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Prédation

Agir contre les attaques de loup

Après une augmentation du nombre d'attaques de loup dans le sud du département de l'Yonne, Arnaud Guyard, éleveur d'ovins a choisi un dispositif pour protéger son cheptel.

Par Charlotte Sauvignac
Prédation
Une brebis du cheptel d'Arnaud Guyard portant le collier anti loup.

Depuis le début de l'année, la préfecture de l'Yonne annonce 21 constats sur « Dommages lié à une prédation, responsabilité loup non écarté », représentant 54 % des attaques attribuées au loup sur le nombre d'attaques au total sur le département, a contrario de l'an passé, à près de 64 %. Arnaud Guyard, éleveur d'ovins dans l'Avallonnais a décidé d'agir en intégrant à son cheptel un collier anti-loup. « Le principe du col, c'est quand vous équipez une brebis sur 8 ou 10 autour du cou, et au moment où l'animal court, saute, lorsqu'il est en suractivité, le collier se met en marche. Il émet des lumières intenses et des ultrasons de façon aléatoire. Cela permet d'éviter l'accoutumance », explique-t-il, devant son cheptel, à Magny. Ce dispositif récent, acquis par Arnaud Guyard, fait suite aux nombreuses attaques subies dans les alentours. « Aujourd'hui, une attaque a été constatée dans le hameau de Magny. Une vidéo est passée sur les réseaux sociaux, Le loup a été filmé sur la route. Il a prédaté à Cussy-les-forges, où des veaux et des moutons ont été attaqués. Provency, Thory, Lucy-le-Bois, ont également fait face à des attaques la semaine dernière. On arrive à un moment où on essaie d'anticiper », témoigne-t-il inquiet.

« Le loup, nous ne l'avons pas choisi »

Après deux mois d'usage, cet éleveur a choisi de rassembler un de ses troupeaux devant sa ferme, en plein milieu du village, pour pouvoir garder un œil dessus. C'est seulement, le second troupeau qui est équipé et précisément 1 mouton sur 10. « Lorsque le loup arrive et que le troupeau s'éclate, il faut qu'il y ait des animaux équipés de colliers dans tous les petits groupes. Si vos brebis équipées partent dans un bout de la parcelle, et que dix non équipés s'en vont dans l'autre, celles-ci ne seront pas protégées », image-t-il. Ce dispositif n'a, pour l'instant, pas encore été reconnu comme dispositif agréé de lutte contre le loup, mais le fabricant est en train de le faire référencer pour qu'il soit éligible aux subventions pour les éleveurs, car le coût initial est de 229 euros hors taxe. Arnaud Guyard espère pouvoir en acquérir de nouveaux l'an prochain pour continuer de protéger son cheptel de la prédation. L’éleveur ne se sent pas soutenu par les politiques. « Même si on aime la nature et les animaux, l'objectif de notre métier c'est quand même de pouvoir en vivre. Je ne me plains pas des contraintes de mon métier, de l'agnelage parfois un peu compliqué, en revanche, le loup nous ne l'avons pas choisi. Il a été réintroduit et on s'aperçoit que les dégâts causés sont énormes. On doit pouvoir obtenir des tirs, on devrait pouvoir protéger les troupeaux, que chaque éleveur ait des droits de tirs sur les attaques ou non », conclut Arnaud Guyard.