Sanitaire
Dans les coulisses de la clinique vétérinaire de Luzy
Avec ses six vétérinaires, la clinique de Luzy est l’une des plus grosses structures du département. Elle joue un rôle essentiel dans la vie des élevages du secteur. Reportage.

Il est 8 heures à Luzy et la journée commence à la clinique vétérinaire. C’est l’heure qu’ont choisit les vétérinaires (ndlr : quatre associés libéraux et deux salariés) pour se réunir avant le début des premières consultations. Moment propice pour échanger sur les derniers cas hospitalisés à la clinique ou rencontrés dans les élevages. L’occasion également de lever les doutes éventuels de manière collégiale. «La force de ce collectif est au bénéfice du patient, nous lui proposons tout ce qui peut exister en chirurgie animale. Nous nous répartissons le travail et nous avons le «luxe» de pouvoir choisir ce que l’on aime le plus» explique Franck Dapremont l’un des quatre vétérinaires associés de la clinique. Ce dernier accueille vers 9 heures les premières opérations chirurgicales de la journée. Ce matin-là, un éleveur bovin du secteur vient faire opérer son veau pour une omphalophlébite, une inflammation du cordon ombilical. Lui et sa collègue, Pauline Agnase, en stage, vont se charger de l’opération. «Nous les réalisons de préférence le matin, les animaux devant être à jeun, cela permet aussi de ne pas mobiliser les éleveurs trop longtemps» explique le chirurgien. Un exercice qui s’est considérablement amélioré avec le temps : «Au début lorsque je suis arrivé à Luzy, nous n’avions pas de salle de chirurgie, toutes les opérations se faisaient en exploitation. Désormais, nous faisons venir les éleveurs, ce qui est plus confortable pour tout le monde. Le fait d’être plusieurs praticiens nous a permis aussi d’avoir un volume de patients suffisants pour investir dans du matériel de pointe» poursuit Franck Dapremont. Durant l’opération, ce dernier trouve les mots et rassure les éleveurs en vulgarisant ses gestes. Mais à peine le temps de finir avec le premier patient qu’une éleveuse inquiète du comportement de son veau se présente à la clinique. «Il faut savoir faire face aux imprévus, et parfois une simple consultation suffit à rassurer les éleveurs» explique-t-il avec le sourire.
«Nous sommes les pompiers de l’élevage»
«Sur le terrain, le travail ne manque pas non plus. Afin de répondre le plus possible aux urgences, un système de garde de trois personnes a été mis en place. Pour les vêlages notamment, nous avons gagné en confort et en sécurité grâce aux barrières à césariennes. La saison est différente du fait de l’étalement des vêlages de décembre à mai alors qu’auparavant elle était plus resserrée. Les nuits sont aussi moins dures car le volume d’interventions a diminué» explique Philippe Salvé. «Néanmoins, nous sommes un peu les pompiers de l’élevage, nous répondons à n’importe quelle heure et quel que soit le temps» ajoute de son côté Baudouin Felten. Un système qui rassure les exploitants à l’image d’Aurélien Andriot, éleveurs à Chiddes, qui a justement fait appel au cabinet de Luzy pour l’assister dans un vêlage : «C’est sécurisant de savoir qu’en moins de 20 minutes, nous allons avoir un vétérinaire qui vient nous aider. Ce n’est pas toujours le cas en médecine humaine où il faut parfois attendre un moment avant que le médecin intervienne. Je soigne mes bêtes le mieux possible, mais dans la race charolaise, le vétérinaire reste pour moi indispensable» estime le jeune éleveur. En dehors des interventions classiques de soins et d’obstétriques, la clinique propose un ensemble de services à ses clients comme le suivi échographique, la réalisation de coproscopies, des audits d’élevage (aménagement des bâtiments, suivi de l’alimentation).
«Il faut que les éleveurs vivent de leur métier»
Comment pérenniser l’activité à l’heure où les cabinets vétérinaires sont de moins en moins nombreux ? La question se pose de plus en plus dans notre département qui n’échappe pas à la désertification médicale. Dans l’Aube, il n’y a par exemple plus de vétérinaire pour la filière bovine. Néanmoins, Luzy-Issy l’Évêque restant un secteur à viande, les besoins en soins, en interventions obstétricales et en conseils vétérinaires demeurent importants. «Le problème c’est que la nouvelle génération ne veut plus de contraintes, ce qui est contradictoire avec notre métier. Ce qu’il faut pour le jeune praticien c’est favoriser les regroupements comme à Luzy» estime Baudouin Felten. «Nous sommes aussi dépendants des éleveurs du département. Il faut que ces derniers vivent de leur métier, sinon c’est terminé pour notre profession. Dans notre secteur, je pense que nous resterons les derniers car les éleveurs ici, compte tenu de la topographie des parcelles, n’ont pas d’alternatives à l’élevage. L’autre souci qui se pose c’est la reprise des exploitations, derrière la génération des 55 ans, nous ne savons pas qui est en mesure de reprendre. Nous risquons de nous retrouver avec un secteur totalement vide d’éleveur» estime Philippe Salvé. Ces mauvais résultats économiques poussent les éleveurs à trouver des alternatives à l’intervention des vétérinaires, ce qui peut avoir de graves conséquences sur leurs animaux. «Certains tentent de l’automédication sur leurs bêtes en nous copiant par empirisme, or ils n’ont aucune connaissance scientifique. Pour finir sur une note optimiste, le métier de vétérinaire reste un métier passion dont les études peuvent vous ouvrir de nombreuses portes» conclut Philippe Salvé.
«Nous sommes les pompiers de l’élevage»
«Sur le terrain, le travail ne manque pas non plus. Afin de répondre le plus possible aux urgences, un système de garde de trois personnes a été mis en place. Pour les vêlages notamment, nous avons gagné en confort et en sécurité grâce aux barrières à césariennes. La saison est différente du fait de l’étalement des vêlages de décembre à mai alors qu’auparavant elle était plus resserrée. Les nuits sont aussi moins dures car le volume d’interventions a diminué» explique Philippe Salvé. «Néanmoins, nous sommes un peu les pompiers de l’élevage, nous répondons à n’importe quelle heure et quel que soit le temps» ajoute de son côté Baudouin Felten. Un système qui rassure les exploitants à l’image d’Aurélien Andriot, éleveurs à Chiddes, qui a justement fait appel au cabinet de Luzy pour l’assister dans un vêlage : «C’est sécurisant de savoir qu’en moins de 20 minutes, nous allons avoir un vétérinaire qui vient nous aider. Ce n’est pas toujours le cas en médecine humaine où il faut parfois attendre un moment avant que le médecin intervienne. Je soigne mes bêtes le mieux possible, mais dans la race charolaise, le vétérinaire reste pour moi indispensable» estime le jeune éleveur. En dehors des interventions classiques de soins et d’obstétriques, la clinique propose un ensemble de services à ses clients comme le suivi échographique, la réalisation de coproscopies, des audits d’élevage (aménagement des bâtiments, suivi de l’alimentation).
«Il faut que les éleveurs vivent de leur métier»
Comment pérenniser l’activité à l’heure où les cabinets vétérinaires sont de moins en moins nombreux ? La question se pose de plus en plus dans notre département qui n’échappe pas à la désertification médicale. Dans l’Aube, il n’y a par exemple plus de vétérinaire pour la filière bovine. Néanmoins, Luzy-Issy l’Évêque restant un secteur à viande, les besoins en soins, en interventions obstétricales et en conseils vétérinaires demeurent importants. «Le problème c’est que la nouvelle génération ne veut plus de contraintes, ce qui est contradictoire avec notre métier. Ce qu’il faut pour le jeune praticien c’est favoriser les regroupements comme à Luzy» estime Baudouin Felten. «Nous sommes aussi dépendants des éleveurs du département. Il faut que ces derniers vivent de leur métier, sinon c’est terminé pour notre profession. Dans notre secteur, je pense que nous resterons les derniers car les éleveurs ici, compte tenu de la topographie des parcelles, n’ont pas d’alternatives à l’élevage. L’autre souci qui se pose c’est la reprise des exploitations, derrière la génération des 55 ans, nous ne savons pas qui est en mesure de reprendre. Nous risquons de nous retrouver avec un secteur totalement vide d’éleveur» estime Philippe Salvé. Ces mauvais résultats économiques poussent les éleveurs à trouver des alternatives à l’intervention des vétérinaires, ce qui peut avoir de graves conséquences sur leurs animaux. «Certains tentent de l’automédication sur leurs bêtes en nous copiant par empirisme, or ils n’ont aucune connaissance scientifique. Pour finir sur une note optimiste, le métier de vétérinaire reste un métier passion dont les études peuvent vous ouvrir de nombreuses portes» conclut Philippe Salvé.
Repères La clinique en chiffre
250 vêlages
700 césariennes
150 matrices
140 opérations chirurgicales sur les veaux : hernies ombilicales, omphalites (infection du nombril, coliques digestives)
3 300 échographies de gestations
250 coproscopies (recherche de parasites dans les fèces)
700 césariennes
150 matrices
140 opérations chirurgicales sur les veaux : hernies ombilicales, omphalites (infection du nombril, coliques digestives)
3 300 échographies de gestations
250 coproscopies (recherche de parasites dans les fèces)