un peu de ses fastes d'€™antan.
Par Dominique Bernerd
La foire au champ
Ciseaux en main, le maire d'Auxerre vient de couper le traditionnel ruban inaugural. L'espace agricole est ouvert, la visite peut commencer!
Il suffisait ce dimanche de voir la foule se presser en masse autour des différents stands de l'€™espace agricole, pour mesurer l'€™engouement grandissant vis-à-vis du monde de la terre et de ses différentes composantes. Avant même l'€™heure de l'€™inauguration officielle, les promeneurs étaient déjà nombreux à sillonner la place de l'€™Arquebuse, au centre ville d'€™Auxerre. Les habitudes sont désormais bien ancrées et point de Foire Saint-Martin réussie sans un passage obligé par ce petit «bout de campagne» aménagé pour l'€™occasion conjointement par la FDSEA, les JA et la Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne.
Les représentants politiques départementaux ne sont pas en reste et toutes tendances confondues, fidèles au parcours traditionnel qui suit chaque année le couper de ruban, à l'€™heure de l'€™inauguration. Affluence oblige, le cortège prenant même parfois des allures de visite présidentielle au salon de l'€™agriculture ! Et à cet exercice, pas de doute, le maire d'€™Auxerre, Guy Férez remporte la palme ! Un café au stand du Commerce équitable, un petit morceau de charolais grillé chez l'€™ami Daniel, pour soutenir la filière bovine, un verre de lait pour la filière laitière, quelques toasts en passant, couleur mousse d'€™asperge et rillettes de poulet chez l'€™ami Christian, on trinque au Chablis avec les vins de Jean-Claude, on goûte aux fois gras d'€™Yvette et Roger, un arrêt en passant auprès de la famille Thibault pour tester les mérites du Saint-Bris, avant de se rafraîchir avec quelques bulles chez Kate, la «brasseuse de Puisaye»...Ouf ! Il faut avoir de la santé et de l'€™appétit pour tracer son chemin en politique !
Outre la dégustation de produits du terroir, les badauds ont pu, la journée durant, trouver réponses à leurs interrogations : l'€™emploi en agriculture, le rôle des filières, les nouvelles technologies, l'€™enseignement agricole...Autant de thèmes présents au fil des stands. Ambiance sonore assurée par l'€™association «Aviculture 89», même si, avec des coqs chantant en milieu d'€™après-midi, il y avait comme du décalage horaire dans l'€™air ! Sans doute l'€™effet stressant de la ville...

Ils ont dit...

Francis Letellier, président de la FDSEA 89 : «Nos gouvernants cherchent de l'€™argent partout et pendant ce temps là on nous empêche de travailler. 30 % des aides actuelles devront correspondre à des mesures environnementales, 7 % des surfaces dédiées à la biodiversité... Est-ce comme ça qu'€™on va faire rentrer de l'€™argent ? Messieurs les élus, stoppez cette machine à perdre ! Nous avons besoin d'€™une machine à gagner !» Guy Férez, Maire d'€™Auxerre : «J'€™ai du être il y a dix ans, l'€™un des premiers maires de France à considérer que l'€™étalement urbain était sans doute une tendance qu'€™il fallait freiner. Aujourd'€™hui, Auxerre, ce sont 5000 ha, dont 1400 ha bâtis. Dans les dix dernières années, à peu près 1000 logements ont été réalisés et on a grignoté qu'€™une vingtaine d'€™ha». Gilles Abry, président de la Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne : «Il est important de montrer cette devanture de l'€™agriculture avec les gens qui la vivent au quotidien. C'€™est bien cette vitrine départementale qui fait la force de notre agriculture, avec plus d'€™un milliard d'€™euros de chiffre d'€™affaire pour la ferme Yonne». André Villiers, président du Conseil général : «L'€™année aura été marquée par une sécheresse prégnante pouvant faire craindre le pire. Les éléments ont rétabli un relatif équilibre nous évitant une situation purement catastrophique... Ce qui rappelle à l'€™ensemble de la société que le facteur limitant, dans l'€™activité de la production agricole reste l'€™eau. Et lorsque l'€™eau manque, il manque l'€™essentiel». Jean-Paul Bonnetain, préfet de l'€™Yonne : «Je suis d'€™un âge où il ne fallait pas remonter loin dans ses ascendants pour y trouver un lien avec la terre. Les générations passant, soyons vigilants pour que ce lien ne se distende pas et que l'€™on garde toujours ce rapport à la terre nourricière».