Encore beaucoup à faire
lors de la dernière assemblée d'Afdi BFC, trois étudiantes du lycée de Quetigny ont proposé un exposé sur la place de la femme en agriculture.

Elles ont planché sur le sujet dans le cadre de leurs études et ont partagé leur travail lors de l'assemblée d'Afdi BFC qui se tenait dans leur établissement. Lucie Guez, Souha El Jalouzi et Miyad Mohamed, étudiantes à Quetigny, ont passionné le public par leur intervention. Souha El Jalouzi, pour commencer, a dressé un état des lieux propre à son pays d’origine, le Maroc. « La femme représente 40 % de la main-d'œuvre agricole. Elle n'a malheureusement pas de responsabilités au plus haut rang. Les chefs d'exploitations sont tous des hommes ! La femme a moins accès à la terre, moins accès aux crédits, moins la possibilité de se former, c'est bien dommage. Des efforts politiques sont nécessaires pour changer la donne. Même s'il y a de récents progrès dans ce domaine, beaucoup de choses restent à faire. Des coopératives féminines se constituent, c'est bien, mais il faut aller plus loin ». Miyad Mohamed, elle, est originaire des Comores, un petit archipel au large de la côte est de l'Afrique. « Les productions agricoles tournent principalement autour du maraîchage. Les femmes occupent une place centrale dans les activités mais elles sont beaucoup moins valorisées que les hommes, les mariages précoces engendrent un arrêt rapide de leur parcours de formation. Sur la question du foncier et des droits des femmes, rien n'est écrit, presque rien n'est enregistré… Là aussi, il y a beaucoup à faire ! Depuis peu, des ONG proposent des soutiens qui vont dans le bon sens, il faut continuer, inciter les femmes à reprendre des études après leur mariage et leur donner la possibilité d'avoir accès à leur propre terrain ».
Changer les mentalités
Lucie Guez, fille d'éleveurs en Franche-Comté, a illustré le cas de son département, le Doubs. « Il y a un réel message d'espoir pour le monde féminin, dont la place a bien progressé ces dernières années. Environ 25 % des femmes sont désormais chefs d'exploitations. C'est encourageant, mais il y a encore de la marge. Les statuts ont eux aussi bien évolué. Avant, il y avait surtout des aide-familiales, ce qui n'est pas sans poser de problème le jour du départ en retraite ». Les trois étudiantes, aidées dans leur travail d'investigation par Yvonne Si-Mohamed (professeur documentaliste) et Sandrine Hily (éducation socioculturelle), espèrent des changements dans les mentalités. « Les femmes ont toute leur place dans l'agriculture, tout le monde doit le savoir ! Parler de cette problématique et en discuter tous ensemble et un premier point pour améliorer les choses et converger vers une meilleure parité. La question doit être également posée aux hommes, ils ont une part de responsabilité ».