Des petits yeux pour les moissons
Une période de travail intense a débuté dans les champs. Quand un mariage ou une naissance viennent s'y ajouter, forcément, c'est encore plus tendu ! Deux Côte-d'oriens témoignent.

Allez, pas de rendements ni de pronostics de résultats dans cet article ! Juste une belle histoire ou plutôt, deux belles histoires de JA bien connus en Côte-d'Or. Lundi 23 juin, il ne fallait surtout pas que les moissons débutent dans le secteur de Saint-Seine-l'Abbaye. « Alors là c'est certain, ce n'était vraiment pas le moment pour moi... L'homme était un peu fatigué, dirons-nous... », confie avec humour Antoine Duthu. L'agriculteur de Francheville, président des Jeunes agriculteurs de Côte-d'Or, s'était marié durant le week-end avec Mélina en célébrant et en arrosant « dignement » cet événement avec 180 personnes dont près d'un tiers d'agriculteurs au Domaine de la Puce, une ancienne ferme à Billy-lès-Chanceaux. La buvette mobile des JA de Mirebeau était notamment présente et a assuré le ravitaillement. Dans son planning, Antoine Duthu n'avait pas forcément prévu une telle précocité des récoltes 2025 : « nous sommes en avance mais je suis en bio : j'ai de la marge, je vais débuter après les autres. Je vais commencer autour du 4 juillet je pense, jour de la sortie de votre journal ! À cette date, je devrais être parfaitement remis ! Si j'étais en conventionnel, nous n'aurions pas choisi de nous marier le 21 juin, c'est quasi-certain ».
Service de remplacement oblige
Un mariage ne s'improvise pas, son organisation est difficilement compatible avec les travaux de la ferme, comme le reconnait volontiers l'éleveur ovin : « je n'ai pas hésité une seule seconde à solliciter le Service de remplacement, la question ne s'est d'ailleurs même pas posée. J'ai été remplacé avant et même après le mariage car il a fallu tout ranger et ramener des choses à la maison ». Antoine Duthu avait déjà dû s'absenter un « gros week-end » en mai, lors de son enterrement de vie de garçon : « les copains avaient débarqué sans prévenir un vendredi midi. Nous étions allés du côté de Chalon-sur-Saône avec, au programme, de nombreux souvenirs quand nous étions en BTS à Fontaines. Mon père avait été mis au courant et avait assuré le travail jusqu'à mon retour le dimanche soir, merci à lui ! ».
Salut p'pa !
Mathieu Faivre, agriculteur à Montmain près de Seurre, est l'heureux papa d'une petite Valentine depuis le 30 mai. Avant cette date qui restera gravée à jamais dans sa vie, le jeune polyculteur-éleveur avicole avait pris les devants sur son exploitation : « l'idée était d'être à jour dans le travail, voire même en avance sur ce qui pouvait l'être... Tout ce qui tournait autour des semis, des phytos, des engrais, du désherbage et autres étaient OK. La météo avait été favorable, heureusement. En ce qui concerne mon élevage avicole de poulets de chair en intégration, un nouveau lot de poussins arrivait le 30 mai à 11h15. Valentine est née le même jour, à 1h45 ! J'ai pu compter sur l'aide de mon père, qui lui aussi est éleveur avicole sur la même commune, pour assurer la réception. Mon frère qui vient de passer son bac de français était également de la partie. Merci à eux et ainsi qu'à plusieurs collègues agriculteurs et membres de la famille qui ont aidé, j'ai pu passer beaucoup de temps à la maternité ». Être papa, forcément, ça change une vie, l'ancien secrétaire-général de JA21 ne dira pas le contraire : « c'est du bonheur au quotidien. Cela permet aussi de relativiser, on revoit un peu le sens des priorités ! ». Mathieu Faivre, rencontré le 24 juin, se montrait particulièrement serein pour les moissons : « je n'ai pas beaucoup d'hectares à moissonner, je n'ai pas une SAU importante. De son côté, mon élevage avicole donne droit à une certaine souplesse dans le travail, et beaucoup de choses sont automatisées, donc je vais pouvoir me libérer quand il le faut. Et en plus, Célia est en arrêt jusqu'à mi-août : ça va le faire, il n'y pas de raison de s'affoler, il faut profiter ! ».
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