élevage
Des lupins dans les mangeoires
Depuis deux ans, les frères Gaudin cultivent des lupins pour leur élevage bovin allaitant. Une expérience concluante, qu’ils comptent reproduire pour progresser vers l’autonomie protéique.
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L’histoire commence dans les années 2000. Il y a quinze ans, Patrick, Thierry et Daniel Gaudin, éleveurs de bovins à Grandchamp, sèment leur première parcelle de lupins. Un coup d’essai que les frères associés n’ont pas transformé : «Ça a duré deux ou trois ans. On n’avait pas les outils, nos semis n’étaient pas bons… et les prix des tourteaux étaient abordables. La culture n’a pas bien marché, donc on a laissé tomber», raconte Patrick.
Mais en septembre 2015, à la recherche d’une meilleure autonomie protéique, ils font un second essai sur deux hectares. Les semences et les conseils techniques sont alors difficiles à trouver. Patrick se souvient : «On a acheté les semences chez Caproga, une coopérative du Loiret. Certains semenciers nous on dit que ça ne marcherait pas, mais on a tenté. Pour la technique, j’ai appelé un exploitant en Haute Normandie après avoir vu son nom dans un article de la France Agricole. C’était le seul à pouvoir me donner des conseils !»
Des protéines faites maison
Pour Thierry, «l’intérêt, c’est de produire ses propres protéines. La traçabilité est facile, on sait ce qu’on donne aux bêtes». Cette année, les rendements ont progressé : 30 quintaux/ha au lieu de 25 quintaux/ha l’an passé. Les éleveurs ont également augmenté la surface de culture, passant de deux hectares à deux hectares et demi. Aujourd’hui, ils sont satisfaits : «j’estime qu’à partir de 20 quintaux/ha, le lupin est plus intéressant que le tourteau de colza», se félicite Patrick.
Avec ses deux frères, il espère faire encore progresser ses rendements l’année prochaine, notamment en affinant le désherbage. Le lupin blanc contient 35% de protéines, soit environ 15% de plus que le pois. De plus, la légumineuse comporte des matières grasses (8%), dont le fameux oméga 3. Revers de la médaille, elle n’est pas source d’amidon, contrairement au pois. Les frères Gaudin combinent donc les deux cultures sur leurs terres, et complètent les apports protéiques des bêtes en achetant les tourteaux nécessaires. Avec la récolte de cet été, le bétail aura des lupins une fois rentré à l’étable : «Pendant tout l’hiver, on va en distribuer des petites quantités, avec des pois et des tourteaux», précise Thierry. L’éleveur envisage de tester un régime protéique 100 % lupins pour quelques animaux, pour voir si ces légumineuses peuvent suffire.
Facile à récolter, moins à implanter
La récolte des lupins a eu lieu à la mi-août. «C’est facile à récolter, c’est une plante presque ligneuse, les tiges sont très dures et ne plient pas facilement», explique Patrick. Le cycle de culture se prolonge sur un an ou presque, puisque les semis se font début septembre, dans un sol peu asphyxiant et sans calcaire actif.
La légumineuse dispose de racines très développées, ce qui la rend résistante une fois sur pied. «Il ne faut pas rater l’implantation, signale Patrick, il faut labourer en avance, faire de faux semis et inoculer pour que les lupins prennent correctement. Une fois implantés, ils tiennent bien le coup». Son frère Thierry rappelle que le désherbage ne doit pas être négligé non plus, car la plante est peu couvrante et laisse vite de la place aux adventices. Comme la culture est peu répandue, elle ne bénéficie pas de la recherche phytosanitaire pour aider à désherber.
Toutefois, elle ne nécessite qu’une faible quantité d’intrants : engrais, inoculation, désherbage, peu d’insecticide… pour un coût de 350 € par hectare environ. De quoi inciter d’autres éleveurs à tenter l’expérience ? En tout cas à Grandchamp, un éleveur laitier voisin des frères Gaudin s’est mis aux lupins lui aussi…
Mais en septembre 2015, à la recherche d’une meilleure autonomie protéique, ils font un second essai sur deux hectares. Les semences et les conseils techniques sont alors difficiles à trouver. Patrick se souvient : «On a acheté les semences chez Caproga, une coopérative du Loiret. Certains semenciers nous on dit que ça ne marcherait pas, mais on a tenté. Pour la technique, j’ai appelé un exploitant en Haute Normandie après avoir vu son nom dans un article de la France Agricole. C’était le seul à pouvoir me donner des conseils !»
Des protéines faites maison
Pour Thierry, «l’intérêt, c’est de produire ses propres protéines. La traçabilité est facile, on sait ce qu’on donne aux bêtes». Cette année, les rendements ont progressé : 30 quintaux/ha au lieu de 25 quintaux/ha l’an passé. Les éleveurs ont également augmenté la surface de culture, passant de deux hectares à deux hectares et demi. Aujourd’hui, ils sont satisfaits : «j’estime qu’à partir de 20 quintaux/ha, le lupin est plus intéressant que le tourteau de colza», se félicite Patrick.
Avec ses deux frères, il espère faire encore progresser ses rendements l’année prochaine, notamment en affinant le désherbage. Le lupin blanc contient 35% de protéines, soit environ 15% de plus que le pois. De plus, la légumineuse comporte des matières grasses (8%), dont le fameux oméga 3. Revers de la médaille, elle n’est pas source d’amidon, contrairement au pois. Les frères Gaudin combinent donc les deux cultures sur leurs terres, et complètent les apports protéiques des bêtes en achetant les tourteaux nécessaires. Avec la récolte de cet été, le bétail aura des lupins une fois rentré à l’étable : «Pendant tout l’hiver, on va en distribuer des petites quantités, avec des pois et des tourteaux», précise Thierry. L’éleveur envisage de tester un régime protéique 100 % lupins pour quelques animaux, pour voir si ces légumineuses peuvent suffire.
Facile à récolter, moins à implanter
La récolte des lupins a eu lieu à la mi-août. «C’est facile à récolter, c’est une plante presque ligneuse, les tiges sont très dures et ne plient pas facilement», explique Patrick. Le cycle de culture se prolonge sur un an ou presque, puisque les semis se font début septembre, dans un sol peu asphyxiant et sans calcaire actif.
La légumineuse dispose de racines très développées, ce qui la rend résistante une fois sur pied. «Il ne faut pas rater l’implantation, signale Patrick, il faut labourer en avance, faire de faux semis et inoculer pour que les lupins prennent correctement. Une fois implantés, ils tiennent bien le coup». Son frère Thierry rappelle que le désherbage ne doit pas être négligé non plus, car la plante est peu couvrante et laisse vite de la place aux adventices. Comme la culture est peu répandue, elle ne bénéficie pas de la recherche phytosanitaire pour aider à désherber.
Toutefois, elle ne nécessite qu’une faible quantité d’intrants : engrais, inoculation, désherbage, peu d’insecticide… pour un coût de 350 € par hectare environ. De quoi inciter d’autres éleveurs à tenter l’expérience ? En tout cas à Grandchamp, un éleveur laitier voisin des frères Gaudin s’est mis aux lupins lui aussi…