Des vacances instructives
Le Groupement technique vétérinaire de Bourgogne Franche-Comté (GTV BFC) et le GTV Junior d'Alfort, proposaient une semaine de découverte de la rurale avec un arrêt dans la Nièvre à Asnois.

Le Groupement technique vétérinaire de Bourgogne Franche-Comté (GTV BFC) et le GTV Junior d'Alfort organisaient des visites de différents cabinets vétérinaires avec des découvertes d'exploitations des secteurs de Venarey-les-Laumes (21), Pouilly-en-Auxois (21), Saulieu (21) et Corbigny (58). Ainsi, c'est la clinique vétérinaire Omnivet (Corbigny, Entrains, Varzy, Château-Chinon) qui accueillit les jeunes dans la Nièvre, et plus particulièrement le docteur Hervé Clément. « C'est une belle opportunité pour la nouvelle génération de découvrir nos territoires qui manquent cruellement de praticiens et qui sont prêts à les accueillir ». Du côté des étudiants, ces sorties sont aussi une chance, comme le détaillent Timothée Chaillet et Maëlle Peyroche : « même si nous sommes en vacances, ces excursions sont l'opportunité de pratiquer les gestes d'interventions et découvrir des systèmes comme ici avec les bovins allaitants ». Ils pointent aussi d'autres avantages. « Nous avons la chance de pouvoir échanger avec les professionnels en rurale pour entrevoir leurs contraintes ou les atouts de travailler dans ce milieu, et aussi de discuter avec les exploitants afin de connaître le rôle de leur vétérinaire au quotidien, leurs attentes et leurs contraintes. Tout cela permet de nous projeter dans l'avenir afin de savoir vers quelle spécialité se tourner… et pourquoi pas nous installer dans ces territoires ». Toutefois, ils soulèvent une problématique : « dans certains territoires, les vétérinaires ruraux sont seuls, engendrant une accumulation de gardes et de temps de travail qu'un jeune sorti d'école ne se sent pas prêt à assumer. Aujourd'hui, la majorité d'entre nous recherche des cabinets où un roulement de garde est possible et surtout où des professionnels peuvent nous accompagner dans les débuts. En fait, notre génération cherche un équilibre entre la vie professionnelle et personnelle ».
Réalité du terrain
Sur ce point, le docteur Clément apporte une nuance. « Même si cette situation d'horaires ou de gardes reste vraie dans certains endroits, il y a eu de grandes évolutions ces derniers temps notamment grâce aux éleveurs ». Romaric Gobillot rebondit : « nous travaillons sur la génétique, sur les rations et nous nous formons sur les gestes utiles afin d'avoir le moins d'interventions possibles des vétérinaires. De plus, je suis abonné au service de suivi d'élevage, ce qui me permet d'éviter des pathologies par la prévention. Nous avons des contacts réguliers, ce qui d'une part entretient nos bonnes relations et d'autre part permet d'avoir des échanges très fluides. À titre d'exemples, j'ai travaillé depuis de nombreuses années sur les vêlages faciles afin d'éviter les césariennes, et cette année, aucune n'a été pratiquée. Dans la même veine, j'avais des problèmes de diarrhées dont la cause était inconnue. Avec des discussions nourries et des essais de différents leviers, accompagnés par le docteur Clément, nous avons réussi à enrayer cette problématique ».
Les échanges se sont alors poursuivis sur les autres enjeux rencontrés par Romaric Gobillot, comme la gestion parasitaire, celle des aléas climatiques ou encore les ajustements effectués au niveau des bâtiments. Les pratiques de pâturage ou d'alimentation furent aussi abordées afin de dresser un portrait réel de l'exploitation aux étudiants. Tous ces éléments furent complétés par des précisions du docteur Clément, comme pour la piroplasmose. « Il y a quelques années, seul le Morvan était impacté. Aujourd'hui, nous en trouvons dans le secteur de Germenay ou encore Tannay, car l'habitat privilégié des tiques porteuses se développe ». Les éclairages divers et variés apportés aux étudiants par les deux professionnels se poursuivirent durant les manipulations des vaches du cheptel de Romaric Gobillot. Ce dernier et le docteur Clément concluent : « la réalité de la rurale est différente de l'image que l'on peut en avoir. Des visites terrains sont le meilleur moyen pour attirer les jeunes dans nos territoires et d'assurer un renouvellement des générations ». En attendant, Timothée, Maëlle, Éloise et Sidonie, ne sont pas réfractaires à l'idée de s'installer comme praticien rural, ni à ce que cela soit dans la Nièvre…