Assurance

Groupama Grand Est dresse son bilan 2022

2022 aura à nouveau été une année marquée par les aléas climatiques. C’est ce qui ressortait du bilan tiré, le 5 juin, par Groupama Grand Est, qui inclut le département de la Côte-d’Or. François Schmitt, son président, en détaillait toutefois les caractéristiques marquantes : « en 2022, sur notre secteur, il n’y a quasiment pas eu de tempête, mais une succession d’évènements climatiques comme de la grêle, de forts coups de vent mais aussi une forte sécheresse. Les averses de grêle, notamment, se sont traduites par de fortes indemnités versées pour des dégâts sur bâtiments ou sur des véhicules ». L’impact du dérèglement climatique est bien là : plus de 10 milliards d’euros d’indemnités ont été versés, contre une moyenne de 5 milliards entre 2016 et 2020. Un tel montant n’avait plus été vu depuis 1999. La hausse des sinistres climatiques aura été de près de 61 % par rapport à 2021 sur la zone de Groupama Grand Est où ils ont atteint 106 millions d’euros (contre 50 millions en année normale). Cette somme aura permis d’indemniser des dégâts sur des véhicules, des bâtiments mais aussi des récoltes. Cela a inévitablement eu un impact sur les marges de l’entreprise : 4,2 millions d’euros de résultat net social sur un chiffre d’affaires total de 667 millions d’euros. Ce résultat est en baisse de 9,9 millions d’euros par rapport à 2021.

Importance de la prévention

La hausse des sinistres constatée a aussi eu un impact négatif sur le rapport indemnités versées / cotisations collectées : en un an, il s’est dégradé de 15 %. Ces chiffres ont toutefois été partiellement compensés par un solde de réassurance plus favorable, à 68,7 millions d’euros. Le chiffre d’affaires global est, lui, en progression de 3,2 %. 2022 est néanmoins qualifiée « d’exercice de bonne facture » par François Schmitt pour le groupe, sur le plan national, avec un résultat de 454 millions d’euros, en dépit du retour de l’inflation. La caisse régionale Groupama Grand Est insiste toutefois sur l’importance de sa politique de prévention, qui reste encore le meilleur moyen d’atténuer d’éventuels dégâts. Le groupe a notamment l’intention de former 100 000 de ses sociétaires aux gestes qui sauvent. Ces sociétaires, ils sont aujourd’hui au nombre de 392 164, en hausse de 1 850 sur un an. Face à la hausse de la sinistralité climatique, Groupama Grand Est renforce également son potentiel en matière d’expertise afin d’accélérer les procédures en cas de sinistre. En 2022 250 élus de la caisse régionale ont été mobilisés et formés pour procéder aux expertises nécessaires dans ces cas de figure.

Le virage de l’assurance MRC

Dernier point marquant sur ce bilan, et qui porte plus sur le début de l’année 2023 : l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance Multirisques climatique (MRC). « Nous sommes passés, soulignait François Schmitt, d’un dispositif forfaitaire basé sur des arrêtés préfectoraux, à un dispositif individuel qui repose sur un historique de rendement ». Le président de Groupama Grand Est a convenu qu’il restait encore, sur cette réforme, des points à arbitrer (notamment la question de l’interlocuteur agréé) mais, d’ici la fin de l’été, tous les assureurs vont se fédérer au sein d’un groupement dans le but de partager des données. La nouvelle assurance MRC est encore en phase de transition mais on ne reviendra pas en arrière. « Le virage de l’assurance est pris chez les éleveurs, concluait François Schmitt, avec plus de 600 000 hectares assurés chez Groupama, sur le plan national. On constate aussi une reprise d’assurance dans les grandes cultures. En revanche, il y a encore besoin de travailler avec la profession arboricole… »