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Environnement

Ambroisie : le risque d’allergie très élevé

L’ambroisie, plante historiquement présente dans le département, a atteint il y a quelques jours le niveau le plus élevé en termes de risque allergique. Quelques précautions s’imposent.
Par Théophile Mercier (Source Chambre d’Agriculture)
Ambroisie : le risque d’allergie très élevé
Ambroisie dans un champ de soja.
C’est une plante estivale qui pose de plus en plus de problèmes. L’ambroisie est une plante invasive qui se développe notamment en bord de Loire. Actuellement les foyers les plus importants se trouvent du Gard jusque dans la Nièvre. Notre département est l’un des plus touché après l’Isère. C’est aujourd’hui un enjeu de santé publique car cette plante peut provoquer des conjonctivites, de l’asthme, le nez qui coule, des éternuements… chez les personnes allergiques à ces pollens. Dans ces circonstances, il leur est recommandé de suivre leurs traitements ou de consulter leur médecin. Cette plante pose aussi des problèmes en agriculture où elle est surtout présente dans les systèmes avec beaucoup de cultures de printemps dont le tournesol et le soja, dans lesquelles le désherbage est limité. Dans ces cultures, sa nuisibilité peut être importante. La mauvaise gestion des bords de chemin, des bordures de parcelles, des intercultures participe également à la dissémination de l’ambroisie. D’ailleurs, sur les parcelles agricoles en culture, la destruction de l’ambroisie est obligatoire en bordure de champs et doit être réalisée par l’agriculteur lui-même. Cette obligation concerne aussi les talus, fossés, et chemin. Au-delà de cet aspect réglementaire, il est important de se préoccuper de ce phénomène car selon les conseillers Grandes Cultures de la Chambre d’agriculture de la Nièvre, les parcelles peuvent être infectées et salies pendant plus d’une dizaine d’années.

Stratégie de lutte
Les possibilités de destruction de l’ambroisie sont peu nombreuses. De plus, elle a une grande capacité à faire beaucoup de graines persistantes. Néanmoins, il est indispensable d’utiliser en préalable les leviers agronomiques dès l’apparition des premières plantes avant de concevoir une stratégie pluriannuelle de désherbage chimique.
Dans les parcelles contaminées, il faut éviter le retour de cultures à risque (tournesol et soja) qui, en cas de mauvaise maîtrise de l’ambroisie par les herbicides, vont favoriser la production de nouvelles graines. L’introduction de plus de cultures d’hiver limite la progression de l’ambroisie, notamment le colza qui couvre bien le sol jusqu’à la récolte et empêche les levées avant la moisson. Les graines restent aptes à germer pendant de longues années, l’enfouissement par le labour même occasionnel n’a donc aucun effet sur la maîtrise de cette adventice.
Sur les parcelles les plus sales, plusieurs faux semis réalisés à 10-15 jours d’intervalle, toujours à la même profondeur ou de plus en plus superficiellement et rappuyés en surface (pour avoir un bon contact terre/ graine) permettent de faire germer un maximum de graines. Les conditions météorologiques et l’humidité du sol sont toutefois déterminantes pour la réussite de cette technique. Les meilleurs outils sont ceux qui travaillent le plus superficiellement, en particulier, les herses de déchaumage, les bêches roulantes, les vibro-déchaumeurs et les déchaumeurs à disques indépendants, voire les herses étrilles sur sol déjà travaillé.
Des faux semis soignés permettent d’épuiser une partie du stock semencier. Cette intervention doit être réalisée juste après la récolte ou lors d’une période favorable toujours avant la floraison des ambroisies. Un second déchaumage est parfois nécessaire pour détruire les relevées qui peuvent encore fleurir. Les parcelles infestées d’ambroisie ne se prêtent pas bien à la mise en place d’intercultures. Dans ces situations, il est toutefois possible d’envisager des semis de couverts à partir de mi-août après des déchaumages pour faire lever et détruire les ambroisies.

Le signalement est nécessaire
Que l’on soit agriculteur ou non, le bon réflexe est le signalement. Pour cela un site existe : www.signalement-ambroisie.fr. Il permet d’une part d’avoir les bons conseils pour reconnaître l’ambroisie mais aussi de lutter contre la prolifération. Vous pouvez également vous rapprocher de la Chambre d’agriculture.