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Abattoir de Corbigny

L’association EBE reste mobilisée

Malgré la crise du coronavirus qui a obligé l’association Éleveurs Bouchers Engagés a annulé ses réunions, sa présidente Muriel André reste déterminé à mener le dossier de reprise jusqu’au bout.
L’occasion de faire une présentation du projet de l’association.
« Il faut se réapproprier les outils du territoire ». Telle est la philosophie et l’ambition de l’association Éleveurs Bouchers Engagés créée en mars 2019 pour apporter un projet supplémentaire pour la reprise de l’abattoir de Corbigny. Cette organisation est implantée localement dans le département mais aussi dans l’Yonne. Elle promeut les savoir-faire de ces terroirs pour l’élevage et organise leur développement avec une reprise du site. « Sans cet outil, c’est la filière de la vente directe mais aussi les filières longues qui sont menacées. Pour nous, il paraît aberrant de transporter des animaux à l’autre bout de la région alors qu’il y a un outil similaire à proximité. Si Sicarev se désengage aujourd’hui ce n’est pas en raison du manque de rentabilité de l’abattoir mais bien un changement de stratégie de leur part. Je rappelle que l’abattoir de Corbigny c’est 2 300 tonnes de viandes abattues par an » estime Muriel André la présidente de EBE. Pour elle, un outil comme celui-ci permet de répondre aux besoins de traçabilité et de qualité voulus par les consommateurs.

Un projet amorcé depuis un an
Depuis un an, l’association travaille donc à un projet de reprise en consortium de consommateurs, de bouchers et d’un entrepreneur dans le secteur de la viande : Guillaume Pham. Le projet repose sur la création de nouveaux débouchés commerciaux grâce une traçabilité et à un cahier des charges précis sur des gammes de qualité. « C’est la clef pour une valorisation accrue des produits d’élevage du terroir environnant » peut-on lire dans la description du projet de l’association.
« Nous créerons aussi une plateforme technologique qui permettra de tracer les produits, de mettre en avant les producteurs et de tisser un lien de confiance avec les consommateurs. Ces innovations et notre organisation ultra-courte sont un facteur de différenciation unique pour répondre aux défis imposés par un marché en pleine mutation. Le projet comporte aussi la mise en place d’une nouvelle salle de découpe attenante à l’abattoir pour remplacer celle existante qui est aujourd’hui obsolète. Enfin hormis quelques travaux à prévoir sur la ligne porc, l’abattoir est en état de fonctionner ainsi » précise Muriel André.
« L’objectif pour nous est de développer l’abattoir et de passer de 2 300 tonnes à 4 000 tonnes de viandes abattues par an. Nous allons pour cela proposer des prestations dans la nouvelle salle de découpe comme la possibilité de faire maturer la viande, qui est un service qui n’existe pas aujourd’hui » ajoute la présidente de EBE. Difficile en revanche d’en savoir plus sur les différents débouchés envisagés par l’association, sa présidente préfère attendre la reprise des réunions publiques pour préciser la stratégie.Théophile Mercier