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Chambre d’Agriculture

Des projets d’installation en augmentation

Le Comité d’Orientation Transmission Installation (Coti) a rendu ses conclusions le 20 février à la Chambre d’agriculture à l’occasion d’une conférence qui a réuni les acteurs du monde agricole.
Par Théophile Mercier
Des projets d’installation en augmentation
Le nombre de projets d’installation est en hausse sur les cinq dernières années.
Ce sont des conclusions qui étaient attendues depuis deux ans. Le Comité d’Orientation Transmission-Installation (Coti) a publié le 20 février dernier le bilan des cinq dernières années en matière d’installations et de transmission dans le département. Ce Coti piloté au sein de la Chambre d’agriculture par Martin Bloch, chef du service Économie Entreprise, fait le constat d’une augmentation des projets d’installation. Une bonne nouvelle lorsque l’on sait que 50 % des agriculteurs nivernais ont aujourd’hui 55 ans. « Actuellement le ratio est d’une installation pour deux à trois départs à la retraite » explique Martin Bloch. Cet engouement pour le monde agricole se traduit dans les chiffres recueillis par le Point Accueil Installation de la Chambre d’Agriculture. De 2014 à 2019, le nombre de personnes reçues au PAI est passé de 100 à 139. Ces chiffres sont à comparer avec ceux des projets réellement aboutis. En 2019, seules 90 personnes ont réellement concrétisé leur projet. Pour Martin Bloch ce delta est logique : « Les porteurs de projets ont besoin de temps pour mûrir leur installation. Les personnes issues du milieu agricole attentent parfois le départ à la retraite de leurs parents pour reprendre l’exploitation. Certains ont également la volonté d’avoir une expérience professionnelle avant de se lancer. Enfin, il y a aussi une attente en vue d’une opportunité avec la Safer. Il faut bien avoir en tête qu’une installation prend environ un an avant de se réaliser totalement » précise le responsable de service Économie Entreprise. Il arrive aussi parfois que des projets soient abandonnés pour des raisons financières ou parce que le métier ne convient pas finalement. 20 dossiers sont ainsi abandonnés en moyenne chaque année. Ce temps long entre le dépôt et la réalisation c’est aussi une des grandes forces de la Chambre d’agriculture de la Nièvre qui, au-delà du stage de 21 heures obligatoires, propose aux candidats à l’installation, des formations ou de l’immersion au sein des exploitations. Cette stratégie permet de ne pas avoir beaucoup d’échecs lors de l’évaluation des dossiers en Commissions Départementales d’Orientation Agricole.

De plus en plus de projets en diversification
C’est l’autre enseignement de cette étude : les projets d’installation en diversification ont doublé en cinq ans. Ils sont portés entre autre par des personnes situées en dehors du cadre agricole, et sont de fait plus atypiques par rapport à ce qui se pratique dans le département. Il y a par exemple des demandes pour des productions ovins-lait, plantes médicinales ou encore maraîchage. « Fort de ce constat, il va falloir monter en compétence en améliorant les indicateurs et les références pour les conseillers de la Chambre d’agriculture » explique Martin Bloch. Par ailleurs, l’agriculture biologique et les circuits courts font partise des priorités de la mandature de la maison agricole. Néanmoins, malgré l’augmentation des projets en diversification, il y a encore une part importante de projets dits traditionnels (élevage, céréale ou polyculture-élevage). Troisième et dernier enseignements de ce Coti, le profil et l’âge des porteurs de projets. De manière générale, ils ont entre 31 et 40 ans ce qui correspond à environ 40 % des projets en 2019. Les femmes sont aussi plus nombreuses à vouloir s’installer. Elles étaient 48 en 2015, et sont désormais 58 en 2019. L’origine des candidats à l’installation est également intéressante à souligner car il y a eu l’année dernière autant de demandes pour des projets issus du milieu agricole que de non agricoles. Enfin, 50 % des projets en 2019 ont été faits avec la Dotation Jeune Agriculteur, soit une aide moyenne de
38 000,00 euros par exploitation.

« L’accès au foncier reste une problématique »

La Nièvre étant un département avec de grandes surfaces, l’équation n’est pas simple pour les élus de la Chambre d’Agriculture comme Marie-Claude Masson : « De plus en plus de personnes s’intéressent à l’agriculture et c’est une bonne chose. Or l’augmentation des projets en diversification posent la question du foncier car se sont en général des installations avec de petites surfaces. Nous allons travailler cette question à la Chambre d’agriculture mais aussi avec la Safer au travers du schéma des structures. L’enjeu est de pouvoir recenser les cédants afin d’établir une cartographie du foncier disponible ».