Point de vue
Des récoltes en berne, sans médaille d’or!

Jacques de Loisy, président de la FDSEA 21
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Jacques de Loisy, président de la FDSEA 21.
Jacques de Loisy, président de la FDSEA 21.

Alors que les Français comptaient les médailles récoltées par nos athlètes, les récoltes françaises et côte-d’oriennes rimaient avec déception, et difficultés. En effet, les récoltes de productions végétales, céréalières, protéagineuses et de fourrages ont terriblement souffert des excès d’eau de ces dernières semaines. Bilan : une récolte de blé catastrophique dans une large partie des territoires notamment en quantité, mais également des fourrages récoltés avec un à deux mois de retard et une qualité détériorée. Entre les pertes de rendements, de qualité et les cultures de substitutions à plus faible valeur ajoutée, ce ne sont sans doute pas moins de 5 milliards d’euros qui manqueront aux exploitations françaises, aux filières et à l’économie de nos territoires. La faute au changement climatique, oui sans doute, avec une pluviométrie hors normes depuis octobre 2023, mais pas que. De ces mauvaises récoltes il faut en tirer des conclusions et surtout des perspectives d'évolution indispensables, dont bon nombre avaient été initiées en janvier dernier, comme par exemple :

À force de supprimer des matières actives (désherbants et protection des semences) nombre de producteurs ont été incités à repousser leurs dates de semis. D’où des conditions de semis dantesques, des reports à des dates limites voir pas de semis.

Et au printemps, pas beaucoup mieux, résultat des rendements en fortes baisses et des sols en piteux état.

Comment permettre aux excès d’eau de s’évacuer alors que sous le joug des contrôleurs de l’OFB, bon nombre d’agriculteurs hésitent à curer de simples fossés, sans parler du nettoyage des ruisseaux et rivières.

Ces deux simples constats nous amènent à rappeler notre volonté exprimée en janvier de ne plus “marcher” sur la tête.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, le loup reprend son libre-service, la FCO sévit et les producteurs attendent toujours une réponse pour ne pas semer de CIPAN.

Enfin, l’agriculture biologique, promue depuis des années connaît une crise sans précédent, alors que ces promoteurs sont aux abonnés absents.

Il conviendra donc que la rentrée parlementaire soit active sur un véritable accompagnement législatif et réglementaire afin que nous retrouvions la voie d’une agriculture productive, rentable et durable.

Quant au “nouveau gouvernement”, il devra comme son homologue indien (Modi) tirer les leçons de son échec aux législatives en plaçant “la productivité et la résilience de l’agriculture en tête de liste des neuf priorités de son action “ !

À bon entendeur.

L’heure n’est plus à la fête, ou à l’idéologie, mais au pragmatisme et à l’action, pour des agricultures rentables et des installations durables.