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FDSEA

Filières végétales : comment valoriser notre contribution environnementale ?

Pour sa soirée Grandes cultures 2020, la section éponyme de la FDSEA 58 avait invité Benoît Piétrement, agriculteur dans la Marne et secrétaire général adjoint de l’AGPB en charge de la PAC, à venir échanger avec les agriculteurs sur les perspectives de leurs productions dans un contexte de réforme de la PAC et de marché qui inquiètent.
Par FDSEA 58
Les dossiers d’actualités ne manquent pas : l’agribashing, la problématique des ZNT, la gestion des aléas climatiques… La section grandes cultures a souhaité que soit plus particulièrement abordée la question de la négociation de la prochaine PAC et la montée des contraintes environnementales. L’AGPB veut se donner les moyens de conserver des aides PAC comparables aux autres céréaliers européens. Pour cela, l’idée est de rendre accessible une partie des aides de la PAC aux céréaliers. La certification environnementale pourrait être une des solutions pour accéder au dispositif Ecoscheme.

Une nouvelle PAC en 2023
La nouvelle PAC ne devrait pas être opérationnelle avant 2023. Benoît Piétrement, rappelle le risque d’une PAC affaiblie par la baisse du budget et surtout beaucoup plus de subsidiarité sur les normes et les soutiens. On peut même parler de renationalisation. La proposition de la Commission donne beaucoup de latitude aux États membres sur les paiements redistributifs et les transferts du premier vers le deuxième pilier. Cela implique que le paiement de base pourrait être réduit à presque rien. Ce qui se dessine c’est aussi un nouveau paiement vert appelé Ecoscheme que l’on peut traduire en « schéma écologique ».

Il devrait représenter une part non négligeable des aides, comme le paiement vert aujourd’hui. Les critères de verdissement actuels (maintien des prairies permanentes, SIE et diversité d’assolement) intégreront la future conditionnalité. Pour bénéficier de l’Ecoscheme, les agriculteurs devront justifier de mesures qui iront au-delà de la conditionnalité et donc au-delà du verdissement actuel. L’AGPB souhaiterait que la certification environnementale niveau 2 permette aux agriculteurs d’obtenir cet Ecoscheme. Chacun devra donc vérifier au préalable la possibilité pour son exploitation d’atteindre ce niveau 2 de certification.

Qu’est-ce que la certification environnementale ?
La certification environnementale est un dispositif de certification des exploitations agricoles, volontaire et progressif. Il existe 3 niveaux de certification. Le niveau 1 correspond au respect de la conditionnalité. Le niveau 2 une obligation de moyens pouvant être gérée dans un cadre collectif. La certification est accordée à l’agriculteur au vu de la conformité de son exploitation vis-à-vis de 16 exigences regroupées en quatre thématiques : biodiversité ; stratégie phytosanitaire ; gestion de la fertilisation ; gestion de l’irrigation.
Le niveau 3, appelé Haute Valeur Environnementale (HVE), regroupe les mêmes critères que le niveau 2 mais impose une obligation de résultat.

Avril va rémunérer les pratiques de conservation des sols
Benoît Mathé, administrateur à la FOP, a présenté le travail qui est fait par la filière oléagineuse avec notamment la création de la plateforme OléoZE (ZE pour zéro émission). Cette démarche issue de la filière biocarburants du groupe Saipol a pour but de valoriser les pratiques déjà mises en œuvre par les agriculteurs. La volonté de Saipol est de valoriser du biodiesel «bas gaz à effets de serre» sur des pays qui appliquent une réglementation sur les biocarburants avec des objectifs de réduction des GES comme la Suède. Les producteurs de colza et de tournesol commercialisant leurs graines auprès de l’industriel Saipol (filiale du groupe Avril) pourront toucher une prime « économie de GES » aux alentours de 20 €/t en fonction de deux critères : les pratiques culturales de l’agriculteur et le cours du certificat d’économie de GES variant en fonction de l’offre et de la demande. La plateforme digitale Oléomarket est accessible à tous : agriculteurs, coopératives, négoces…