Gabni
Du changement dans la continuité
Le Groupement des Agrobiologistes viennent d'élire un nouveau président. Après 10 ans à la tête du syndicat, Xavier Niaux a cédé sa place à Dominique d'Eté. L'occasion d'évoquer avec eux l'avenir de la filière bio dans le département.
Du changement chez les agrobiologistes du département. À 47 ans, Dominique d'Été vient d'être élu président du Gabni par le conseil d'administration. Ce polyculteur-éleveur de limousines arrive dans un contexte favorable, le nombre d'agriculteurs bio ne cesse d'augmenter dans le département : en l'an 2000, il y avait 50 producteurs contre 236 aujourd'hui. « Il y avait une attente au sein de groupe pour renouveler l'équipe dirigeante, mais soyons clairs, il n'y a pas eu de bataille, mon installation est le fruit d'une décision collégiale au sein du groupement. Pour moi le Gabni a toujours été le fondateur historique du bio, c'est donc en tant qu'exploitant une référence dans la filière. Je n'étais pas forcément destiné à occuper des fonctions encore moins briguer la présidence. Lorsque vous vous installez, vous avez toujours l'impression que ce genre de missions va vous prendre plus de temps que votre travail. Finalement, j'ai commencé à participer à des réunions il y a quatre ans, et j'ai trouvé l'expérience enrichissante. Et puis comme l'humain est quand même un animal social, c'est important de pouvoir échanger avec d'autres et de partager son expérience » explique Dominique d'Été sourire aux lèvres. Il poursuit : « Ce qui m'a motivé et décidé à prendre la présidence, c'est l'ambiance sereine qui règne au sein de notre structure où chaque projet est bien en cohérence avec la ligne du syndicat » estime-t-il. À ses côtés, Xavier Niaux est également sur la même ligne que lui : « Je n'ai jamais eu de problèmes durant mes dix ans de mandats, c'est une des raisons qui m'ont amenée à prolonger aussi longtemps. Je ne peux pas en dire autant dans d'autres GAB de France » explique-t-il.
« Faire évoluer les systèmes d'indemnisation »
Parmi les premiers chantiers de Dominique d'Été, il y a la poursuite du travail relationnel engagé durant les dix ans de présidence de Xavier Niaux : « Il y a tout intérêt à avoir des échanges constructifs avec tous nos acteurs y compris les chasseurs avec qui nous avons quelques soucis. Mais sachant que nous avons des enjeux communs de biodiversité nous devons arriver à trouver des issues favorables qui aillent dans le sens de l'intérêt général ». C'est justement un des dossiers sur la table du nouveau président : le niveau d'indemnisation des dégâts de gibiers qui sont pour le moment en dessous du niveau des coûts d'exploitations. « Ce que j'ai toujours dit avec Xavier, c'est que le Gabni n'a pas à rentrer dans la gestion de la chasse. Ce que l'on veut c'est la reconnaissance de notre travail et que l’indemnisation soit à hauteur des pertes. Cela fait maintenant six ans que le sujet n'avance pas, et ce n'est plus acceptable. Par ailleurs, les conversions bios ne vont pas s'arrêter et les surfaces vont devenir de plus en plus importantes. Il faut donc une gestion urgente de la population de sangliers » estime le néoprésident. « De plus aujourd'hui, les tarifs d'indemnisation sont basés sur le conventionnel, mais nous ne vendons pas les marchandises au même prix. Nous ne sommes pas en guerre contre la FDC, c'est un dossier qui a simplement besoin d'être travaillé collectivement » explique Xavier Niaux, vice-président du Gabni. Une nouvelle rencontre sur le sujet devrait être organisée dans les prochains mois.
« Une attente sociétale de plus en plus forte »
La période du confinement l'a démontré : les Français n'ont jamais autant plébiscité les circuits courts et l'alimentation bio. Un engouement qui va obliger le Gabni à trouver des débouchés pour ses adhérents. « Nous avons par exemple la plateforme Agrilocal, projet du Conseil Départemental et celle de Bio Bourgogne mangerbiobfc.fr qui permet de mettre en relation producteurs et consommateurs. Ces deux plateformes ne sont pas antagonistes et elles sont faites pour travailler ensemble. Après il faut que ces circuits de commercialisation n'échappent pas aux producteurs eux-mêmes car on risque de retomber dans les travers du conventionnel où les marges se sont réduites. Donc il faut que ça reste en circuit cours pour ça soit viable » explique Dominique D'été. Malheureusement, ce développement de l'agriculture biologique va devoir se faire de plus en plus sans les aides de l'État. « Il faut que les exploitants dans leur philosophie se disent qu'ils n'auront rien et qu'ils fassent ce qu'il aime faire, c’est-à-dire produire du bio par conviction et non pas par opportunisme. C'est sans doute une chance de ne plus dépendre d'aide car vous gagnez en autonomie » estime Dominique d'Été. « J'ai l'exemple de la région Occitanie où le nombre de producteurs bio a augmenté malgré la suppression des aides. Ce qui prouve bien que la conviction peut-être plus forte que les subventions » ajoute son collègue.
« L'après covid peut être bénéfique à l'agriculture bio »
Dominique d'Été en est convaincu, il va y avoir un retour plus important de citadins vers nos campagnes. « J'ai des membres de ma famille qui ne trouvent plus de sens dans leur métier et qui ont le souhait d'ouvrir une boulangerie ou de développer un projet dans l'agriculture. Si au moins ces projets peuvent repeupler nos campagnes, c'est tant mieux Nous avons aussi des échos de nos producteurs qui voient arriver de plus en plus de parisiens venir acheter leurs produits, c'est positif mais il faut que ça dure au-delà de la crise » conclut Dominique d'Été.
« Faire évoluer les systèmes d'indemnisation »
Parmi les premiers chantiers de Dominique d'Été, il y a la poursuite du travail relationnel engagé durant les dix ans de présidence de Xavier Niaux : « Il y a tout intérêt à avoir des échanges constructifs avec tous nos acteurs y compris les chasseurs avec qui nous avons quelques soucis. Mais sachant que nous avons des enjeux communs de biodiversité nous devons arriver à trouver des issues favorables qui aillent dans le sens de l'intérêt général ». C'est justement un des dossiers sur la table du nouveau président : le niveau d'indemnisation des dégâts de gibiers qui sont pour le moment en dessous du niveau des coûts d'exploitations. « Ce que j'ai toujours dit avec Xavier, c'est que le Gabni n'a pas à rentrer dans la gestion de la chasse. Ce que l'on veut c'est la reconnaissance de notre travail et que l’indemnisation soit à hauteur des pertes. Cela fait maintenant six ans que le sujet n'avance pas, et ce n'est plus acceptable. Par ailleurs, les conversions bios ne vont pas s'arrêter et les surfaces vont devenir de plus en plus importantes. Il faut donc une gestion urgente de la population de sangliers » estime le néoprésident. « De plus aujourd'hui, les tarifs d'indemnisation sont basés sur le conventionnel, mais nous ne vendons pas les marchandises au même prix. Nous ne sommes pas en guerre contre la FDC, c'est un dossier qui a simplement besoin d'être travaillé collectivement » explique Xavier Niaux, vice-président du Gabni. Une nouvelle rencontre sur le sujet devrait être organisée dans les prochains mois.
« Une attente sociétale de plus en plus forte »
La période du confinement l'a démontré : les Français n'ont jamais autant plébiscité les circuits courts et l'alimentation bio. Un engouement qui va obliger le Gabni à trouver des débouchés pour ses adhérents. « Nous avons par exemple la plateforme Agrilocal, projet du Conseil Départemental et celle de Bio Bourgogne mangerbiobfc.fr qui permet de mettre en relation producteurs et consommateurs. Ces deux plateformes ne sont pas antagonistes et elles sont faites pour travailler ensemble. Après il faut que ces circuits de commercialisation n'échappent pas aux producteurs eux-mêmes car on risque de retomber dans les travers du conventionnel où les marges se sont réduites. Donc il faut que ça reste en circuit cours pour ça soit viable » explique Dominique D'été. Malheureusement, ce développement de l'agriculture biologique va devoir se faire de plus en plus sans les aides de l'État. « Il faut que les exploitants dans leur philosophie se disent qu'ils n'auront rien et qu'ils fassent ce qu'il aime faire, c’est-à-dire produire du bio par conviction et non pas par opportunisme. C'est sans doute une chance de ne plus dépendre d'aide car vous gagnez en autonomie » estime Dominique d'Été. « J'ai l'exemple de la région Occitanie où le nombre de producteurs bio a augmenté malgré la suppression des aides. Ce qui prouve bien que la conviction peut-être plus forte que les subventions » ajoute son collègue.
« L'après covid peut être bénéfique à l'agriculture bio »
Dominique d'Été en est convaincu, il va y avoir un retour plus important de citadins vers nos campagnes. « J'ai des membres de ma famille qui ne trouvent plus de sens dans leur métier et qui ont le souhait d'ouvrir une boulangerie ou de développer un projet dans l'agriculture. Si au moins ces projets peuvent repeupler nos campagnes, c'est tant mieux Nous avons aussi des échos de nos producteurs qui voient arriver de plus en plus de parisiens venir acheter leurs produits, c'est positif mais il faut que ça dure au-delà de la crise » conclut Dominique d'Été.