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Approvisionnement local

Des résultats et une montée en puissance dans les lycées de la Région

C'est sur la ferme de Maxime et Sébastien Asdrubal, à Is-sur-Tille, en Côte-d'Or, que Marie-Guite Dufay, la présidente de Région BFC, est venue dresser le bilan de deux ans d'expérimentation de la stratégie de Relocalisation des achats de denrées alimentaires. Une expérimentation qui va désormais concerner tous les lycées régionaux.

Par Berty Robert
Des résultats et une montée en puissance dans les lycées de la Région
Marie-Guite Dufay, en visite sur l'exploitation de Maxime et Sébastien Asdrubal, qui approvisionne des restaurations collectives.

Au-delà des tensions qui ont pu émailler, ces deux dernières années, les relations entre le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté (BFC) et le monde agricole régional, Marie-Guite Dufay, la présidente de la collectivité régionale n'en démord pas : elle est convaincue que la Région a un rôle primordial à jouer pour structurer une filière d'alimentation locale, en s'appuyant notamment sur la restauration des lycées, établissement dont elle est en charge. Ce message, elle l'a réaffirmé le 24 juin, sur l'exploitation de Maxime et Sébastien Asdrubal, à Is-sur-Tille, en Côte-d'Or. C'est ce site que la Région avait choisi pour, à la fois, tirer le bilan de deux ans d'expérimentation de sa stratégie de Relocalisation des achats de denrées alimentaires (Rada) et mettre en lumière la façon dont elle souhaite accélérer dans cette logique. 

Stratégie généralisée

L'exploitation des frères Asdrubal illustrait bien ce qui est possible dans ce domaine, puisque ces agriculteurs ont aussi investi dans une boucherie et un atelier de découpe (Le Carnésien) qui fournit, notamment, des restaurations collectives scolaires (écoles, garderies, collèges et lycées). Pour la Région, c'était aussi l'occasion d'annoncer que la stratégie Rada, jusqu'alors testée sur 21 lycées de BFC, allait progressivement être généralisée. Par ailleurs, l'intervention de Marie-Guite Dufay revêtait un caractère particulier dans la mesure où elle se produisait quelques jours après que la présidente de Région avait annoncé quitter sa fonction. « Tout devrait s'articuler naturellement, insistait Marie-guite Dufay, pour que la part des produits locaux et bio soit forte dans nos lycées. Pourtant, j'ai eu l'impression, sur ce sujet de parler dans le vide pendant longtemps, lorsque j'incitais les intendants à changer de fournisseurs. Mais il existait des blocages et des difficultés qu'il fallait identifier pour y remédier… » En 2021, la Région a donc changé de braquet sur cette question. Un travail de fond a été engagé, en interne à la Région, et avec les acteurs extérieurs. Proximité géographique, capacité à s'engager sur des volumes, mise en place de logistiques cohérentes… autant de points qui semblaient nécessaires à régler. « Le recours à une centrale d'achats régionale a vite été identifié comme un moyen d'action, poursuit Marie-Guite Dufay, mais en surmontant des exigences réglementaires d'accès aux marchés publics. »

Accompagnement décisif

Il a aussi fallu conduire les équipes des restaurations collectives à faire évoluer leurs manières de travailler, si besoin en les formant, et acculturer les producteurs aux subtilités des règles des marchés publics. Mais ce travail a payé : entre le 1er trimestre 2023 et la fin du 1er trimestre 2025, le taux global d'achats bio et/ou locaux est passé de 34 à 43 % dans les lycées participants à l'expérimentation Rada. Dans le même temps, le taux d'achats Égalim est passé de 18 à 29 %. L'expérimentation va donc être progressivement élargie aux 128 lycées publics de BFC, dans lesquels sont servis chaque année 10 M de repas ! Cette extension se fera en quatre zones géographiques, à raison d'une nouvelle zone tous les six mois, jusqu'en janvier 2027. « Cette généralisation porte un bénéfice collectif, soulignait la présidente de Région : sur un plan économique, mais aussi en termes d'image pour les producteurs, puisque c'est l'assurance de nouveaux débouchés. Cela apporte aussi une plus grande visibilité sur la qualité des différentes productions. Bénéfice aussi en termes de bien-être et de valorisation pour les agents de nos lycées, avec la mise en valeur de leur travail et de leurs savoir-faire. »

Des résultats et une montée en puissance dans les lycées de la Région

Les chiffres clés

L'expérimentation menée par la Région sur 21 lycées s'est traduite de la manière suivante : 

-3,6 millions d’euros bénéficient aux producteurs locaux sur la durée des marchés (quatre années), sur le total de 9,5 millions d’euros pour les 21 lycées expérimentateurs. 

-2,4 millions d’euros profitent à l’agriculture biologique. 

-Le marché de l’alimentation dans les 128 lycées de la Région représente 25 millions d’euros annuels.