Coopérative
Axéréal fait le bilan de l’année
La coopérative Axéréal tenait son assemblée de section Loire-Nivernais il y a quelques jours. L’occasion de faire le bilan de l’année et d’évoquer les sujets d’actualité. Le point avec Jean-François Loiseau, président d’Axéréal, Patrick Tétard, président de la région Loire-Nivernais et Thierry de Beaucorps, directeur commercial de la région Axéréal Loire-Nivernais.

- La coopérative Axéréal est actuellement en pleine transformation. Quel est l’objectif de cette réorganisation ?
Jean-François Loiseau, président d’Axéréal : «Nous avons mis en place dans le plan agricole trois axes majeurs. Le premier consiste à avoir une organisation plus légère sur le plan territorial de manière avoir moins de charges fixes. C’est la raison pour laquelle, il y a de la réorganisation des sites de collectes. Mais à côté de cela, il y a des offres de services qui pallient éventuellement la suppression ou l’optimisation de silos. Nous sommes actuellement en train de développer une plateforme de e-commerce, et je suis persuadé que dans quelques années, cette dernière sera incontournable chez les agriculteurs. Nous avons des clients consommateurs qui sont exigeants et en attente de changement et le rôle d’Axéréal est de satisfaire ses clients consommateurs qui sont au bout de la chaîne alimentaire. In fine, ce qui est important pour nous, c’est la valorisation de la production des agriculteurs. Nous sommes dans un système concurrentiel important et nous devons avoir les productions les plus démarquées pour mieux valoriser la production des adhérents d’Axéréal».
Patrick Tétard, président de la région Loire-Nivernais : «Il ne faut jamais oublier que nous sommes dans la continuité de l’exploitation. Jean-François l’a évoqué, nous sommes là pour valoriser les productions des adhérents, mais nous avons une obligation d’évolution. Le format coopératif d’il y a dix ou quinze ans est terminé».
- Cette transformation passe aussi par l’intégration des nouvelles technologies. Comment intégrez vous ces évolutions dans l’accompagnement de vos adhérents ?
Thierry de Beaucorps, directeur commercial de la région Axéréal Loire-Nivernais : «Nous avons au sein d’Axéréal un outil qui s’appelle «synchro» qui est un outil de traçabilité de l’exploitation. Aujourd’hui tout agriculteur doit légalement être capable de montrer son carnet d’activité. Il en existe d’autres qui permettent à l’adhérent pour un produit donné de voir où celui-ci est disponible et surtout en quelle quantité et le réserver pour venir ensuite le chercher parmi nos 13 silos principaux présents sur le territoire nivernais. Autre solution, si l’adhérent est trop éloigné d’un point de collecte, il a la possibilité de se faire livrer directement dans la cour de ferme. Enfin sur Axéréal pro, il y a un accès privatif pour permettre à l’adhérent de commercialiser directement ses céréales».
Patrick Tétard : «Il faut avoir à l’esprit que ces outils ne peuvent fonctionner et être utilisés par nos adhérents qu’à la condition de leur rendre visite sur le terrain. Il n’y a que la relation directe avec les équipes terrain qui favorise la commercialisation de nos outils».
- Comment positionnez-vous votre coopérative vis-à-vis de la nouvelle réglementation issue de la loi Égalim qui impose la séparation de la vente et du conseil ?
Jean-François Loiseau : «Nous ne pouvons pas faire un choix entre les deux. Lorsque vous êtes dans des filières comme nous, vous avez des clients qui exigent la qualité sanitaire. Une maladie sur un grain par exemple, c’est un risque de microtoxine et donc de cancer et nous devons protéger les grains. Pendant 40 ans, nous avons protégé les grains avec la chimie à l’image du corps humain. Aujourd’hui, il y a d’autres attentes, et c’est normal. Pour essayer de trouver le juste équilibre nous travaillons à des solutions combinatoires à savoir : la génétique, l’agriculture de précision, désherbage mécanique mais aussi quelques fois la chimie. Nous voudrions «packagé» toutes ses solutions pour éviter à la fois aux agriculteurs d’être accusé de pollueur et de l’autre leur donner des outils qui répondent aux attentes du consommateur. Axéréal ne fera donc pas le conseil stratégique, qui sera certainement confié à des instituts comme Arvalis ou les Chambres d’agriculture, mais nous devons avoir un conseil filière extrêmement rigoureux. Malheureusement, nos responsables politiques ont une méconnaissance de nos métiers et ils ne comprennent pas que nous ne pouvons pas couper la pomme en deux comme cela».
- L’actualité chez Axéréal c’est aussi l’acquisition de Cargill Malt. Quelle est le but de cette stratégie ?
Jean-François Loiseau : «Aujourd’hui au sein du groupe Axéréal nous avons 10 usines de malt en Europe. En achetant les 16 usines du groupe Gargill, nous mettons les pieds au Canada, au États-Unis, en Argentine en Australie, en Allemagne au Pays-Bas et en France. Nous devenons de fait le leader mondial sur ce secteur. Une usine en Éthiopie est par ailleurs en cours de construction, portant prochainement le nombre d’usine à 27. Cette acquisition est une étape dans la stratégie d’investissement et dans cette trajectoire du temps long dont nous avons besoin dans l’agriculture et l’agroalimentaire».
- Pour finir quels sont les résultats pour les rendements de la campagne 2019 ?
Thierry de Beaucorps : «Globalement sur la région Loire-Nivernais, nous terminons l’année en tournesol avec un rendement de 1,8 tonne/ha environ, ce qui n’est pas un rendement exceptionnel. Nous sommes habituellement sur des volumes entre 2,2 tonnes à 2,4 tonnes/ha. Mais compte tenu de la météo, ces résultats ne sont pas si mauvais que cela. En revanche, en termes de rentabilité pour l’agriculteur, nous sommes loin du compte. En maïs, il faut avoir en tête deux chiffres : 40 % du maïs est irrigué sur la région, donc cela a des conséquences en termes de rendement. D’ailleurs cette année nous sommes à des niveaux proches de 4, 5 tonnes/ha maïs non irrigué et 12 tonnes/ha sur des maïs irrigués. Beaucoup de maïs sont partis en ensilage voire même n’ont pas été récoltés, d’où des résultats à la région qui sont en baisse».
Jean-François Loiseau, président d’Axéréal : «Nous avons mis en place dans le plan agricole trois axes majeurs. Le premier consiste à avoir une organisation plus légère sur le plan territorial de manière avoir moins de charges fixes. C’est la raison pour laquelle, il y a de la réorganisation des sites de collectes. Mais à côté de cela, il y a des offres de services qui pallient éventuellement la suppression ou l’optimisation de silos. Nous sommes actuellement en train de développer une plateforme de e-commerce, et je suis persuadé que dans quelques années, cette dernière sera incontournable chez les agriculteurs. Nous avons des clients consommateurs qui sont exigeants et en attente de changement et le rôle d’Axéréal est de satisfaire ses clients consommateurs qui sont au bout de la chaîne alimentaire. In fine, ce qui est important pour nous, c’est la valorisation de la production des agriculteurs. Nous sommes dans un système concurrentiel important et nous devons avoir les productions les plus démarquées pour mieux valoriser la production des adhérents d’Axéréal».
Patrick Tétard, président de la région Loire-Nivernais : «Il ne faut jamais oublier que nous sommes dans la continuité de l’exploitation. Jean-François l’a évoqué, nous sommes là pour valoriser les productions des adhérents, mais nous avons une obligation d’évolution. Le format coopératif d’il y a dix ou quinze ans est terminé».
- Cette transformation passe aussi par l’intégration des nouvelles technologies. Comment intégrez vous ces évolutions dans l’accompagnement de vos adhérents ?
Thierry de Beaucorps, directeur commercial de la région Axéréal Loire-Nivernais : «Nous avons au sein d’Axéréal un outil qui s’appelle «synchro» qui est un outil de traçabilité de l’exploitation. Aujourd’hui tout agriculteur doit légalement être capable de montrer son carnet d’activité. Il en existe d’autres qui permettent à l’adhérent pour un produit donné de voir où celui-ci est disponible et surtout en quelle quantité et le réserver pour venir ensuite le chercher parmi nos 13 silos principaux présents sur le territoire nivernais. Autre solution, si l’adhérent est trop éloigné d’un point de collecte, il a la possibilité de se faire livrer directement dans la cour de ferme. Enfin sur Axéréal pro, il y a un accès privatif pour permettre à l’adhérent de commercialiser directement ses céréales».
Patrick Tétard : «Il faut avoir à l’esprit que ces outils ne peuvent fonctionner et être utilisés par nos adhérents qu’à la condition de leur rendre visite sur le terrain. Il n’y a que la relation directe avec les équipes terrain qui favorise la commercialisation de nos outils».
- Comment positionnez-vous votre coopérative vis-à-vis de la nouvelle réglementation issue de la loi Égalim qui impose la séparation de la vente et du conseil ?
Jean-François Loiseau : «Nous ne pouvons pas faire un choix entre les deux. Lorsque vous êtes dans des filières comme nous, vous avez des clients qui exigent la qualité sanitaire. Une maladie sur un grain par exemple, c’est un risque de microtoxine et donc de cancer et nous devons protéger les grains. Pendant 40 ans, nous avons protégé les grains avec la chimie à l’image du corps humain. Aujourd’hui, il y a d’autres attentes, et c’est normal. Pour essayer de trouver le juste équilibre nous travaillons à des solutions combinatoires à savoir : la génétique, l’agriculture de précision, désherbage mécanique mais aussi quelques fois la chimie. Nous voudrions «packagé» toutes ses solutions pour éviter à la fois aux agriculteurs d’être accusé de pollueur et de l’autre leur donner des outils qui répondent aux attentes du consommateur. Axéréal ne fera donc pas le conseil stratégique, qui sera certainement confié à des instituts comme Arvalis ou les Chambres d’agriculture, mais nous devons avoir un conseil filière extrêmement rigoureux. Malheureusement, nos responsables politiques ont une méconnaissance de nos métiers et ils ne comprennent pas que nous ne pouvons pas couper la pomme en deux comme cela».
- L’actualité chez Axéréal c’est aussi l’acquisition de Cargill Malt. Quelle est le but de cette stratégie ?
Jean-François Loiseau : «Aujourd’hui au sein du groupe Axéréal nous avons 10 usines de malt en Europe. En achetant les 16 usines du groupe Gargill, nous mettons les pieds au Canada, au États-Unis, en Argentine en Australie, en Allemagne au Pays-Bas et en France. Nous devenons de fait le leader mondial sur ce secteur. Une usine en Éthiopie est par ailleurs en cours de construction, portant prochainement le nombre d’usine à 27. Cette acquisition est une étape dans la stratégie d’investissement et dans cette trajectoire du temps long dont nous avons besoin dans l’agriculture et l’agroalimentaire».
- Pour finir quels sont les résultats pour les rendements de la campagne 2019 ?
Thierry de Beaucorps : «Globalement sur la région Loire-Nivernais, nous terminons l’année en tournesol avec un rendement de 1,8 tonne/ha environ, ce qui n’est pas un rendement exceptionnel. Nous sommes habituellement sur des volumes entre 2,2 tonnes à 2,4 tonnes/ha. Mais compte tenu de la météo, ces résultats ne sont pas si mauvais que cela. En revanche, en termes de rentabilité pour l’agriculteur, nous sommes loin du compte. En maïs, il faut avoir en tête deux chiffres : 40 % du maïs est irrigué sur la région, donc cela a des conséquences en termes de rendement. D’ailleurs cette année nous sommes à des niveaux proches de 4, 5 tonnes/ha maïs non irrigué et 12 tonnes/ha sur des maïs irrigués. Beaucoup de maïs sont partis en ensilage voire même n’ont pas été récoltés, d’où des résultats à la région qui sont en baisse».